France : avec la chute d’Assad le risque terroriste encore plus élevé
Le président français, Emmanuel Macron, se félicite de la chute de Bachar el-Assad alors que les djihadistes salafistes, ceux qui veulent détruire l’Occident, viennent de prendre le pouvoir dans la capitale syrienne. Le conflit en Ukraine a permis de dispatcher des armes en Europe, des armes qui tombent entre les mains des terroristes.
« L’État de barbarie est tombé. Enfin. Je rends hommage au peuple syrien, à son courage, à sa patience. Dans ce moment d’incertitude, je forme pour lui des vœux de paix, de liberté et d’unité. La France restera engagée pour la sécurité de tous au Moyen-Orient », a publié sur X le président français, Emmanuel Macron, alors que le chef des rebelles syriens (Hayat Tahrir al-Shamvient, HTS), Abou Mohammed al-Jolani, est « passé par al-Qaïda », une organisation terroriste islamiste dont l’idéologie est le salafisme djihadiste, le panislamisme, l’antioccidentalisme.
Le docteur en géopolitique, Pierre-Emmanuel Thomann, avertit que « l’ouverture d’un nouveau front par Washington/Ankara/Tel Aviv/Kiev contre l’axe Russie/Syrie/Iran a lieu au détriment de la sécurité européenne ». L’expert met en garde sur le fait qu’Ankara, Tel-Aviv et Washington utilisent des proxys islamistes depuis 2011 pour provoquer un changement de régime en Syrie ». Il précise : « Derrière cette nouvelle offensive djihadiste, les rivalités géopolitiques entre puissances aboutissent à des objectifs variés. Pour Washington, le bénéfice de cette opération vise avant tout à ouvrir un nouveau front contre la Russie, pour tenter de ralentir la défaite inéluctable en Ukraine, mais aussi au Proche-Orient contre l’Iran. L’objectif est également d’accroître la conflictualité avec la Russie et ses alliés, pour torpiller l’objectif annoncé par Donald Trump de résoudre les conflits en cours ».
La politique des USA porte la responsabilité de l’arrivée de djihadistes au pouvoir à Damas ce qui menace la sécurité en Europe : « Washington est responsable de l’affaiblissement de la Syrie par sa politique de sanctions, avec son occupation – avec les Kurdes – d’une partie du territoire au nord-est du pays et sa base militaire d’Al Tanf, au sud. Les États-Unis ont aussi pour objectif d’orienter l’expansionnisme turc vers les zones d’intérêt de la Russie en Syrie, au Caucase et en Asie centrale. La Turquie occupe une large bande de territoire syrien le long de sa frontière avec Damas, et cherche à élargir sa zone de contrôle contre les Kurdes. Tel-Aviv, soutenu par Washington, bombarde la Syrie depuis des années pour affaiblir la partie du pays loyale à Bachar el Assad, mais aussi le Hezbollah, d’où ses bombardements récents au Liban. L’objectif de Tel Aviv est d’affaiblir l’axe chiite Iran/Syrie/Liban ».
Pour l’expert en géopolitique, avec « en toile de fond des crises multiples en Ukraine, en Géorgie (tentative de coup d’État en cours), à Gaza (épuration ethnique par Israël), au Liban (offensive de Tsahal), et maintenant en Syrie, c’est la lutte pour nouvel ordre géopolitique mondial qui s’exprime, tournant la page de l’ancien ordre spatial unipolaire américain ». Il précise : « Les États-Unis, dans le cadre de leur stratégie d’encerclement de la Russie, cherchent à provoquer la surextension de Moscou, doctrine explicitement préconisée par la Rand Corporation afin que la Russie soit obligée de faire face à différentes menaces sur différents théâtres ».
Pierre-Emmanuel Thomann tient à rappeler « le soutien de la CIA, non seulement aux djihadistes afghans, mais aussi aux bandéristes néonazis contre l’URSS pendant la guerre froide » et « de la stratégie de tension de la CIA, soupçonnée d’avoir organisé des attentats ayant tué des civils en Europe, afin d’entretenir les populations dans la peur du communisme, toujours dans le contexte de la guerre froide ». « Plus récemment, rappelons les changements de régimes organisés en ex-Yougoslavie, en Irak, en Libye et en Syrie, à l’occasion desquels Washington, Londres et leurs alliés, ont soutenu des mouvements islamistes », continue-t-il, précisant : « Depuis 2014, les extrémistes ukrainiens se considérant comme les héritiers de Stepan Bandera, mais aussi des mercenaires étrangers néonazis, ont servi de supplétifs pour atteindre les objectifs géopolitiques de Washington et Londres ».
« Au final, Washington (Grand Occident), Tel Aviv (Grand Israël), Ankara (panturquisme) et Kiev (nation antirusse) continuent de soutenir les terroristes sunnites pour atteindre leurs objectifs géopolitiques respectifs », analyse l’expert en géopolitique. « Washington, Tel Aviv et Ankara sont donc des régimes qui pratiquent le terrorisme d’État et menacent à nouveau la sécurité européenne » ; « Si un régime islamiste parvenait à se hisser au pouvoir à Damas, une nouvelle crise migratoire surgirait et les attentats islamistes sur le sol européen seraient facilités », conclut Pierre-Emmanuel Thomann.
Avant le départ de Bachar el-Assad, Observateur Continental avertissait qu’ « En Europe, on craint l’afflux d’armes de guerre et de militaires en provenance d’Ukraine », soulignant qu’« après la fin du conflit en Ukraine, les armes de contrebande pourraient affluer en Europe. La communauté du renseignement à travers l’Europe se prépare à d’éventuelles menaces telles qu’un afflux de militaires ukrainiens (après la fin du conflit en Ukraine) ayant une expérience du combat et la contrebande d’armes qui « pourraient finir entre de mauvaises mains ».
La presse hexagonale annonce que la France vient de déjouer un « projet d'attentat islamiste ». « Le pire a été évité. Trois jeunes hommes, au profil radicalisé islamiste, ont été mis en examen et placés en détention provisoire samedi 7 décembre à Paris, soupçonnés d'avoir élaboré un projet d’attentat islamiste », est-il indiqué. « Selon une source proche du dossier, les suspects avaient évoqué dans leurs échanges la ville de Poitiers, comme cible potentielle. La ville de Poitiers avait été choisie de manière symbolique puisque c'est là que le roi Charles Martel avait repoussé les troupes arabes au VIIIe siècle », complète le média français ce qui rejoint l’idéologie salafiste qui vient de prendre Damas.
En France, 43 attentats ont été déjoués en l'espace de cinq ans, avait listé le ministe de l’Intérieur d’alors, Gérald Darmanin.
Pierre Duval
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