Filière viande : Tout doit disparaître !
On peut dire aujourd’hui, comme l’avançait Antoine-Laurent de Lavoisier que : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. », et en ce qui concerne la filière viande, c’est exactement ça.
Prenez un bon vieux bœuf qui se fait occire à l’abattoir. En un tourne main qui n’y va pas avec le tournedos de la cuillère, et ben, ce noble animal est découpé, dépouillé, désossé, puis termine dans la machine Baader, et au final, en farine pour nourrir les poissons ou les plantations bios.
Au départ on distingue dans la viande de bœuf trois types de morceaux : les pièces nobles, les bas morceaux et les abats. Les pièces nobles devront être saisies dans une cuisson rapide du type grillade, tandis que les bas morceaux préféreront une cuisson lente du type ragout ; les abats sont question de gout, de sauce… Jusqu’à là, nous restons dans ce qui est communément appelé « la viande » et ses professionnels que sont les bouchers, tripiers ; c’est ensuite que ça se gâte…
La belle viande est la parti immergée, sous la ligne de flottaison, car 46% du poids de l’énorme animal, c’est de l’os, des entrailles, du gras, de la peau, des sabots, des cornes, etc. et vous ne pensez tout de même pas que toute cette matière viandeuse va se retrouver à la poubelle ?
En avant pour la bidoche
Le secteur a appelé « ça », Les minerais[1] Un produit intermédiaire constitué de muscles et de graisse, issu de la découpe des carcasses et du désossage. Il ne contient aucun os ni cartilage, mais les graisses et le tissu conjonctif naturellement adhérent au muscle. Les minerais entrent dans la fabrication de produits tels que les viandes hachées, les produits de saucisserie ou les plats cuisinés.
On descend encore d’un cran : là c’es les VSM
Les viandes séparées mécaniquement (VSM). Il s’agit de produits obtenus par l’enlèvement, le grattage à l’aide de moyens mécaniques, de la viande sur les os ou des carcasses de volailles. Obtenus après désossage, ces produits peuvent contenir des résidus d’os, de cartilages ou de moelle.
Et l’ultime… Les PAT
Les protéines animales transformées[2] : les farines de porc et volaille peuvent être à nouveau utilisées à partir du 1er juin 2013 pour l’alimentation dans l’industrie piscicole. En fait les os surtout, sont broyés et mis en farine.
Une autre filière existe pour se débarrasser du sang, des plumes et des restes-des restes en les transformant en farines utilisées en agriculture biologique comme amendement azoté. Ces farines sont riches en azote rapidement disponible et assimilable par les plantes.
Voilà ; Poussière nous sommes, et nous retournerons à la poussière ; ou plutôt farine nous sommes… Mais en faisant un p’tit détour par nos assiettes ; le bœuf, viande hyper consommée sous nos latitudes. Si j’élimine d’office le vrai et bon boucher, qui va dans les champs choisir ses bêtes ; faut dire que les prix sont à l’avenant des efforts fournis, dans les 30 à 40 euros le kg pour un morceau de choix ; sinon, c’est au supermarket du coin, et là, c’est bidoche « Minerai » qui nous attend. Souvent dans les moins de 10 euros le kg.
Le steak haché en est le roi ; soit sous vide, soit congelé à base de « Minerais : terminologie de l'industrie agroalimentaire désignant une masse agglomérée d'ensembles de muscles et de chutes de viande produites exclusivement lors de la découpe, y compris les tissus graisseux y attenant, provenant de viandes fraîches découpées et désossées, réfrigérées, congelées ou surgelées. Il contient en particulier des morceaux qui ne peuvent être vendus au public en l'état : trop petits, trop durs, etc. Il peut être composé de viande bovine, porcine, chevaline, de mouton ou encore de volailles.
C'est un produit issu de l'élevage et servant aux transformations agro-industrielles de types steaks hachés, plats cuisinés (lasagnes, hachis Parmentier, moussaka, etc.). »[3]
Bon, si maintenant vous n’avez pas envie de cuisiner vos plats, et d’aller chez un vrai boucher, ben, c’est que vous êtes un gros maso de la fourchette malbouffe !
Pauvreté = mauvaise mangeoire
Là, c’est les discounters. On tape à moins de 5 euros du kg. Les VMS y sont roi. Les « viandes hachées », charcuterie, plats cuisinés sont à base de muscles du cœur, d’abats, d’os, de cartilages, d’yeux, de reins, de peau. La vraie viande ? Grattage des os puis mélange avec ce qui est nommé plus haut. Il y a deux sortes de produits finis : viande séparée mécaniquement (VSM) et viande finement texturée (VFT). Comment ça fonctionne ?
