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Accueil du site > Tribune Libre > Feu la télé de Madame (1)

Feu la télé de Madame (1)

Envahisante, intrusive, harcelante, la télévision occupe de nos jours une très grande place dans la vie des citoyens. Dans cette modeste étude, nous essayerons d’analyser le phénomène télévision ou « télé » ou TV (prononcer tivi comme chez les Anglo-Américains), cette télévision qui est devenue un monstre tyrannique, phagocytant l’espace-temps, asseyant la primauté de l’image — par son côté hypnotique — sur l’écrit et « lobotomisant  » les téléspectateurs, selon l’expression de Michel Desmurget. La télé est devenue en effet la « machine à décerveler » du père Ubu, adaptée à notre époque.

Les émissions de télévision sont de nos jours diffusées à jet continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, saturant le temps d’images et de bavardages ininterrompus. Avec la télévision, l’on est entré dans l’ère des télécrans de 1984 de George Orwell. Et la télévision est le media de masse le plus influent de l’époque actuelle avec Cuitter, Farce-Book et autres « réseaux sociaux ». La télé de nos jours « formatte » (deux ‘t’), mais ce n’est plus un media formateur (un seul ‘t’).

Il était un temps où la télévision, qui était une télévision d’État, avait le mérite de présenter des émissions de bonne qualité, des divertissements pas trop idiots, des trouvailles de valeur (1). L’information objective était rarement au rendez-vous, mais en gros on n’avait pas trop à se plaindre, et il n’y avait pas grand chose d’autre en matière de divertissement audio-visuel, à part le cinéma. La télé était donc obligée d’intéresser le public.

Comme toutes les grandes choses, cela a commencé petitement : quelques heures par semaine seulement dans les années 50. Et il a fallu attendre 1949 avant que Pierre Sabbagh ne lance le premier journal télévisé, qui a pris au fil du temps une place si importante que ce lamentable succédané d’information a été hissé au rang de « grand-messe du soir » — les vêpres, en quelque sorte. Au passage, on notera que c’est la seule émission qui commence pile à l’heure, les autres émissions étant décalées, au gré des réclames publicitaires (pubs), de l’envahissant ego narcissique de certains animateurs d’émissions, ou des reportages sportifs — décalées de plusieurs minutes, voire parfois d’une demi-heure ou même d’une heure.

Nous allons d’abord brosser un très rapide historique de la télévision dite française. Ce fut l’ingénieur Henri de France qui fonda la CGT (Compagnie générale de télévision, 1931), et les émissions de télévision commencèrent ; elles furent d’abord limitées à une heure par semaine. En 1937, ce furent les premières émissions tous les soirs de 20 h à 20 h 30 et il n’y avait qu’une centaine de postes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands s’emparèrent de la télévision française, et diffusèrent des émissions en français et en allemand. Le plus grand rôle de la télévision française était né sous l’égide de l'Allemagne nazie : la propagande. A la Libération, les émissions (en 819 lignes) étaient limitées à une heure par jour. La télé était un luxe. En 1949 : naissance de la RTF (Radiodiffusion Télévision Française), qui deviendra en 1964 l’ORTF (Office de Radiodiffusion Télévision Française), qui deviendra à son tour en 1992 France Télévisions (sic pour le néo-charabia).

Petit à petit, le nombre des émetteurs s’accrût : Lille, Strasbourg, Marseille, Reims, etc. Et en 1956, il y avait déjà 500 000 récepteurs de télévision en France. En 1964, la France se dota d’une deuxième chaîne, et en 1967 ce fut la naissance de la télé en couleurs. En 1968, apparition du plus terrible fléau de la télévision, après la propagande : la publicité — qui sera supprimée entre 20 heures et 6 heures du matin en 2009 sur les chaînes du service public. En 1972 : 3e chaîne. L’année 1984 vit la naissance de la première chaîne privée, cryptée et payante (Canal+) ; d’autres chaînes privées suivront : en 1986 La Cinq de Silvii Berluscono et, en 1987, TF1 de Bouygues. Ce fut la fin du monopole d’État. La télé numérique viendra ensuite avec C8, W9, RMC, etc. c’est la fameuse TNT (Télévision numérique terrestre), aux contenus pas très explosifs. La télé analogique disparut en 2011. Au début du XXIe siècle, l’intérêt de posséder un téléviseur commence cependant à s’amenuiser petit à petit, et beaucoup de personnes cessent de regarder la télévision à cause des programmes inintéressants, ennuyeux, répétitifs, voire débiles (TPMP, Quotidien, les « séries » américaines et les fameuses « téléréalités »…), et à cause de l’expansion des « tablettes » et des machin-phones. La télé, bien qu’encore très présente, se meurt, la télé est morte.

