Faut-il sauver le soldat Bruno Roger-Petit ?
Nous avons longuement hésité sur la forme que nous devions adopter pour l’intitulé de ce billet, fallait-il opter pour la forme affirmative, eu égard aux éminentes qualités de ce bouffon du roi, cireur de bottes zélé récompensé par la fonction prestigieuse de porte-parole sur terre de Jupiter et à l’urgence de la situation dramatique vécue par BRP que ses pairs journalistes présentaient ces jours-ci en dissimulant mal un sourire en coin comme la prochaine victime collatérale expiatoire de l’affaire Benalla.
Si nous avons finalement retenu la tournure interrogative, c’est que notre expert en flagorneries jupitériennes dénonçait lui-même en son temps avec vigueur et l’arrogance qui le caractérise sur Europe 1 ses confrères journalistes politiques qu’il soupçonnait d’avoir une vocation rentrée de ’’conseiller du prince’’ et qu'il n'est pas certain que la pratique intensive de la brosse à reluire du dévot Bruno serve une macronie en souffrance.
Il a tellement poussé la courtisanerie à un niveau de servilité rarement atteint même dans ces cercles du pouvoir quasi monarchique qui carburent à la déférence et à l’obséquiosité qu’il commencerait selon certains articles à agacer l’Elysée, ce qui alimenterait les rumeurs de départ.
Ainsi le mystique BRP a-t-il pu déclarer sans craindre le ridicule à propos de la pratique régulière des bains de foule par Jupiter "Pour lui, le toucher est fondamental, c'est un deuxième langage. C'est un toucher performatif : 'Le roi te touche, Dieu te guérit., Il y a là une forme de transcendance."
Ce merveilleux don révélé par notre thuriféraire extatique ouvre des perspectives d’évolution de carrière comme pasteur évangéliste ou guérisseur rural pour notre président quand sonnera l’heure de descendre définitivement de son Olympe
Quand il était encore éditorialiste, BRP se muait souvent en donneur de leçons de communication, il n’avait pas hésité dans un éditorial sur l’Obs en octobre 2013 en réaction à la désastreuse intervention d’Hollande sur le cas Léonarda a expliquer doctement du haut de son magistère de grand communicant que " c'est aussi au gouvernement et à la majorité d'inventer des porte-paroles qualifiés et autorisés, formés à la communication moderne, répondant aux critères des chaînes d'information, et qui seraient capables de répondre aux besoins de ces chaines en matière de représentation de la parole gouvernementale.’’
Il fut donc tout naturellement envoyé au front le 19 juillet pour sa seule intervention publique en qualité de démineur dans l’affaire Benalla où il apparut tel un apparatchik de l’époque soviétique en tentant maladroitement mais avec un comique involontaire du plus bel effet de nous faire gober que " les 15 jours de mise à pied était la sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission de l’Elysée’’. Même Coluche dans son célèbre sketch ‘’Le Flic’’ traitant des sanctions dans la police n’avait osé cette désopilante saillie humoristique.
Lors de sa nomination BRP avait fait disparaitre 30 000 tweets sans doute pour faire oublier ses emballements successifs de Strauss-Kahn à Hollande en passant par Royal avant qu’il ne s’éprenne du si merveilleux Macron, l’on peut espérer que dans un éclair de lucidité il saura s’auto-dissoudre avec le même empressement.
19 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON