Florence Cassez, notre nouvelle Jeanne d’Arc
Notre Président, courroucé par ces insolents mexicains qui ne veulent pas que le gringo sarko leur donne des leçons de démocratie et de justice, joue les matamores et crie sur les antennes : « Vous allez voir ce que vous allez voir ! »
Et puisque chacun s’accorde dans cette république télévisuelle à dénoncer l’un et à encenser l’autre jusqu’au fusionnel consensus SarkAubry, il fallait bien qu’un mauvais esprit sortît son grain de sel… Et puisque nul ne semblait s’y résoudre, allons y !
Pas plus que vous et, pas plus que n’importe quel citoyen lambda, je n’ai à me déterminer sur le cas de Florence Cassez. Coupable ou pas ?
Ce que je sais - et tous nos bons démagos se seraient d'ailleurs jetés sur le même nonos à ronger - c’est que Sarkozy voit ici un bon moyen de jouer le Zorro dans une basse politique hollywoodienne destinée à émouvoir Margot. Une superproduction internationale, un soap opera dans lequel la France tient enfin le premier rôle, avec une icône de l’innocence et donc du Bien sur laquelle chacun est convié à se prosterner.
Que le Mexique soit une démocratie et un état de droit, autant l’oublier !
Que personne ici , dans les médias comme chez les politiques, ne répercute les arguments mexicains et qu’on ne retienne que le plaidoyer français est pour le moins suspect quand on veut que la justice soit un dialogue et qu’elle suppose à la fois l’avocat et le procureur.
Or, de gauche à droite, nous voici tous sommés de défendre la victime française et l’ignoble in-justice étrangère… et d’oublier qu’on nous fit déjà le même coup avec ces immondes canadiens qui condamnèrent une sainte franchouillarde pour enlèvement d’enfant et , je crois, même histoire avec un étatsunien… Il y eut encore cette superbe otage des FARC en Bolivie, il y eut ces filles condamnées pour trafic de drogue en République dominicaine mais heureusement libérées grâce à notre Sarko. La liste n’est jamais close quand il s’agit de racoler pour ramener quelques voix blanches comme neige.
Le français, par nature, est bon et innocent : Merci Monsieur le Président de bien vouloir nous le rappeler !
Encore faut-il que le héros soit fort, qu’il soit grand et incarne le droit...
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