« Il nous faut apprendre à vivre tous ensemble comme des frères, autrement nous allons périr tous ensemble comme des idiots », Martin Luther King, le 31 mars 1968, à la cathédrale nationale de Washington D.C.
Il m’arrive, au fond de moi, de souhaiter la troisième guerre mondiale, si épouvantable et horrible soit-elle, pour que (enfin ?) les peuples opprimés, pillés, massacrés, domestiqués puissent s'émanciper, se libérer de l'emprise et de la tutelle machiavélique, satanique, diabolique de la civilisation occidentale. Pour ceux qui ont eu la malchance d'être assis là où convoitises il y a, que ce soit une route stratégique, des énergies fossiles ou encore pierres et métaux précieux, pour ceux-là, une troisième guerre mondiale pourrait être salvatrice et libératrice, si survivant il y a.
Quel qu'en soit le prix, cette gouvernance mondiale doit prendre fin, cette gouvernance satanique basé sur la tromperie doit prendre fin, cette gouvernance qui impose sa pensée unique et son mode de vie unique doit prendre fin, cette gouvernance qui en apparence se montre tolérante et vertueuse mais qui en réalité est irrespectueuse et insolente, doit prendre fin, cette gouvernance qui a fait tant de dégâts, désastre écologique global, désastre humanitaire global, doit prendre fin.
Et pour ne pas me répéter, je dirais, quel qu'en soit le prix à payer.
La civilisation occidentale a eu sa chance, et l'a raté, donc qu'elle accepte son échec et accepte qu'une autre émerge et s'essaye à construire un monde meilleur, plus juste et équilibré. Mais son insolence, vous verrez, la poussera au suicide collectif plutôt que de perdre son emprise, son monopole. Car telle est la leçon à tirer de l'histoire, de notre histoire, de celle de nos ancêtres, et il parait peu probable que notre civilisation soit l'exception qui confirme la règle, puisque jamais corruption et tromperie ne s'étaient répandu dans de telle proportion, à si grande échelle, avec une telle complicité des oligarques de tous bords et avec une intelligence si machiavélique et organisé.
Aujourd'hui, cette civilisation a développé les moyens techniques et technologiques de sa propre destruction, et ceux-ci sont en état d'alerte permanente, prêt-à-l ‘emplois, pour que d'une seconde à l'autre, "on s'envoie tous en l'air" !! Pas de jaloux, pas de quartier !!
Que dire de ces quelques citations pour illustrer mon propos :
"Les grandes puissances n'ont pas de principes, seulement des intérêts", Kissinger, ancien ministre US.
"Je suis attristé qu'il soit politiquement incorrect de reconnaître ce que chacun sait : la guerre en Irak était essentiellement pour le pétrole", ajoutant, "les officiels de la Maison-Blanche m'ont répondu : 'Eh bien, malheureusement, nous ne pouvons parler du pétrole'", cf. mémoires de Alan Greenspan, ancien directeur de la réserve fédérale des USA
"Ce qui explique le mieux la guerre de l'Otan, c'est que la Yougoslavie résistait aux grandes tendances des réformes politiques et économiques", John Norris, directeur de la communication de Strobe Talbott qui était alors vice-ministre US des affaires étrangères, chargé des Balkans, à propos des bombardements sur la Yougoslavie.
"Il existe des tendances, soutenues par la Chine et le Japon, à créer une zone de libre échange en Asie. Un bloc asiatique hostile combinant les nations les plus peuplées du monde avec de grandes ressources et certains des pays industriels les plus importants serait incompatible avec l'intérêt national américain. Pour ces raisons, l'Amérique doit maintenir une présence en Asie..."Henry Kissinger, ancien ministre des affaires étrangères US, à propos des bombardements contre l'Afghanistan.
