Fin du massacre des Tamouls ?
Conflit au Sri lanka.
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Notamment parce que le 18/05 le gouvernement annonçait la mort du chef incontesté des Tigres tamouls, Velupillaï Prabhakara.
Mais pour comprendre ce conflit, il faut remonter loin dans le passé.
En effet, depuis la décolonisation du Sri Lanka, en février 1948, des tensions sociales et ethniques opposent régulièrement les Cinghalais bouddhistes (74% de la population et au pouvoir) aux Tamouls hindous (12,5%).
La L.T.T.E réclame depuis 1976 pour le peuple Tamoul, l’autonomie d’une région littorale du nord-est du pays, qu’a toujours refusé d’accorder le gouvernement sri lankais.
C’est en 1983, que la guerre civile explose. Le gouvernement est accusé de pogroms et de répression sanglante envers le peuple Tamouls qui fuit le pays massivement.
Le 21 mai 1991, les rebelles Tamouls (LTTE) assassinent le Premier ministre indien. Et c’est le 1 mai 1993 qu’ils tueront le président sri lankais Ransinghe Premadasa.
On assiste donc à un affrontement terrible entre deux pouvoirs prêts à tout pour défendre leurs intérêts, et qui n’hésitent pas à prendre en otage les civils.
D’un côté, les rebelles Tamouls, que l’on surnomme "les tigres", revendiquent l’autonomie du nord-est du pays. Mais les crimes qui leur sont reprochés sont nombreux : enrôlement d’enfants soldats, utilisation de civils comme boucliers humains et attentats suicide.
Il ne faut cependant pas ignorer qu’une partie de la population Tamouls renie la tactique des Tigres.
Et de l’autre côté, il y a le gouvernement sri lankais, qui n’hésite pas à employer des méthodes de guerre (utilisation de bombes à phosphore blanc interdites par la convention de Genève) pour mettre fin aux exactions « terroristes », mais aussi à tuer des milliers de civils Tamouls.
Depuis 2005 et l’élection au pouvoir du cinghalais M. Rajapakse, partisan de la guerre à outrance, l’affrontement se fait plus dur. En 2007, l’armée a fait reculer petit à petit les Tigres rebelles, mais en tuant ou en faisant fuir dans le même temps, des millions de civils.
C’est pourquoi, le 29 janvier 2009, la communauté internationale a sommé l’armée et les Tigres d’épargner les quelques 200 000 civils tamouls pris au piège des combats dans le nord-est, où des centaines d’habitants ont été tués en un mois.
Nous pouvons donc nous réjouir de la fin annoncée du conflit. Mais il ne faut cependant pas oublier les 70 000 morts que le pays déplore depuis ces 37 années de conflits. Ainsi que les 6500 tamouls tués principalement par l’armée sri lankaise depuis qu’elle a décidé l’assaut final en 2009 contre les rebelles.
Les critiques ne se sont d’ailleurs pas fait attendre contre le gouvernement sri lankais qui est responsable pour certains d’un massacre contre les civils Tamouls. Alors qu’ils prétextaient vouloir éradiquer la mouvance rebelle.
L’union européenne parle de sanction commerciale, tandis que la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, parle de retarder l’octroi au Sri lanka, d’un prêt de 1,9 milliard du F.M.I.
Bien que le conflit semble s’achever, le pays mettra certainement très longtemps à résoudre les tensions qui perdurent entre ces deux peuples. Surtout si le gouvernement persiste à nier le massacre Tamoul.
D.Perrotin
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