Nous présenterons d'abord un rapide panorama de la télévision actuelle en passant en revue les principaux types d’émissions. Parmi les centaines chaînes d’un « bouquet » auxquelles son fournisseur d’accès lui permet d’accéder, l’auteur parlera ici d’une vingtaine seulement de chaînes, les autres chaînes soit sont payantes, soit émettent en langue étrangère, soit concernent des télés régionales ou thématiques et, à ce titre, ont un intérêt limité — limité aux gens qui les regardent.

 

Le cerveau cacahuète d’un téléspectateur moyen (QI ≈ 100)

 

A tout seigneur, tout honneur : le JT

 

Voyez, voyez la télé marcher,
Voyez, voyez la cervell’ sauter,
Voyez, voyez les Français trembler ;

(Chœur) : Hourra, cornes-au-cul, vive le père Manu  !

(adaptation libre du refrain de la « Chanson du décervelage » d’Ubu Roi d’Alfred Jarry)

 

Comme signalé plus haut, le JT ou jité (journal télévisé) est la seule émission qui commence pile à l’heure. Sauf événement extraordinaire — ce qui n’arrive que rarement —, il peut être avancé ou retardé. Précision importante : l’auteur entend ici par « journalistes » les journalistes de la télévision dite française, ou french Tivi, qui se distinguent en général par un sens étonnant de l’objectivité et de la neutralité.

Au jité, les infos prioritaires sont celles qui sont sûres de faire de l’audimat, et non pas celles qui ont une importance sociale ou politique. On est loin du classement « à l'ancienne » : infos politiques et sociales françaises ; infos de politique étrangère ; catastrophes (sauf celles d'une grande ampleur, qui étaient traitées en premier) et faits divers ; sport ; météo. Il y a maintenant systématiquement d’abord les grandes catastrophes.(le mot vient du grec καταστροφη qui veut dire : retournement, bouleversement, fin ; c'est effectivement la fin de la véritable information) :

1. ferroviaires ou aériennes, comme l’écrasement d’un avion — surtout s’il y a de nombreuses victimes (« Ah ça, c’est formidable pour l’audimat » se serait exclamé le journaliste D. Cuñadas à propos de l'attentat des Twin Towers). C’est la télé charognard ;
2. terroristes  : un camion fou qui fonce sur une foule, faisant de nombreuses victimes (Nice, Barcelone…), provoquant peur et indignation ; c’est la télé effroi.
3. climatiques  : inondation ou ouragan dévastant une région ou un pays entiers, arrachant des cris horrifiés aux téléspectateurs médusés ; c’est la télé émotion (2) ;

Et surtout, en cas d’attentat qualifié de terroriste, il est de bon ton de ne pas faire d’amalgame (mot dérivé de l’alchimie, venant de l’arabe [ʿamal al-jamāʿa] : union charnelle, coït. Qui baise qui ?), il est de bon ton de ne pas stigmatiser (dénigrer, ostraciser, condamner) la communauté à laquelle appartient le brave homme de terroriste qui est soit la victime de la société, soit atteint de déséquilibre mental — bref le meilleur fils du monde, comme disait déjà le clément Marot.

Il faut remarquer qu'on voile le visage d’un « présumé » terroriste ou on ne le fait pas apparaître, on tait son nom, mais on livre sans vergogne en pâture au regard d’autrui le visage d’un délinquant français dit de souche, on révèle son nom. Car l’hypocrisie et la lâcheté font partie intégrante de l’information selon les journalistes de la french Tivi.

