• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Finances et manipulations

Finances et manipulations

Finances gangrenées

                 Par les dégâts qu'elle continue de causer, la haute finance n'en finit pas d'être l'objet de critiques, venues aujourd'hui de bords plutôt traditionnellement bien-pensants ou conservateurs. Même si parfois certaines sont de pures formes (électorales), même si d'autres visent seulement à établir des contre-feux. 

 Même le très libéral hebdomadaire britannique, The Economist, a osé traiter les banquiers de "banksters"(shoking !), un nom d'oiseau plutôt propre à la gauche radicale auparavant..

 Certes, on ne peut attendre d'organismes financiers, surtout géants, qu'ils se conduisent de manière aussi exemplaire que le ferait l'intendant de l'Institution Ste Marie, ou le cardinal-banquier du Vatican (quoiqu'à ce niveau, tout ne soit pas catholique) et que le pouvoir que lui confèrent ses moyens et son manque de transparence ne les laissent à l'abri de dérapages. L'argent rend fou, disait le conseiller de certains banquiers, Alain Minc...et il est difficile pour eux de se cantonner dans un métier qui devrait être ennuyeux.

 Mais les dérives qui sont apparues à l'occasion de la crise dépassent de loin tout ce l'imagination humaine la plus débridée aurait pu soupçonner..

 Ce qui a été et continue d'être mis en évidence, n'est pas seulement la place démesurée que la haute finance (accessible ou ténébreuse) a pris dans l'économie, son fonctionnement planétaire hors-sol, en vase clos, sans vrai contrôle, de manière purement spéculative, déconnectée de l'économie réelle, du coup souvent déstabilisée.   Mais aussi le fait que certaines grandes banques se livrent sciemment à des pratiques, disons, par euphémisme, peu orthodoxes.

 Par exemple, elles manipulent dangereusement le marché des devises

"... Les banques sont les principaux acteurs sur le marché des devises et elles entretiennent une instabilité permanente des taux de change. Plus de 95 % des échanges de devises sont de type spéculatif. Une infime partie des transactions quotidiennes en devises concerne des investissements, du commerce de biens et de services liés à l'économie réelle, des envois de migrants. Le volume quotidien des transactions sur le marché des devises tournait, en 2013, autour de 5 300 milliards de dollars (3799 milliards d'euros) ! Les banques qui disposent, comme les fonds de placement mutuel, de très importantes liquidités en usent et en abusent en poussant des monnaies à la baisse ou à la hausse afin d'obtenir des gains sur les différentiels de taux de change. Les banques jouent également de manière déterminante sur des dérivés de change qui peuvent provoquer des pertes considérables, sans dcompter les méfaits de l'instabilité des monnaies pour l'ensemble de la société. A partir de mai 2013, les monnaies de grands pays dits émergents ont été soumises à des attaques spéculatives et ont perdu dans certains cas jusqu'à 20% de leur valeur. Le taux de change entre le dollar et l'euro est aussi l'objet de la spéculation. Le marché des changes constitue le compartiment du marché financier global qui, aux côtés du marché des dérivés, a enregistré la plus forte croissance..."

 Taxer les transactions financières, pour en limiter l'ampleur, la vitesse et les aspects déstabilisants, n'est plus vraiment à l'ordre du jour. Les renoncements des seuls régulateurs possibles (les Etats, contaminés) sont inquiètants. Roosevelt est bien loin...

  Le scandale du Libor a fait apparaître une des faces cachées de certaines pratiques bancaires que Jean de Maillard n'hésiterait pas à appeler arnaques.

  Un ancien trader fait de son côté une critique sans concession d'un système qu'il connaît bien, même s'il ne va pas jusqu'à remettre en cause certains fondements.

 "Compte tenu de ce parcours, le brûlot qu’il vient de publier sur « les dysfonctionnements des marchés financiers », titre de l’ouvrage, n’en est que plus éclairant sur les causes de la dernière crise et sur les motifs qui expliqueront la prochaine Car toutes les leçons n’ont pas été tirées et les risques existent toujours ; ils ont juste été déplacés des banques vers les marchés. Or, « pour être tranquille en matière systémique, il faudrait supposer que ces risques seront mieux supportés par les acteurs de marchés. On peut en douter », commente l’auteur. Rien n’est donc réglé..".

 Certains banquiers s'en prennent eux aussi à un dévoiement qu'ils ont pu observer et qu'on n' a pas fini de décrypter.

 Mais leur voix comptent si peu...


Moyenne des avis sur cet article :  4.33/5   (12 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • Ruut Ruut 27 mars 2014 10:41

    Ce n’est pas nouveau.


    • ZEN ZEN 27 mars 2014 11:57

      Bonjour

      Bis repetita...


    • Robert GIL ROBERT GIL 27 mars 2014 10:52

      L’occasion était pourtant historique, après la crise de 2008, de revenir sur des décennies de dérégulation financière. Au lieu de cela, les dirigeants européens ont mis en place de timides réformes qui, tout au plus, appellent les acteurs financiers à faire preuve de plus de « transparence ». La réforme bancaire française est à tous égards symbolique de ces réformes a minima : alors que le candidat Hollande avait fait campagne en se déclarant « l’adversaire de la finance », il a finalement mis en œuvre une non-réforme bancaire, d’une portée ridiculement faible… y compris de l’avis des banquiers !!!!!!!!!

      voir : UN EDIFICE ANTIDEMOCRATIQUE DONC LA FINANCE EST LA CLE DE VOUTE


      • Lisa SION 2 Lisa SION 2 27 mars 2014 16:44

        « Mais leur voix comptent si peu »...c’est peut être fait exprès alors je ne relève pas la faute. Si les banquiers ne comptent plus, c’est qu’ils sont abonnés à la carte illimitée, en conséquence de quoi, il faut évidemment fermer vite fait le robinet avant que tout ne déborde sur leurs progénitures pour des générations.


        • gaijin gaijin 28 mars 2014 08:02

          ce n’est pas que la haute finance qui est gangrénée c’est tout un mode de pensée qui a réduit l’individu a son activité économique .....
          comme disais la fontaine tous n’en mouraient pas mais tous étaient atteints
          il faut en finir avec les notions de croissance, de consumérisme effréné, avec la dictature des besoins artificiellement créés .....
          la vie humaine ne se limite pas a transformer le plus de choses possibles en merde et en déchets !
           

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès