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Accueil du site > Tribune Libre > Faut pas rigoler

Faut pas rigoler

 Réguler ou rigoler ?

       Je régule, tu régules...ils ne régulent pas ! 

 Ou si peu... Il n'y a pas de quoi rigoler.

Malgré les promesses, les tergiversations, les reports, les textes flous et unilatéraux.

      Toujours promise, jamais réalisée, la régulation est dans les discours, pas dans les faits.

 En fait, rien n'est réglé.

 C'est même reparti comme avant..

     "... G8, G20, FSB  : les banquiers spéculateurs, les bonus pousse-au-crime, c’est fini  ! On va re-réglementer  : Bâle III, CRD IV, Barnier et ses 41 directives et règlements, Dodd-Franck aux États-Unis.

Dodd-Franck, justement, et sa section 619, dite règle Volcker  : les banquiers ne doivent pas spéculer pour eux-mêmes. Enfin une règle claire, simple, propre à éviter les dérives qui ont mené à la crise  !

Mais alors, quel est ce titre des Échos le 17 octobre 2014  : “Le trading redémarre sur les chapeaux de roues à Wall Street”  ? Les spéculateurs sans doute, mais pas les banques, quand même  ? Ah, mais si  : “La hausse atteint même 32 % chez Goldman Sachs. La hausse est également de 19 % chez Morgan Stanley, et de 11 % chez Bank of America...”.

  Des tests truqués. Des mesures aussi efficaces qu'un pistolets à bouchon.

Tout continue à aller vers le pire dans le pire des mondes financiers possibles, légèrement amendé à la marge.

 Les Européens, si vertueux, ne montrent pas l'exemple

 Pour la France, on dérégule, on torpille...

 Adieu, la modeste taxe Tobin, par exemple. Le verrou de Bercy a bien fonctionné.

 Le lobbying bancaire est puissant.

Le pays de Mr Junker donne l'exemple.

 Et pourtant, il y a urgence à réguler. (*)

 Pas seulement formellement. 

 "...Les différents textes adoptés par chaque régulateur réduisent considérablement les risques, mais les régulateurs, précisément, auront-ils le courage de faire face aux puissants lobbyistes qui feront tout pour réduire à minima les réformes du système bancaire afin de protéger leurs activités les plus rentables ? "

 Bonjour la spéculation, le casino et les bulles !

 C'est reparti comme avant.

Les marchés ont toujours raison, selon la bonne parole de Hayek et ses prophètes, A. Greenspan, B Bernanke, etc...

Les mêmes causes produisant les mêmes effets.... 

____

(*) ____Comme le dit M.Naulot, ex-banquier : "...Face à l’hypertrophie financière, les changements seraient donc insignifiants ?

Je ne dis pas cela. Mais prenez le trading à haute fréquence. Il était marginal avant la crise, il représente aujourd’hui 50% des transactions sur les marchés actions aux Etats-Unis et en Europe. Quelle est l’utilité sociale de ces opérations faites par des robots en une nanoseconde ? Faut-il rappeler que 12% des hedge funds britanniques ont un effet de levier supérieur à 50 ?

C’est-à-dire ?

C’est simple, ces fonds ont des positions sur les marchés qui représentent 50 fois les montants qu’ils gèrent. Ces effets de levier peuvent se révéler des bombes à retardement.

Où sont les risques ?

Nous avons vu que la sphère financière n’en finissait pas de grossir. Par ailleurs, nous vivons un moment de crise où les Banques centrales tentent le tout pour le tout. Dans l’espoir de faire repartir la croissance, elles ne cessent de créer de la monnaie. Or, cette liquidité en abondance se déverse en grande partie dans la sphère financière. Et ce au risque d’alimenter la spéculation et de participer à la formation de bulles qui peuvent éclater à tout moment. Nous serions alors désarmés. Certes, en 2009, les Etats ont tenté d’endiguer la crise en actionnant les budgets publics. Mais cet outil est devenu inutilisable. Les dettes publiques ont explosé sous l’effet de la crise de 2008. Quant à la politique monétaire, nous n’avons plus aucune marge de manœuvres puisque les taux sont à zéro. D’où l’urgence à réguler la sphère financière..."