Le sensationnalisme occupe ainsi une place de choix, avec les erreurs possibles dues à des annonces précipitées. La plus récente affaire est celle de Xavier Dupont de Ligonnès, soupçonné d’avoir assassiné sa famille. La french Tivi — et tous les media — claironnèrent qu’il avait été arrêté en Écosse, mais après analyse ADN, on s’aperçut le lendemain que ce n’était pas du tout lui, mais pas du tout. C’est la télé sensation. Les journalistes, penauds, se sont vaguement justifiés après-coup en disant qu’ils avaient eu des sources policières — et donc sûres. Comme si des infos transmises par la police pouvaient être objectives ! On croit rêver : il n’y a qu’à voir le comptage des participants dans les manifestations, ou les comptes-rendus d’événements par notre jeune et sympathique ministre de la Police. Ceci enfonce encore plus les media dans le ridicule et le manque flagrant de professionnalisme, mais ça fait de l’audimat. Et cela répond à la nouvelle règle de l’information : on diffuse d’abord (course au « scoop  »), on vérifie ensuite. Quel contraste avec l’affaire de l’islamiste assassin de la préfecture de Paris, où l’on a connu les détails que petit à petit ; ou du nuage radio-actif de Tchernobyl, dont on a su la vérité que bien après ;.ou l’affaire du nuage empoisonné de Rouen, où l’on connaît pas encore la vérité. Les chiens du journalisme se lancent à la curée dans des affaires peu dangereuses pour eux. Ils sont prêts à clouer au pilori des innocents (affaire d’Outreau, affaire de Ligonnès), mais marchent sur des œufs lorsqu’il s’agit d’affaires mettant en cause de grands groupes industriels ou des membres du gouvernement : affaire de pédophilie concernant Frédéric Le Neveu, par exemple ou celle concernant la fille d’un mythe errant. Les journalistes savaient, mais ne pipaient mot. Cela fait partie des mensonges par omission.

Vient aussi la mort d’un ancien chef d’État, d’un chanteur ou d’un acteur à succès, ou d’une célébrité qui peut mobiliser de nombreuses minutes d’antenne, voire presque tout le jité. C’est la télé people. Est aussi montée en épingle la mort d’un délinquant ou d’un petit trafiquant de drogue surtout s’il appartient à une communauté étrangère et s’il a été pourchassé par la police — ce qui provoque en général des nuits d’émeute dans certains quartiers, preuve patente de la réussite du « vivre ensemble ». C’est la télé communautarisme.

Le sport. Comme jadis, au temps du jeune et moustachu Schiklgruber en Allemagne, ou du sympathique et moustachu Joseph Djougachvili en URSS, le sport symbolise et glorifie la jeunesse, le dynamisme, la force et la santé d’une nation. Il n’est donc pas étonnant que le sport soit porté aux nues par la french Tivi, qui entend ainsi célébrer les héros de notre temps. En premier lieu le fouteballe, sport qui mobilise beaucoup d’heures d’antenne, et qui offre le contraste étonnant et choquant entre l'humble provenance et le niveau intellectuel de ceux qui le pratiquent ou le soutiennent (« supportent ») et les sommes colossales mises en jeu pour les salaires ou les transferts de certains joueurs. Si l’équipe de France gagne lors d’une rencontre, on parle de cela en priorité au jité, on ne tarit pas d’éloges et d’images sur toutes les chaînes. Si elle perd, on s’accorde à reconnaître que l’équipe a bien joué, mais qu’elle a joué de malchance. On n’hésite d’ailleurs pas à louer les services de joueurs étrangers (transferts), qui contribuent ainsi à l’heureuse mondialisation du sport. Le rugby commence à prendre de l’importance, lui aussi. Quant au tennis, on se demande à quoi tient le succès de ce sport ennuyeux. C’est la télé baballe. A ce propos, il faut noter l'alliance étonnante du sport et de la publicité, transformant les fouteballeurs en panneaux publicitaires. Mais ce sujet sera abordé dans un second volet. Les courses (marathon, 100 mètres, etc.) mobilisent aussi beaucoup de téléspectateurs. D’autres activités sportives sont par contre beaucoup moins diffusées (arts martiaux, tir à l’arc ou au pistolet, escrime..). Trop peu rentables pour les annonceurs publicitaires ?

