Florange, MONTEBOURG et le syndrome du ‘’vrai croyant’’

Le syndrome du ‘’vrai croyant’’ mérite d'être étudié par la science. Qu'est-ce qui peut pousser quelqu'un, au-delà de toute raison, à croire en l'incroyable ? Comment une personne autrement saine d'esprit peut-elle s'éprendre d'un produit de l'imagination, d'une imposture, à un point tel que même devant l'implacable vérité, elle continue de s'y accrocher, voire, avec une ardeur redoublée ? M. Lamar Keene

NATIONALISATION IMPOSSIBLE

La nationalisation du site de Florange relevait de l’impossible en regard de l’article 34 de la constitution et des contraintes de la loi organisationnelle, car si l'Etat peut, par ailleurs, détenir ou acheter une partie des actions de certaines sociétés : ces dernières, bien que sous contrôle public, ne sont pas pour autant nationalisées, puisque la nationalisation implique que la totalité de la propriété soit transférée à l'Etat. Autrement dit c’est l’ensemble du groupe ARCELORMITTAL en France qui aurait du être Nationaliser, mais du fait que son siège social est à l’étranger (Luxembourg) la situation en était encore que plus compliquée, sinon inextricable… Etonnant qu’un Juriste tel que Monsieur MONTEBOURG ait ignoré ces règles de Droit élémentaire, alors que le citoyen lambda que je suis en est informé … Sauf à être victime du syndrome du ‘’vrai croyant’’…

Le Gouvernement AYRAUT au DÎNER DE CONS…

Avec l’accord entre Lakshmi MITTAL et le Gouvernement Ayrault, lequel n’a toujours pas pris conscience qu’il a participé à un dîner de cons, car en confirmant la fermeture définitive des deux derniers hauts-fourneaux lorrains, à Florange (Moselle), même si le groupe a fait l'unanimité... contre lui. Des salariés aux habitants de la vallée de la Fensch, en passant par les politiques, tous se sentent floués par les promesses non tenues de Lakshmi MITTAL et bien que la défiance envers le groupe s'étend désormais aux investisseurs, grâce à cet accord le patron d’ACELORMITTAL tire son épingle du jeu, vu sa situation financière... il suffit de se référer au journal l’Usine Nouvelle à l’article de Olivier JAMES ET Daniel KRAJKA - Publié le23 novembre 2012, intitulé : ‘’ARCELORMITTAL, l'ACIER TROMPE’’. 

 http://www.usinenouvelle.com/article/arcelormittal-l-acier-trompe.N186528

Au travers du Dossier des hauts fourneaux de Florange les vrais questions n’ont pas été posées

En 2010, La production Mondiale de minerai de Fer s'est élevée à 2,4 milliards de tonnes assurée en grande partie par la Chine (37,5 %), devant l'Australie (17,5 %), le Brésil (15,4 %), l'inde (10,8), la Russie (4,2 %) et l'Ukraine (3,0 %). A titre comparatif, suivant les indications fournies par la statistique de l’industrie Minérale publiée par le Ministère des travaux publics en 1910, la production Mondiale de 1909 était de 134 800 tonnes Près de 20 fois moins alors que la population Mondiale était 4 fois inférieure.

D’après la Fédération Française de l'Acier, SITUATION FRANÇAISE : en millions de tonnes d'acier, production 2011 :   

 - Production : 15,8 d'acier brut (19,2 en 2007, 12,8 en 2008). Filière fonte : 9,6, filière électrique : 6,1 

 - Exportations : 12,74 dont 10,64 vers l'Union européenne. 

 - Importations : 12,66 dont 12,21 de l'Union européenne. 

 - Effectifs : 23 800 personnes (150 000 en 1978).

Les réserves mondiales de minerai de fer sont estimées à 180 milliards de tonnes, contenant 87 milliards de tonnes de fer, et sont détenues essentiellement par l'Ukraine (16,7 %), le Brésil (16,1 %) et la Russie (13,9 %). Malgré l’accroissement de la population Mondiale, en maintenant le niveau actuel de production et de consommation il n’y aura plus de minerai de fer avant la fin de ce siècle.

SURPOPULATION et EPUISEMENT des ressources naturelles, notamment tous les MINERAIS, la vraie Problématique.