____Ils disaient :

 Il faut des contrôles. La survenue de la crise tient principalement à la suppression des règles. » [Claude Bébéar, L’argus de l’assurance, 11/2009] -Baverez-

«  Ce qui, pour l’essentiel, explique le développement de l’ère de prospérité générale, aux États-Unis et dans le monde, dans les années qui ont précédé le krach de 1929, c’est l’ignorance, une ignorance profonde de toutes les crises du XIXe siècle et de leur signification réelle. En fait, toutes les grandes crises des XIXe et XXe siècles ont résulté du développement excessif des promesses de payer et de leur monétisation. Partout et à toute époque, les mêmes causes génèrent les mêmes effets et ce qui doit arriver arrive. » [Maurice Allais]

«  Le salaire est considéré par chaque entreprise exclusivement comme un coût qu’il faut diminuer autant que possible alors que c’est un élément essentiel de la demande globale. La croissance va s’étouffer si l’on ne fixe pas des règles du jeu collectives.  » [Henri Ford]

 « Le marché, il a du bon. Il oblige les gens à se dégourdir, il donne une prime aux meilleurs, il encourage à dépasser les autres et à se dépasser soi-même. Mais, en même temps, il fabrique des injustices, il installe des monopoles, il favorise les tricheurs. Alors, ne soyez pas aveugle en face du marché. Il ne faut pas s’imaginer qu’il règlera tout seul tous les problèmes. Le marché n’est pas au-dessus de la nation et de l’État. C’est l’État, c’est la nation, qui doivent surplomber le marché. Si le marché régnait en maître, ce sont les Américains qui régneraient en maitre sur lui, ce sont les multinationales, qui ne sont pas plus multinationales que l’OTAN. Tout ça n’est qu’un simple camouflage de l’hégémonie américaine. Si nous suivions le marché les yeux fermés, nous nous ferions coloniser par les Américains. Nous n’existerions plus, nous Européens. » [Charles de Gaulle, 12 décembre 1962, d'après Alain Peyrefitte, C'était de Gaulle, Tome I]


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18 réactions à cet article    


  • L'enfoiré L’enfoiré 29 décembre 2014 16:18

    Bonjour Zen,

     Votre billet est peut-être l’antithèse du mien.
     Tout est une question du point de vue où l’on se place, dans le passé ou le présent.
     Vous connaissez, évidemment, de l’histoire du verre à moitié vide et celui à moitié plein.
     Bonne fête tout de même et bonne année 2015
     smiley
     
     

    • Spartacus Lequidam Spartacus 29 décembre 2014 17:19

      Il n’existe pas de monopoles qui n’aient été favorisés par les états.


      C’est l’état et la régulation qui créent les monopoles pas l’inverse
      C’est le basic économique.

      Ce sont les régulations qui créent les barrières concurrentielles, administratives ou sélectives qui créent les monopoles. 

      Un peu de lecture de livres d’économie et de regard autour de soit.
      Le CAC 40 est rempli de société qui tirent profit de la régulation. EDF, GDF Suez avec leurs prix réglementes, Orange, Bouygues, Free avec leurs autorisations d’émettre, LVMH, Kering, L’Oreal et le droit sélectif, Vinci, Vivendi, Veolia et leurs marchés publics protégés.....