On a aussi droit aux « micro-trottoirs », espèces de petits reportages sur des faits divers, où l’on demande à des personnes, prises au hasard (au hasard ? Curieusement, on interroge souvent en priorité quelqu'un appartenant à une communauté étrangère) dans la rue, ce qu’elles pensent de telle ou telle personne, de tel ou tel événement. Pour un effroyable assassin, le voisinage se déclarera stupéfait, dira souvent de lui que c’était un gentil garçon, bien poli, très discret. Pour des événements moins dramatiques, le journaliste professionnel ira même jusqu'à s’enhardir à interroger des gamins. Et pourquoi pas les chiens du quartier ? C’est la télé crottes de chien.

La politique étrangère n’est que peu évoquée — et pour cause : cela n’intéresse.personne, estiment les estimables rédacteurs en chef. Deux exceptions notables : 1. un événement concernant les Zétazunis, qui est monté en épingle (incendie, violence policière, fait divers inintéressant, etc.), comme si ce qui se passe aux Zétazunis passionnait les Français ; c'est la télé America first. 2. une guerre sanglante dans une partie du globe où on s'étripaille joyeusement, avec de nombreux morts, ce qui rejoint la télé charognard. Les poncifs abondent : les Russes sont restés de vilains bolchéviques avec un couteau (3) entre les dents, on ironise sur l’ubuesque oncle Donald, la chancelière Merkel (4) veut toujours couler la France… C’est la télé clichés.

Il existe bien des chaînes où l’actualité est commentée en direct ; mais cela se réduit souvent à d’insipides bavardages répétitifs, des crialleries de volière entre de prétendus éditorialistes ou experts, qui assènent souvent leurs vérités et des jugement de valeur sans valeur aucune (Zemmour serait un délinquant, par exemple, dixit un honorable garçon de café-épicier reconverti dans le journalisme). Un autre médiacrate — car tel est le nom dont on les affuble — n’apparaît qu’en écharpe rouge (5), et il nous barbe avec ses commentaires. C’est la télé experts.

Et puis, la prétendue actualité du jité dérive gaiement vers les reportages. Sur TF1, s’ils sont tant soit peu importants (de trois à cinq minutes), ils sont pompeusement qualifiés de « grands formats ». Cela peut concerner des sujets de la plus haute importance : la consommation du chocolat en France, pourquoi on n’écrit plus à la main correctement, comment empailler un mort pour le conserver chez soi... C’est la télé gogo.

On a enfin affaire aux discours ou aux interviews d’un chef de l’État ou d’un (ir)responsable politique, provoquant l’ennui et l’endormissement quasi immédiat de nombreux auditeurs. C’est la télé soporifique, qui remplace avantageusement Dodonormyl.

On reste médusé devant l’immense vacuité de l’information télévisée. La place de la vraie information, raisonnée, neutre, objective, indépendante, est presque réduite à zéro. Les « journalistes » n’hésitent d’ailleurs pas à mentir aux téléspectateurs en présentant des infos bidonnées ou truquées (6), servies tout chaud par leur hiérarchie aux ordres du pouvoir. Les journalistes relaient complaisamment la propagande étatique : Politiques-Journalistes, même combat ! (7). C’est même le premier rôle des jités, les journalistes endossant l’habit d’idiots inutiles. On a droit à un lavage de cerveau en continu : par exemple le fameux réchauffement climatique, sous l’égide du G.I.E.C. (8), dont les journalistes officiels du père Ubu qui nous gourverne nous rebattent les oneilles. Quand on sait que ce sont les grands media, ou mainstream en bon frangliche, qui ont contribué à faire élire l’usurpateur connu sous le nom d’Emma Kron, il ne faut pas s’étonner de la propagande et du manque total d’objectivité de l’information à la télé. Les grands oligarques font main basse sur tout, non seulement dans l’industrie, mais également dans la presse, les chaînes d’information, les télécoms et la culture, afin de manipuler et asujettir l’opinion publique. Les infos des jités ne peuvent donc avoir que peu ou pas d’objectivité, sauf peut-être en ce qui concerne les bulletins météo — et encore : cf. les mensonges et affabulations concernant le fameux « réchauffement climatique »..