- « appareils de séparation mécanique de la viande et des os fonctionnent en employant une pression mécanique pour séparer les tissus musculaires des os auxquels ils sont attachés. On utilise la différence de résistance entre les os et les tissus mous afin de faire passer ces derniers dans de petites ouvertures, comme celles d'un tamis ou d'une grille. Selon la composition du produit comestible final, celui-ci est appelé viande finement texturée ou viande séparée mécaniquement, exemple : poulet finement texturé ou bœuf séparé mécaniquement. »[4]
- Je n’aurais pas l’indécence de vous conseiller comme plus haut d’aller chez un vrai boucher, car vous n’en avez pas les moyens ; ce que je peux dire, c’est de consommer ce genre de saloperies le moins possible, et de devenir inventif en ce qui concerne la cuisine. Chez le poissonnier, le maquereau et les sardines sont abordables, le foie, et de temps à autre un bon rôti de porc vous maintiendront en bonne santé ; zette d’accord, sans la santé, ça va être encore pire, alors ; surtout boycottez ces enseignes et allez aux marchés vers 13 heures lorsqu’ils ferment, ya toujours de bonnes affaires à faire.
Les machines à bidocher
Ben oui, pour transformer toutes ces cochonneries, faut des machines qui grattent, séparent et broient.
La viande MDM (viande désossée mécaniquement) ou la viande MRM (viande récupérée mécaniquement) est produite à l’aide d’un séparateur qui détache sous pression la viande des os. Le produit ainsi obtenu est extrêmement fin et a relativement peu de structure. Idéal pour être utilisé dans les hot-dogs, saucisses (fumées), viandes en conserve, etc.
La viande Baader est produite à l’aide d’une machine qui détache (en fait tamise) la viande à très basse pression des os. Le produit ainsi obtenu a beaucoup de structure et est ferme. Idéal pour être utilisé dans des burgers, steaks, fricadelles. »[5]
Pour obtenir ces deux informations très claires en ce qui concerne ces machines, il a fallu que je fouillasse internet pendant une plombe et tombe sur un site néerlandais, car, comme d’hab en Gauloiserie, pas une seule info compréhensible au sujet de ces belles mécaniques folle amour.
D’ailleurs cette florissante société nommée Ter Maten produit aussi du « Petfood » ou aliments pour animaux domestiques. Et bien, vous pouvez y aller ! Aussi gouteux que nos plats za nous zautres ; d’ailleurs nos mamy en raffolent.
« Les lignes de produits d’aliments pour animaux de ter Maten permettent la fabrication de plusieurs produits qui correspondent parfaitement aux besoins spécifiques des clients. Ses équipements permettent de répondre très spécifiquement à la demande en termes de composition des produits. Chez ter Maten, la production d’aliments pour animaux se caractérise tout d’abord par l’utilisation de matières premières très fraiches. Cœurs, foies, gésiers, cous et résidus MDM… »[6]
Le dernier avatar
Les protéines animales transformées ou PAT[7]. Que faire de ces millions de tonnes de saloperies ? C’est une bonne idée de les transformer en engrais, par contre nourrir les poissons… Déjà qu’ils sont bourrés de tous les métaux et insecticides… Puis, se rappeler la dérive « vache folle »… Sujet qui mériterait un traitement futur s’il en est.
Dans Le Télégramme de ce matin : « Dans un rapport confidentiel, l'institution dresse un tableau préoccupant de la prise en charge de la sécurité alimentaire par le ministère de l'Agriculture »[8] … Tu parles mon kenavo à bonnet rouge ! et Les Spanghero, les povres en ont perdu la boule ovale ! Certainement ne savaient-ils pas grand-chose des magouilles légales de leur exportateur hollandais, qui lui achetait en Roumanie du cheval transformé en bœuf… C’est tellement opaque, tellement mafieux, et tellement contre la santé publique, qu’il est certain que peu de politiques veulent foutre le pied dans la porte et dire : Arrêtez d’empoisonner vos clients, bientôt y’aura plus personne pour m’élire !
Ou bien peut être le stade ultime c’est… « Thorn se glisse dans un camion emmenant les cadavres à l'extérieur de la ville et découvre que le « Soleil vert » est fabriqué à partir de cadavres humains. Cet aliment est, dans le discours officiel, fabriqué à partir de planctons… »[9]
Allez bonne ap et bonne retraite !
Georges ZETER/Mai 2014
Perso : lisez sur le Net cet article : Anatomie d'une saucisse, et plus jamais vous ne saucissonnerez ! Jamais !
http://www.al-kanz.org/2009/08/27/saucisse-vsm/
[4] http://www.inspection.gc.ca/aliments/produits-de-viande-et-de-volaille/manuel-des-methodes/chapitre-4/fra/1367622697439/1367622787568?chap=0#s7c5
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