      • L'enfoiré L’enfoiré 29 décembre 2014 17:39

        Sparta,

         J’ai été voir le site de Marcel.
         Aucune référence sur son présent ni sur son passé. 
         On devra se contenter de la mention qu’il aime la politique depuis 2007.
         La lecture de livres d’économie, il faut le dire sont parfois indigestes.
         Dommage que l’économie ne soit pas un cours imposé à toutes les études. 
         C’est vraiment dommage de chercher à s’instruire pour se faire une situation avec un peu de pognon en retour et de ne pas avoir de notion comment en avoir devant soi, après en avoir mis sur le côté.
          smiley
         

      • ZEN ZEN 29 décembre 2014 19:01

        Bonjour,
        Si vous avez lu l’article, je ne parle, documents à l’ appui, que de régulation bancaire


      • Francis, agnotologue JL 29 décembre 2014 19:02

        ’’C’est l’état et la régulation qui créent les monopoles pas l’inverse. ’’

        ’’Le néolibéralisme ne signifie pas que l’État disparait face aux diktats du marché, mais qu’il met ses techniques de gouvernement au service du marché.’’ L’État joue même un rôle décisif dans la transformation du rapport entre le social et l’économique : tandis que l’État providence préservait une certaine autonomie du social, l’État néolibéral est l’agent de la pleine soumission de la société à l’économie. (Jérôme Baschet citant Maurizzio Lazzarato, dans son ouvrage ’Adieux au capitalisme)

        En somme, spartakès plaide en faveur du néolibéralisme en le prévalant de ses turpitudes.

        Et se permet de donner des leçons ! Un comble.


      • L'enfoiré L’enfoiré 29 décembre 2014 19:12

        Bien sûr Zen,

        Je répondais à Sparta.
        La régulation est autre chose.
        Je suis pour la liberté, mais comme vous le savez, c’est le manque de régulation qui a permis tous les excès et quelque part, la crise.
        Si vous vous rappelez de ses premières phases aux Etats-Unis (et quelque part en Espagne), c’était les subprimes. Ils désignaient des emprunts plus risqués pour le prêteur (et à meilleur rendement) que la catégorie prime, particulièrement pour désigner une certaine forme de crédit hypothécaire (en anglais : mortgage), comme le rappelle Wiki.

      • L'enfoiré L’enfoiré 29 décembre 2014 19:22

        Zen,

         Si vous avez été lire le billet que j’ajoutais en lien, vous avez pu constater, que rire de tout, ne veut absolument pas dire rire idiot... de tout.
         (sous-)rire est une philosophie, surtout quand on a le sous-rare. smiley

      • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 30 décembre 2014 13:04

        Salut,

        @L’enfoiré ; l’exposé de Spartacus me semble ok. Mais je n’ai pas, comme vous, vu où il s’en faisait l’avocat ???


      • Francis, agnotologue JL 29 décembre 2014 17:25

        Vouloir imposer une éthique à ces usines à faire du profit est aussi vain que de vouloir raisonner un tigre affamé ou un obsédé sexuel, et relève de la pensée magique.

        Je suis convaincu que les règlementeurs sont avant tout des menteurs : d’ailleurs ce mot n’existe pas dans mon dico.


        • L'enfoiré L’enfoiré 29 décembre 2014 17:42

          Dommage, JL, que ce mot ne soit pas dans ton dictionnaire.

          C’est exactement ce qu’il faut réglementer et réguler ce qui a des allures trop extravagantes.
          Mais je suis un menteur, évidemment.
           smiley

        • Francis, agnotologue JL 29 décembre 2014 19:03

          Le message était :

          Vouloir imposer une éthique à ces usines à faire du profit est aussi vain que de vouloir raisonner un tigre affamé ou un obsédé sexuel, et relève de la pensée magique.


        • L'enfoiré L’enfoiré 29 décembre 2014 19:18

          Pour ce qui de faire du profit, c’est évident, JL,

          Ce sont les marges bénéficiaires devenues trop étroites qui sont un peu à la base de l’écroulement de notre système occidental.
          Ce sont les délocalisations, aller chercher la main d’oeuvre où tout est moins cher, où rien n’est assuré dans la production. 
          Avoir tout pour rien, c’est en définitive n’avoir rien pour tout. 
           

        • Francis, agnotologue JL 30 décembre 2014 09:13

          ’’Avoir tout pour rien, c’est en définitive n’avoir rien pour tout’

          La formule est drôle, mais elle demande à être expliquée.