Selon le rapport du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement) Vers 2050, 9 milliards d'être humains consommeront 140 milliards de tonnes de minerais, d'hydrocarbures et de biomasse (bois, cultures, élevage). Soit 16 tonnes de ressources naturelles englouties par an et par chaque habitant de la planète. « Les responsables politiques comme le grand public ne sont toujours pas convaincus des limites physiques absolues de la quantité de ressources disponibles pour l'humanité ».

Au sein des pays riches, les écarts sont impressionnants. Un consommateur du Qatar, d'Australie ou des États-Unis engloutit 40 tonnes de ressources naturelles par an quand un Français, un Allemand ou un Italien en utilise environ 15 tonnes. Ces chiffres ne reflètent la réalité que partiellement, notent les rapporteurs de l'ONU. Car une tonne de cuivre extraite au Chili sera imputée dans leur calcul au consommateur chilien même si elle est employée pour fabriquer un produit vendu en Chine ou en Europe. Ces faiblesses méthodologiques ne modifient cependant pas le risque d'épuisement mondial des ressources naturelles. Même si les pays industrialisés parvenaient à diviser par deux leur consommation de matières premières d'ici à 2050, à 8 tonnes pas habitant, et que les pays en voie de développement rejoignaient ce niveau sans le dépasser, le total s'élèverait à 70 milliards de tonnes, soit 40 % de plus qu'aujourd'hui. Ce scénario (le n° 2, dans l'infographie) s'accompagnerait d'un doublement des émissions de gaz à effet de serre, une trajectoire incompatible avec les objectifs de la communauté internationale en matière de lutte contre le réchauffement.

La demande en minerais a été multipliée par 27 depuis le début du 20è siècle avec des méthodes de forage minier dont l'efficacité a été multipliée par 90 en un siècle. Les minéraux et éléments utiles sont globalement très diffus dans la croûte et les filons concentrées ont été exploités et épuisés depuis belle lurette. Par exemple, la fabuleuse mine de cuivre suédoise de Stora Kopparberg a été fermée en 1992 après avoir été intensément exploitée et avoir alimenter l'Europe entière au 16 ème et 17ème siècles. En réalité, seulement 0, 01 à 0,001% des métaux de la croûte sont présents sous la forme de filons exploitables par l'homme. En Afrique du Sud, les célèbres filons d'or du Rand sont en voie d'épuisement. L'immense champ de pétrole mexicain de Cantarell, le second au monde, décline de 6,5 % par an depuis les années 2005, à l'instar de biens des gisements pétroliers dans le monde.

Acier et minerai de Fer

S’il faut développer et accroître la récupération et le RECYCLAGE à partir des ferrailles, pour chaque tonne d'acier recyclé, sont économisés plus 1,13 t de minerai de fer, 635 kg de charbon et 54 kg de calcaire. Par exemple : Aux Etats-Unis, en 2004, 71 % de l'acier consommé provient du recyclage et en particulier de 14 millions de véhicules, soit 14,2 millions de t d'acier (taux de recyclage > 95 %), de plus de 20 milliards de boîtes en acier (conserves…), soit plus de 1 million de t d'acier (taux de recyclage de 62 %), de plus de 40 millions d'appareillages usés (taux de recyclage de 90 %). En France, en 2011, la collecte nationale de ferrailles s’est élevée à 7,7 millions de tonnes. Les taux de recyclage sont de 95 % pour les automobiles, 75 % dans le bâtiment et l’électroménager, 62 % dans l’emballage. Il faut que nos politique se rendent compte et admettent une bonne fois pour toute que nous sommes entrés dans l’ère Post-Croissance…

Il s’agit : non de dilapider les ressources naturelles telles que les minerais de fer, au nom du mythe de la ‘’compétitivité’’ des entreprises pour une hypothétique croissance désormais impossible, mais de MENAGER ces ressources naturelles, ce qui passe, entre autre, par une reconversion des activités des hauts fourneaux de Florange vers des filières à faibles coûts énergétiques et à bilan Carbone nul. Ces filières d’activités existent, elles sont économiquement plus efficaces que le dîner de cons au cours duquel des victimes politique du syndrome du ‘’vrai croyant’’ ont scellé l’avenir des salariés des hauts fourneaux et de leurs activités sur la tombe de la défunte Croissance… 

Il faut avoir à l'esprit que selon la banque Centrale Australienne, la croissance de la demande d’acier en Europe va ralentir pour refluer à 2,4% entre 2010 et 2015, contre 4,5% globalement. Une situation de hausse rapide de la construction de bâtiments publics, gourmands en acier, ne devrait plus se reproduire dans les années à venir.