Cependant le pluralisme journalistique est encore vivace, quoiqu’en disent les mauvaises langues. Un homme comme Marc-Olivier Fogiel est passé dans plusieurs media : direction de BFM-Télé, après être passé par RTL, France Inter, Europe 1, TF1, France Télévisions, Canal+ et M6 (source : Acrimed). Ça, c’est du pluralisme, et du meilleur. Un multimillionnaire comme Claude Perdriel possède Sciences et Avenir, Challenges, L’Histoire, et L’Obs dont il est actionnaire à 30 % (source : Acrimed). Ces deux exemples témoignent, effectivement, de l’objectivité, de la neutralité et de la pluralité de l’information et de la culture en France. Et inutile de parler des quelques grands oligarques qui détiennent comme on l’a vu plus haut les principaux media, tant écrits qu’audio-visuels, assurant et imposant ainsi une prodigieuse unité de pensée (pensée unique), que les plus modernes démocraties dictatoriales nous envient.

 

(la suite au prochain numéro)

 

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Notes

(1) Par exemple : Lecture pour tous (1953-1968), La Caméra explore le temps (1957-1966), Les Cinq dernières minutes (1958-1973), Livre mon ami (1958-1968), Cinq Colonnes à la une (1959-1968), La Piste aux étoiles (1960-1970), Les Raisins verts (1963-1964 ; l’émission ne passerait pas aujourd’hui à cause de son humour acide à la Hara-kiri), Droit de réponse (1981-1987), etc. Au passage, il semble que 1968 ait été une petite mort sur le plan culturel.

(2) « La télévision est un média finalement assez grossier, qui a toujours privilégié l'émotion  » (Christine Ockrent). « Les idées passent mal à la télé » (Michel Polac).

(3) Précision et objectivité de l’information : selon les journalistes télévisuels, Mikhaïl Harponovitch (assassinat à la préfecture de Police, oct. 2019) aurait tenté de les imiter avec un vrai-faux couteau en céramique inoxydable pour pouvoir passer par les portiques de sécurité — qui n’étaient pas faits pour lui, car il avait une accréditation secret-défense.

(4) Rappelons qu’en bon français une « chancelière » est un coussin chauffant dans lequel on glisse les pieds. Avec Merkel, l’autour ose dire que ce n’est pas le pied.

(5) En France, on glose sur le voile noir des musulmanes, on parle des Gilets jaunes, on glorifie sans fin les exploits des Bleus, on disserte sur la chemise blanche de BHL (« le décolleté le plus sexy de Paris », selon Pierre Desproges), mais on ne parle pas assez de l’écharpe rouge de Chr. Barbeur. Il faut réparer cette injustice

(6) Par exemple la pancarte « Macron dégage » retouchée par Fr-3, réduite à Macron tout court par un louable excès de zèle d’un journaleux de service. Qu'on se rassure FR3 nous a assuré qu'il s'agissait d'« une erreur ».

(7) Curieusement, nombre de journalistes vivent ou vivaient, sont ou étaient marié(e)s avec des personnalités politiques : Fr. Hollande/V. Trierweiler ; D. Strauss-Kahn/A. Sinclair, B. Kouchner/Chr. Ockrent, A. Montebourg/A. Pulvar, J.-L. Borloo/B. Schönberg, Fr. Baroin/M. Drucker, G. Kiejman/L. Debreuil, M. Sapin/V. de Senneville, etc. ; ces deux castes entretenant entre elles des rapports incestueux.

(8) G.I.E.C. = Groupement International d’Experts en Conneries

 


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15 réactions à cet article    


  • Attila Attila 30 octobre 2019 17:23

    Article plaisant à lire. Effectivement, faire ressortir le côté ubuesque de la situation médiatique est bienvenu.

    Une petite précision :

    "Les grands oligarques font main basse sur tout, non seulement dans l’industrie, mais également dans la presse, les chaînes d’information, les télécoms et la culture, afin de manipuler et assujettir l’opinion publique "

    Ils ont aussi fait main basse sur les candidats et les dirigeants de notre pays : c’est la même main qui paye les employés des médias et le couple praesidentiel Emmanuel Macreux et Brigitte Trognon.

    Mais la moquette de l’Élysée, c’est pas les oligarques qui l’ont payée mais nos impôts : faut pas déconner quand même !

    .


    • ricoxy ricoxy 30 octobre 2019 18:34

       
      @Attila : « Article plaisant à lire. »
       
      Merci
       
      « Ils ont aussi fait main basse sur les candidats et les dirigeants de notre pays »
       
      J’y avais fait une courte allusion : Quand on sait que ce sont les grands media ... qui ont contribué à faire élire l’usurpateur connu sous le nom d’Emma Kron... Les grands media sont dirigés par quelques oligarques. Il y a beaucoup à dire et à redire sur X. Niel, sur B. Arnault, etc. et sur Mimi, qui dirige certaines publications. Mais ceci fera l’objet (peut-être) d’un autre article.
       