"L'Eurasie (Europe + Asie) demeure l'échiquier sur lequel se déroule le combat pour la primauté globale. (...) La façon dont les États-Unis ‘gèrent' l'Eurasie est d'une importance cruciale. Le plus grand continent à la surface du globe en est aussi l'axe géopolitique. Toute puissance que le contrôle, contrôle par la même occasion deux des trois régions les plus développées et les plus productrices. 75% de la population mondiale, la plus grande partie des richesses physiques, sous forme d'entreprises ou de gisements de matières premières, quelque 60% du total mondial", Zbigniew Brzezinski, qui fut responsable de la politique étrangère sous Carter et est l'inspirateur d'Obama.
Ou encore, mais dans un autre registre et d’une justesse difficilement contestable :
"Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L'histoire du terrorisme est écrite par l'Etat ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique", Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle.
Je vais m'arrêter là pour ce qui est des citations, je pourrais encore en rajouter tellement, depuis Christophe Colomb jusqu'à aujourd'hui. Je fais aussi l'impasse sur des citations des principaux fondateurs, défenseurs et relayeurs du sionisme.
Enfin, j’ai lu, j'ai lu, j'ai relu, et relu, et l'horizon ne s'est jamais éclairé, aucune lueur d'espoir, mais des ténèbres qui s'annoncent, désespérément et fatalement, parce qu'au fond de nous, nos faiblesses ont toujours pris le dessus. Nous avons échoué à dompter nos mauvaises aspirations. Nous avons échoué à créer les conditions d'un monde meilleur, et certainement le dénouement de cet échec est proche...
Donc fini le temps de l'innocence, de la naïveté, où il était impensable et inimaginable de penser que les journalistes et les politiques pouvaient être des menteurs, pouvaient nous manipuler, nous tromper pour défendre et protéger les intérêts des 1% contre ceux des 99%. Fini le temps de la cour de récréation, où après une banale journée au collège je rentrais chez moi en apprenant et en voyant, tout abasourdi, les images de l'effondrement des tours jumelles un 11 septembre 2001, et en ne pouvant pas imaginer la portée et les conséquences d'un tel événement.
Voici venu le temps de la prise de conscience, du choc qui me fit enfin comprendre l'épouvantable monde dans lequel j'ai grandi, mais du soi-disant "bon" coté, qui me permet aujourd'hui d'écrire ce texte dans la langue de Molière. Les enfants des cours de récréation d'aujourd'hui, peuvent-ils imaginer une seconde que l'intitulé, "Aube de l'odyssée", donné à l'opération menée par l'OTAN en Libye, nous indique que cette "petite gué guerre" n'est que les prémices (aube) d'un vaste plan de remodelage (odyssée) du Moyen-Orient, qui pourrait tourner à l'apocalypse...
Pour finir, un message tout à fait compatible au contexte géopolitique d’aujourd’hui, d’un ancien président US, assassiné, je nomme Kennedy (qui pour l’anecdote s’était opposé au programme nucléaire israélien), dans un discours aux Nations unies en 1961 :
« Chaque homme, femme ou enfant vis sous une épée nucléaire de Damoclès accrochée à de fragiles fils qui peuvent être coupés à tout moment par accident ou erreur, ou par folie. Ces armes de guerres doivent être abolies avant qu’elles ne nous abolissent. Des négociations de désarmement doivent reprendre rapidement et continuer sans interruption jusqu’à ce qu’un programme entier de désarmement général et complet ait été non seulement accepté mais aussi réalisé. Ce programme doit impliquer une réduction drastique des forces, nucléaires et conventionnelles, jusqu’à l’abolition de toutes les armées et de toutes les armes, sauf celles nécessaires pour assurer l’ordre intérieur et celles pour une nouvelle Force de paix de Nations unies. »
En faisant pour la première fois la lecture du passage cité juste au-dessus, j’ai tout de suite compris la raison de son assassinat.
Plus que jamais, l'apparence et la réalité s'oppose.
Et finalement (encore), nous ne sommes qu’une civilisation parmi tant d’autres…
L’auteur.