France et capitalisme

Ayant la tête un peu trop dans le guidon ces temps-ci, je ne prends guère le temps de veiller et de rédiger. Mais un évènement et des comportements me titillent ces derniers jours ...
A l’aune du titre choisi pour ce post, vous vous doutez que je vais bien sur parler de la rumeur d’OPA de PepsiCo sur Danone, rumeur qui se précise par le mandat donné par PepsiCo à Morgan Stanley et UBS dans cette affaire.
Les règles du capitalisme et de son corollaire l’actionnariat public sont simples : à moins de verrouiller par des dispositions statutaires (et pour Danone celà semble le cas => tout actionnaire dépassant 0,5% du capital doit en faire la déclaration / pour espérer détenir à peine 12% des droits de vote, il faut acquérir plus des deux tiers de la totalité des actions), toute entreprise côtée en Bourse est susceptible de faire l’objet d’une OPA (hostile ou non).
En France, une fois de plus, nos hommes politiques veulent se démarquer et font preuve d’une démagogie atteignant des sommets de ridicule. Depuis hier, toute la classe politique française (de droite comme de gauche) rivalise de déclarations tonitruantes sur le thème « La Patrie en Danger ». Patrick Ollier (député UMP, président de la commission parlementaire aux Affaires Economiques), Laurent Fabius (noniste), DSK (ouiouiste) somment le gouvernement de faire quelque chose. Jean-Louis Boorlo s’est empressé de dire que le gouvernement ne laisserait pas faire de telles hostilités. Je me demande bien ce qu’il peut faire à part vider sa cannette de Pepsi Max dans le caniveau ;)
Quelle crédibilité pouvons nous encore conserver dans cette classe politique qui accepte bien volontiers que Sanofi (Jean-François Dehecq, patron de Sanofi, est un ami personnel de JC => pas celui qui est mort sur la croix) rachète Aventis (demander au personnel allemand d’Aventis ce qu’ils en pensent), que EDF (sans être privatisé) se lance à tour de bras dans les rachats de sociétés européennes ? Mon propos n’est pas d’acclamer le capitalisme agressif des OPA hostiles (bien souvent elles sont synonymes de restructuration) mais bien de fustiger les propos et attitudes de nos chers hommes politiques qui préfèrent systématiquement brouiller les pistes à grand coup de show médiatique et autres déclarations tonitruantes (la politique des petites phrases).
Voilà une fois de plus un comportement qui va alimenter les délires anti-français de sites comme FuckFrance (pas de lien mais il y en a plein dans le genre) ou des chroniqueurs de la Fox comme John Gibson ...