    • Paul Leleu 30 octobre 2019 20:46

      article drôlatique... pas mal !

      bon, la lobotomie du peuple n’a rien de neuf... la télé n’en est qu’un avatar... mais ce qui est amusant, c’est que la télé est effectivement sur la pente descendante... remplacée par d’autres médias...

      je pense même que les vedettes sont en danger... pourquoi aller admirer une vedette alors qu’on peut s’admirer soi-même sur Facebook ?

      on se demande parfois ce qui est le meilleur : un peuple endormi ou un peuple réveillé ? Car quand il se réveille, c’est pas toujours joli-joli non plus... enfin, espérons...


      • sls0 sls0 31 octobre 2019 00:02

        La télé ne me dérange pas, j’en ai plus depuis 32 ans.

        Ce qui me dérange c’est de voir des mioches toujours devant la télé.

        Aux parents je leur demande s’ils prévoient un futur de neuneu pour leur gosse. Ils se sentent agressé, c’est vrai. Mais comme j’ai la photo ci-dessous sur mon téléphone ça calme. Le choc de mes mots est parfois salutaire pour le mioche.

        https://images.app.goo.gl/cDAJTM5GJGdSyxCv8

        Depuis 1987 j’ai profité de 1200 heures de vie en plus, superbe cadeau que je me suis fais.


        • Old Dan 31 octobre 2019 05:56

          Le syndrome télé est ben connu et depuis longtemps (1958 : le putch !) et les techniques de captation mentale aussi.

          Ces mêmes techniques sont utilisées par la pub, le faking, les blogs (AGV ?) les lobbies, états de guerre ? etc...

          S’y soustraire ? Eteindre ou ne pas allumer ? Passer la télé par la fenêtre ?...

          .

          [... Etre intelligent a minima ?...]


          • Loatse Loatse 31 octobre 2019 09:35

            Les deux dernières télés (écrans plats) offertes par mes enfants en l’espace de 3 ans ont rendu l’âme après avoir manifesté toutes sortes de désagréments (non ce n’est pas la free et oui, ca marche chez mes voisins)...

            J’en suis même venue à me demander si les objets inanimés ne le sont pas tant que cela... auquel cas, il serait légitime de les suspecter de ne pas vouloir diffuser dans mon chez moi ce qui en pourrait troubler la sérénité... ;)

            quoique je regrette la chaine « voyage » et ses magnifiques reportages. Nostalgie aussi d’un temps ou une série policière ne vous filait pas des angoisses (son flippant, scènes hyper réalistes gores), telle que maigret et ou les brigades du tigre, ou une grosse averse à venir n’était qu’une phénomène naturel ordinaire présentée souvent avec humour....

            M’enfin il nous faut admettre qu’ il y a de plus en plus d’adeptes pour les émotions fortes et les scènes de violences.., les atmosphères de fin du monde.

            d’ou mon questionnement : la télé ne serait elle pas le reflet de notre société, amplifiant son mal être, sa colère, sa violence larvée, ses peurs et surtout ses mensonges (ne ne ment on pas à soi même en permanence afin de sauvegarder sa zone de confort ?)... ?


            • ricoxy ricoxy 31 octobre 2019 13:34

               
              @Loatse : « J’en suis même venue à me demander si les objets inanimés ne le sont pas tant que cela »
               
              Personnellement, je procède à un exorcisme avant d’allumer la télé : « Matt Daemon, sors de ce corps ! », « Vade métro, Satanas ! ». Et je suis fier de vous annoncer que ça ne marche pas du tout, mais je persévère.
               
              « une série policière ne vous filait pas des angoisses (son flippant, scènes hyper réalistes gores) »
               
              Dans un article sur les Séries télévisées, j’avais déjà parlé de la prétendue ’musique’ accompagnant les séries policières — surtout étazuniennes —, cette musique qui n’est que du bruit discordant, et qui vrille les oneilles.
               