          J’ai évoqué des tigres, des obsédés sexuels, mais j’aurais mieux fait de parler de drogués ou de trolls.

          Les capitalistes sont drogués aux profits : plus vous les nourrissez, et plus leurs besoins augmentent. Ce ne sont pas les marges qui sont devenues trop étroites, c’est la finance qui est devenu trop gourmande. Il ne faut pas aller chercher plus loin les raisons des crises : chacune d’entre elles est un tour de plus au garrot qui étouffe les peuples, j’ai parlé du capital lequel s’il était jadis bien nommé est devenu, tel un cancer hypertrophié, mortifère.

          Le capital est devenu le parasite. Voyez en Grèce : on assiste à cette chose ubuesque où les créanciers font du chantage aux Grecs, les menaçant de ne pas leur accorder un prêt qui, aux conditions imposées, ne servirait qu’à payer les intérêts des prêts antérieurs ! Ces gens sont fous, et ils ont le pouvoir.

          Si votre formule a un sens, c’est à ces gens là qu’elle s’applique, puisque cette guerre contre les pauvres finira fatalement par une victoire à la Pyrrhus.


        • L'enfoiré L’enfoiré 30 décembre 2014 12:09

          JL,

           La formule n’est pas que drôle et belle.
           Elle est réelle.
           « On ne crée rien sans rien » disait Lavoisier.
           Tu parles bien de trolls et de drogués. Alors allons-y.
           "Les capitalistes sont drogués aux profits et les pauvres sont drogués à quoi ? Peut-être bien à la drogue, mais aussi par le manque de fric.
           Je crois que tu ne piges pas ce qui se passe quand tu gères une entreprise.
           Le bénéfice se construit avec quoi ?
           Avec les paroles ? Non mfé. Cela ne marche pas ainsi.
           Il y a deux manières d’en faire, soit en augmentant ses ventes, soit en diminuant ses coûts.
           Quand tu n’as pas d’acheteurs, tu fermes boutique ou tu vas te planter ailleurs pour vendre tes billes.
           Les coûts, c’est quoi ? La matière première mais très certainement la main d’oeuvre.
           Même les syndicats, qui sont une entreprise à elles-mêmes, le savent bien.
           Ils fonctionnent comme une assurance avec les cotisations de ses syndiqués.
           Ils remboursent celles-ci. Nous avons connu des grèves tournantes en décembre. Tous les lundi.
           Qu’est ce à dire, c’est que les fonds diminuent et qui’il faudra trouver de nouveaux syndiqués ou de trouver autre chose que le grève.
           Oui, la finance s’est engraissé quand elle a compris que les marchés se font à l’international et pas en restant au niveau national.
           Si tu ne connais pas les marges des groupes dans les sociétés de distribution, tu ne connais rien. 
           C’est une bataille sur les prix entre elles et cela descend très vite sur les fournisseurs qui vendent à perte.
           Là, tu as raison, on s’étouffe.
           Le capital parasite, parce que depuis que le monde est monde, c’est lui qui fait tourner la baraque à frites avec mayonnaise. (je suis belge, donc je choisis mes ingrédients).
           La victoire à la Pyrrhus, serait de dire qu’il y a qu’à...
           Mais cela c’est une autre histoire que je laisse aux magiciens 
           

        • bakerstreet bakerstreet 30 décembre 2014 12:46

          C’est la direction de la bagnole qu’est vicieuse. 


          Depuis qu’elle a pris un trottoir, pas moyen de lui tenir la route. Il faut sans cesse compenser par de petits coups de volants ; 

          Au début, on s’était juré de ne plus faire avec cette épave, que de petites distances. 
          En tout cas de ne plus prendre l’autoroute, surtout d’enclencher la cinquième, prendre de la vitesse !

          Bon, pour une fois.....

          Faudrait bien sûr en changer. 
          Certains disent que le vélo qu’est dans le garage à rouiller serait la solution
          C’est à se demander ce qu’ils ont dans la tête !. 

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