Forme Olympique

Londres ou Paris ?

Le combat au couteau Blair-Chirac s’est trouvé un nouveau ring à Singapour. De quoi alimenter les gazettes et faire vibrer les micro-trottoirs.

Curieusement, c’est plutôt les anti-Jeux qu’on entendait ce matin sur une de nos radios, spécialisée en témoignages spontanés. Rien d’étonnant à celà. Ce sont en général les opposants de tout poil que l’on entend le plus, quel que soit le sujet. Mobilisés d’autant plus qu’ils sont minoritaires dans l’opinion et le savent, ils accaparent les micros, s’emparent des projecteurs, envahissent les courriers des lecteurs, descendent en rangs serrés entre République et Bastille et finiraient par nous faire croire qu’ils représentent l’avis de la majorité . Donc ce matin il s’agissait de savoir si la candidature de Paris aux JO était une bonne ou une mauvaise chose .

« Mauvaise »... répétaient les témoins-pris-au-hasard. Dont deux m’ont paru assez exemplaires du mal français.

Le premier, genre chômeur longue durée, était révolté par l’énormité des sommes dépensées inutilement pour ces jeux alors qu’il était le témoin quotidien d’un spectacle de misère et de désolation du côté de la Porte de Bagnolet. Et le Maire de Paris qui ne faisait rien pour aider ces miséreux contraints de rechercher un abri sous les ponts du périph ! Et qui allait se pavaner à Singapour !Quelle honte mon bon Monsieur ! Alors que le même argent donné aux pauvres, aux chômeurs, aux RMistes ainsi qu’à tous les exclus de France, de Navarre et pendant que nous y sommes du reste du monde, serait lui, employé intelligemment, pour le bien de l’humanité.

Le second, genre retraité grincheux, se déclarait en préambule tout à fait d’accord avec le premier... Mais très vite on comprenait que ce qu’il redoutait d’abord, en fait de solidarité, c’était de devoir payer plus d’impôts. Autant qui viendrait diminuer encore sa maigre retraite, avec en plus des embarras durant les travaux. Sans parler de tous ces étrangers...

D’un côté un assisté au long cours, généreux avec l’argent des autres et imperméable à tout début de commencement de raisonnement économique se lamentait de voir notre bon argent englouti dans un projet pharaonique au lieu d’être tout bonnement distribué aux plus méritants dont lui.

De l’autre un anxieux pathogène craignant l’effet dévastateur de ces dépenses somptuaires sur le niveau de sa retraite ainsi que celui de ses impôts.

Deux Français hélas moyens, l’un missionnaire de la cause du peuple et grand égalisateur par le bas. L’autre arcquebouté sur son statut, sa retraite et ses droits acquis . Tous les deux opposants de principe à tout ce qui pourrait remettre en question leur fragile équilibre et qui pourrait ne pas leur profiter directement.

J’ose espérer qu’ils soient déçus demain. Rien que pour voir loin devant, en 2012, briller une flamme qui nous rende l’envie de remettre ce pays sur la plus haute marche du podium. Avec ou sans nos deux lascars.