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Accueil du site > Tribune Libre > Faut-il sauver le soldat Anticor ?

Faut-il sauver le soldat Anticor ?

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La corruption peut répugner et, malheureusement, les narines des quidams un brin sensibles sont agressées en permanence par le nauséabond qui envahit l’air du temps. Le problème est sans doute que par une capillarité que rien ne semble pouvoir arrêter, cette corruption se propage partout. Something is rotten in the French repulic ! 1

Oui mais notre Loi Républicaine2 y met bon ordre ! Il existe des associations agréées pour lutter contre « la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière » qui peuvent ester en justice et se constituer partie civile, et donc obliger que des faits susceptible de relever de cette corruption soient jugés. La plus emblématique d’entre elle est sans doute Anticor.

Oui mais ça fait désordre dans une association anti-corruption quand Christiane Taubira, ministre de la justice et garde des sceaux, signe le renouvellement d’un agrément pour cette association dont Christiane Taubira est (ou a été) membre du comité de parrainage. Les dénégations3 sur l’air du « elle n’a jamais été membre de l’association » relèvent de ce que l’on nomme familièrement en Occitanie une « cagade ».

Oui mais il y a eu un non-lieu4 dans l’affaire Buisson + Sarkozy vs. Taubira à ce sujet. Non-lieu rendu par la justice impartiale française, celle qui s’est illustrée par exemple lors du vol de l’élection présidentielle de 2017. Alors, circulez, il n’y a rien à voir.

Oui mais les apparatchiks qui ont pris le pouvoir en 2017 ont tant ouvert les vannes de la corruption tous azimuts5 qu’ils pourraient prendre peur des suites judiciaires éventuelles de leurs multiples turpitudes. Alors,il n’est pas innocent de faire lanterner Anticor pour le renouvellement de son agrément6, histoire de lui faire comprendre qu’à l’instar des bons et des mauvais chasseurs, il y a des corrompus abjects à dénoncer (les turpitudes des opposants) et des accrocs mineurs et négligeables à la probité qui peuvent passer par pertes et profits (les petites erreurs minimes des copains).

Oui mais si une dissidence d’Anticor elle-même demande à la justice administrative d’annuler cet agrément7 pour de supposés manquements à la grille de critères conditionnant l’obtention ou le renouvellement du dit agrément, faut-il soupçonner un sabordage par des sous-marins de l’état ou plutôt entendre les cris d’orfraies de militants sincèrement révoltés par une gouvernance défectueuse et une orientation politique partiale ? Et au cas où cet agrément serait annulé, quid des actions judiciaires en cours intentées par l’association ? Quelle que soit l’effectivité des faits incriminés par ces dissidents, l’adage « la femme de César ne doit pas être soupçonnée » aurait dû guider la direction de l’association, et la simple existence d’un contentieux tend à démontrer que Pompeia Sulla aurait eu la vertu petite.

Alors faut-il souhaiter qu’une justice protège un acteur imparfait de la lutte contre la corruption ? Ou qu’elle protège plutôt les corrompus qui bénéficieraient peut-être de l’impunité via une tortueuse procédure disqualifiant les plaignants dans des dossiers sensibles comme la cession Alstom, les liaisons dangereuses de Sylvie Goulard avec l’institut Berggruen ou le volet russe de l’affaire Benalla ? L’auteur passe son tour et donne sa langue au chat.

Il faut sans doute surtout souhaiter que se lèvent des associations citoyennes de lutte contre la corruption à la gouvernance irréprochable et à l’orientation politique quasi-neutre, et que la décision d’agrément8 soit moins arbitraire. Juste histoire de tenter de ressembler à une démocratie où les contre-pouvoirs ne seraient pas tous fantoches.

Cliché CC0 via Pxhere.com

1Pastiche d’Hamlet : il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark

2Vous noterez la présence de majuscules du plus bel effet laudateur peut-être un tantinet hypocrite.

3https://www.anticor.org/2018/06/05/quand-le-figaro-fait-une-fixation-sur-christiane-taubira/

4https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/04/21/97001-20170421FILWWW00260-plainte-de-buisson-contre-taubira-non-lieu.php

5https://youtu.be/YjtFSAIuRZQ

6https://www.lefigaro.fr/politique/jean-castex-renouvelle-l-agrement-d-anticor-pour-agir-dans-les-affaires-de-corruption-20210402

7https://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-justice-administrative-pourrait-annuler-l-agrement-d-anticor-20230511

8https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000028720488


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3 réactions à cet article    


  • troletbuse troletbuse 15 mai 2023 18:58

    Tarlouzette a mis des années pour s’apercevoir d’un problème qu’il connaît bien et qu’il utilise.

    Donc ce n’est que de la com comme d’habitude !


    • beo111 beo111 15 mai 2023 23:13

      La corruption, mieux vaut prévenir que guérir.

      En cooptant par le bas nos candidats aux législatives.


      • https://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/28054

        La 69e réunion du Groupe Bilderberg, un conclave secret de représentants du pouvoir mondial, s’est ouverte à Lisbonne, au Portugal, avec à l’ordre du jour des questions telles que les menaces transnationales, l’intelligence artificielle et le leadership des États-Unis dans les affaires mondiales.

        La réunion de cette année, la dernière d’une série qui a débuté en 1954, continue de brouiller les lignes entre la diplomatie ouverte et l’élitisme clandestin, les dirigeants politiques côtoyant les grands noms de l’industrie, les barons des médias et les magnats de la finance.

        « Il s’agit d’une liste très animée, qui s’appuie fortement sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine et sur l’avenir de l’OTAN », a déclaré par courriel à Epoch Times le journaliste Charlie Skelton, qui se trouve à Lisbonne pour couvrir l’événement de cette année.

        Comme d’habitude, les détails de leurs discussions restent cachés par la « règle de Chatham House », un protocole qui laisse aux participants la liberté d’utiliser les informations glanées lors des discussions, mais qui interdit l’identification des orateurs ou des participants, garantissant ainsi l’anonymat.

        « En raison de la nature privée de la réunion, les participants y prennent part en tant qu’individus et non à titre officiel, et ne sont donc pas liés par les conventions de leur fonction ou par des positions convenues à l’avance »peut-on lire dans un communiqué de presse des réunions du groupe Bilderberg.

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