            • In Bruges In Bruges 31 octobre 2019 09:56

              @ l’auteur,

              Pour un chasseur d’anacoluthes, j’eusse aimé davantage d’allitérations, de paronomases, voire même de prétérition...

              Bon, je plaisante, cet article remonte le niveau ambiant de cette boutique déliquescente qu’est devenue AV.

              Pour résumer à l’usage des sourds, des malentendants et des bac moins douze ( car je sais qu’ il y en a sur ce site et votre article est un peu long), je tente une synthèse de l’article :

              -la Ti Vi a été crée au départ pour faire consommer la ménagère de moins de 50 ans : ces dernières préfèrent aujourd’hui se tatouer et se mettre un boucle d’oreille... dans le nez (restons poli) en regardant l’amour est dans le pré tout en mettant le vibro en position 3.

              La vie n’est-elle pas un long fleuve tranquille, m’sieur l’auteur ?

              Et en même temps une révolution , au sens étymologique latin du terme ( revolvo).

              PS : 4 heures, sans document.

              Il est interdit d’aller aux toilettes ou de se faire aider par SMS par Ribery et via l’ oreillette par Benzema.


              • ricoxy ricoxy 31 octobre 2019 12:35

                 
                @In Bruges : « Pour un chasseur d’anacoluthes, j’eusse aimé davantage d’allitérations, de paronomases, voire même de prétérition... »
                 
                Utiliser des figures de style savantes est chose assez aisée. Moi-même j’utilise des aphérèses (mon pitaine), des apocopes (je prends le tram), des aposiopèses (Quos ego...), des antonomases (ce type, quel tartuffe !), des anaphores (Moi, président...) et même d’autres tropes... ça dépend de mon humeur et de mon alcoolémie.
                 
                « la Ti Vi a été crée au départ pour faire consommer la ménagère de moins de 50 ans  »
                 
                C’est surtout le rôle des Télé-achats, lancés par Pierre Bellemare en duo avec Maryse. Par la suite, beaucoup de chaînes diffusent le matin ces télé-achats, offrant de prétendues bonnes affaires. Entre les feuilletons à l’eau de rose et les télé-achats c’est, le matin, l’invasion des écrans par la médiocrité.
                 


              • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 31 octobre 2019 11:53

                Le paysage audiovisuel est bien décrit, maintenant cela manque de propositions alternatives. Je sais, il faut des sous mais cela commence par des idées.


                • ricoxy ricoxy 31 octobre 2019 12:39

                   
                  @Bernard Mitjavile : «  cela manque de propositions alternatives »
                   
                  Il y a bien TV-Libertés, qui est une chaîne de « ré-information ». Autrement, il y a des télés étrangères si elles sont incluses dans le bouquet de votre FAI.
                   


                • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 31 octobre 2019 14:30

                  @ricoxy
                  Les télés étrangères ne sont pas forcément meilleures que les télé françaises, la course à l’audimat n’est pas un problème uniquement français. TV-Libertés, c’est bien mais c’est une chaîne internet très politisée qui ne risque pas d’atteindre la ménagère de moins de 50 ans. 


                • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 31 octobre 2019 14:35

                  @Bernard Mitjavile Ceci dit, c’est utile de faire un constat de la situation aussi complet que possible et votre article va dans ce sens, avant de faire une proposition valable.


                • ricoxy ricoxy 31 octobre 2019 18:13

                   
                  @Bernard Mitjavile
                   
                  Vous avez aussi la télé de GW Goldnadel :
                   
                  https://www.causeur.fr/gilles-william-goldnadel-pluralisme-webtele-168209
                   


                • jymb 31 octobre 2019 13:12

                  Excellent article, bravo

                  On peut ajouter l’hypocrisie monstrueuse qui consiste dans les reportages tout venant à flouter le nom des marques commerciales, et juste quelques secondes aprés d’assèner des images des « sport » tapissées de pubs !

                  Et en parlant de discrimination 

                  https://www.lequipe.fr/Adrenaline/Tous-sports/Actualites/Mondiaux-de-voltige-aerienne-la-france-sacree-championne-du-monde-pour-la-4e-fois-consecutive/1053959

                  Sans doute pas assez de pubs juteuses malgré un spectavle visuel mille fois plus ébouriffant que les allers/retours d’une ba-balle 

                  Sans compter que le meilleur pilote du monde est une femme...respect ! 

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