Foot et LGBT (Fake News 11)
Une petite équipe de foot disqualifiée pour être restée trop longtemps agenouillée ! Le capitaine, interrogé sur la raison pour laquelle ils sont restés à genoux près d'une demi-heure et ont fini à plat-ventre, a bien voulu répondre à notre journaliste-stagiaire.
- On a d'abord rendu hommage aux victimes américaines du racisme, et comme y en a chez nous aussi, des racistes et des Américains, forcément, c'était plus long que prévu. On allait se relever quand Karim a chuchoté avec sa grande gueule : « Et les LGBT ? », alors on s'est regardés, puis ils m'ont regardé, et j'ai dit en tant que capitaine : « OK, va pour les LGBT », et on a continué. C'est mathématique, non ? Plus t'as de victimes, plus l'hommage est long. Regarde la deuxième guerre mondiale, y a eu tellement de morts qu'on a pas fini de les compter ! Y a encore des hommages. On savait que les grandes équipes voulaient mettre un genou à terre, alors on était tous réveillés.
- Réveillés ?
- Ouais, « woke ».
- A ! Éveillés !
- Oui, c'est ça, à fond ! Alors pour bien faire le truc, on a profité qu'on était déjà agenouillés pour prier, chacun notre dieu.
- Mais... ça n'explique pas une demi-heure à genoux !
- T'as déjà vu une messe de deux minutes, toi ? Je t'ai dit : on est peut-être une petite équipe, mais on est des pros. On voulait faire ça bien. On a ajouté les victimes des guerres, les enfants victimes des mines anti-personnel pendant les guerres pacifiques, les...
- Les guerres pacifiques ?
- Oui, les guerres en temps de paix... Donc on comptait aussi les femmes battues, même les hétéros blanches, les enfants-soldats, y compris les ados, les crève-la-dalle, les SDF, les va-nu-pieds, les migrants en instance de noyade, les locdus, les.. Bref, on a ratissé large, ça fait du monde je te le garantis, on faisait les calculs entre nous pendant qu'on était à genoux.
- Mais quand même, vous auriez pu faire un prix de gros, surtout quand les spectateurs ont commencé à s'énerver, à vous siffler... Et ça n'explique pas pour quoi vous avez fini à plat-ventre.
- C'est que... Ben, tout d'un coup, il a posé le deuxième genou (celui qui n'était pas agenouillé), puis il s'est lentement mis à plat-ventre, on l'a vu comme s'affaler : on a même failli appeler les soigneurs, mais il ronflait. On a compris qu'en priant, il s'était comme hypnotisé lui-même ! Trop de « woke », ça endort. Du coup, comme on avait tous mal aux jambes - reste une demi-heure immobile à genoux, et tu comprendras - on a fait comme lui. On s'est mis plus à l'aise pour les dernières victimes à comptabiliser : on voulait oublier personne ! C'est là que le bazar a commencé : sifflets, hurlements, les soigneurs affolés qui sont venus avec tous les brancards qu'ils avaient pu trouver, l'entraîneur qui gueulait - le bordel, quoi ! Et finalement, l'arbitre a cancel-culturé le match.
- Il a quoi ?
- "Cancel culture" : il a annulé le match, quoi. Faut que tu prennes un coach de français, mec !
- Mais...
- Y a pas de « mais » ! Maintenant qu'on a bien rendu hommage à tout le monde (et précisez bien qu'on est remontés jusqu'aux guerres de religion et aux croisades...) j'espère qu'on va nous foutre la paix avec ces conneries d'hommages ! Les gens savent pas ce qu'ils veulent : un hommage, oui, mais vite fait, un petit coup à genoux et voilà... Aucun respect pour le travail bien fait ! Est-ce qu'on demande aux acteurs de s'agenouiller au début du film ? Non. Si les gens veulent hommager, ils ont qu'à rester à genoux dans le métro, dans leur voiture ou au boulot !
- On vous sent énervé par cette polémique, mais votre message est clair. Une dernière question : j'ai entendu dire que vous avez proposé que tous les joueurs portent un short arc-en-ciel pendant les matchs, en soutien à la cause LGBT.
- Euh... (gêné) Non, c'est pas moi, mais oui, un de nos dirigeants nous l'a proposé. On en a discuté entre nous et... comment dire, c'est « off », hein ? Entre nous : on a trouvé que ça faisait pas assez viril, trop tarlouze quoi... Un match de foot, c'est pas la "Gay Pride" ! (Nos excuses pour les lecteurs qui seraient choqués par un mot incorrect lâché par ce sympathique capitaine, manifestement perturbé par les sifflets et les critiques de leurs hommages appuyés au sol.)
- Une avant-dernière question : dans les coulisses, on parle aussi d'une polémique sur des bracelets... Quelqu'un aurait proposé que les joueurs portent un bracelet LGBT fluorescent...
- Euh... oui, y en a deux ou trois qu'étaient d'accord, mais Djamal et Youssouf, ils ont dit que les Blancs devraient porter un bracelet métallique, ou un gros collier en hommage aux esclaves.
- Ça vous a choqués ?
- Non, mais c'est pas pratique : vous avez déjà essayé de courir avec un collier de fer autour du cou, vous ? Ça saute sans arrêt... et c'est du poids supplémentaire : les bracelets LGBT auraient été plus rapides, c'est de la triche.
- Encore une fausse bonne idée, donc ?
- Voilà : c'est le bordel dans les têtes, quoi. Faut revenir aux valeurs de base : un ballon rond et du pognon.
- En plus, ça rime. Merci, capitaine.
Dernière nouvelle : notre journaliste a pu interroger l'attaché du sous-ministre des sports. Suite au refus de l'UEFA et en accord avec les valeurs européennes, les programmes scolaires vont être modifiés : dans l'étude de l'électromagnétisme, le spectre lumineux sera celui du mouvement LGBT ! La lumière blanche vue à travers le prisme social ! C'est brillant, intersectionnel, universel et inclusif.
Curieusement, aucun dirigeant ou politicien européen n'a suggéré qu'un grand poster de Julian Assange soit affiché au stade de Munich pour hâter la libération de ce lanceur d'alerte et prisonnier politique... Il y a des limites aux valeurs européennes, tout de même !
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