Félons, traîtres et renégats
La Politique est un sport de coups-bas
Ainsi donc, il nous faudrait nous intéresser au débat politique de l'heure, comme si du reste, de débat il y avait. Loin de la bataille des idées, c'est malheureusement à celle des egos, à laquelle nous assistons, dépités et honteux d'être ainsi représentés par de tels pantins. Ils s'agitent, elles s'énervent, ils s'invectivent, elles s'emportent, ils pérorent, elles ratiocinent dans une indifférence presque générale tant tout semble joué d'avance, comme souvent dans cette cinquième République si peu démocratique.
La seule véritable nouveauté est l'amplification sidérante des revirements, des transfuges, des coups bas et tordus. La classe politique joue aux chaises musicales, c'est à qui se fera remarquer en changement de favori, en faisant allégeance de manière spectaculaire pour attirer l'attention. C'est devenu la seule actualité qui vaille durant cette farce pitoyable, démontrant à tous, que ces gens-là, n'ont au fond, aucune conviction, simplement le désir de durer.
Félons, traîtres et renégats font la une. Ils quittent avec pertes et fracas leurs anciennes maisons pour venir espérer une carotte chez ceux qui ont le vent en poupe. Il ne nous reste plus qu’à expliquer aux jeunes gens que la fidélité dans ses engagements est la principale qualité. Ils ont sous les yeux une belle démonstration de la valse des girouettes.
À moins que nous n'ayons rien compris et que ce n'est qu'un phénomène courant en période de catastrophe imminente : les rats quittent le navire. Le sauve qui peut général est la seule actualité de l'heure, surtout du reste à droite de cet échiquier instable et purement factice. De l'autre côté, c'est l'atonie totale, l'absence de perspective comme de conviction.
C'est donc vers ceux qui s'agitent que nous devons porter nos regards. Qu'ils sont crédibles ceux qui, il y a peu, tenaient discours ou mandat pour défendre une couleur et qui, le petit doigt mouillé, se disent qu'il est urgent de virer de bord. Ils n'ont qu'une ambition, la leur. On ne peut d'ailleurs pas le leur reprocher, le locataire actuel du Palais a fondé sa stratégie sur le débauchage faisant les yeux doux à qui voulait bien le rejoindre dans le plus grand rassemblement de parjures qui soit.
Le retournement de veste est donc devenu la pierre angulaire de l'action politique. Voilà bien une manière efficace de lutter contre l'absentéisme. Pourquoi voulez-vous que l'électeur de base se passionne pour des gens dont on ne sait pas du jour au lendemain, vers qui vont pencher leurs faveurs ? L'idéologie est en berne, c'est même devenu un gros mot dans la bouche de ces tristes personnages dépourvus du moindre dessein pour la nation.
On assiste à des revirements à cent quatre-vingts degrés (et non trois cent soixante comme aiment à dire les toupies des rotatives). On compte les transferts, le mercato de la politique s'accélère à l'approche de la grande échéance, les petits joueurs vont vers le plus offrant. Ils et elles sont vénaux, nous en avons la plus belle démonstration qui soit, menteurs ne leur suffisait donc pas !
Quant au maître du jeu, il ne dit rien, pousse dans l'ombre ses supporters à draguer ceux d'en face, pensant sans doute que c'est parmi ceux qui se sont opposés mollement à lui durant son premier mandat, qu'il aura ses plus fidèles supporters pour la seconde manche. On devine à quelle part il tient les renégats de la première partie, n'ayant plus aucune confiance dans cette belle troupe de godillots. Rien n'est plus hideux que la politique pratiquée de la sorte, sans ambition pour la France, sans souffle, sans valeurs. Ils me font tous vomir.
À contre-sens.
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