Vous vous souvenez certainement que Philippe Val qui a fait le baiser de Judas à Siné avait, fiérot et modeste à la fois, déclaré qu’il ne savait rien de sa possible nomination à France Inter. Vous vous souvenez également qu’il ne semblait pas d’un enthousiasme à démonter des montagnes. Vous vous souvenez également que le sieur Hees, celui qui passa brillamment les sauts d’obstacle du CSA et de l’Assemblée avec une telle connaissance des dossiers que cela a étonné certains membres de l’ex Haute Autorité qui n’est plus que la chambre d’enregistrement des basses œuvres et des nominations directes depuis les champs élyséens, juste à droite après l’Olympe, vous vous souvenez donc que le sieur Hess déclarait mi chou mi chèvre qu’effectivement Philippe Val aurait une place, sans doute, ou certainement, ou peut-être à France Inter, mais qu’il ne savait pas encore à quoi serviraient les compétences - inconnues à ce jour en tant que directeur d’antenne (mais est-ce bien nécessaire, connaître Carlita se suffit à soi-même et permet au Guide de se cultiver et de citer les Roujon-Macquart dans le texte ?) de l’ex directeur de publication et co-propriétaire de Charlie Hebdo.
Et bien voilà mes petits gars que le rideau se déchire, que la brume s’élève que du flou artistique nous passons directement, comme de la nuit à la lumière, à la brutalité des faits. Et que sont-ils ces petits faits anodins ? Oh rien de grave, juste de la transparence sarkozyaque, la même que le château use pour ses comptes et ses petits fours, ses invités et ses Airbus.
Nous découvrons donc ébahis, mais non étonnés, que tout vient de madame Pompadour. Nous avons assisté, intrigués mais confiants à un numéro bien orchestré, à un pas deux avec deux petits rats de l’Opéra, Hees et Val. La presse s’est donc faite l’écho d’un véritable bal des faux culs. Ainsi en est-il (expression dont je parsème mes écrits), - si ce que le Monde écrit est vrai - que (et cela vaut la peine d’être rapporté) :
Philippe Val est formel : il n’a songé à prendre la direction de la radio qu’à partir de janvier. Lorsque, au cours d’un déjeuner au Perron, un bon restaurant italien près de Saint-Germain-des-Prés, son grand ami Jean-Luc Hees lui a expliqué pour la première fois : "J’ai envie de postuler à la présidence de Radio France. Si cela marche, viendras-tu à la tête de France Inter ?" Hees et Val se connaissent depuis qu’en 1992 l’ancien correspondant de la station aux Etats-Unis a invité le directeur de la rédaction de Charlie Hebdo dans une émission, puis lui a offert une chronique.
Philippe Val reconnaît avoir alors évoqué l’affaire avec un proche du président de la République et Carla Bruni. "Carla" est une amie depuis 2005. "Elle était d’abord, à l’époque, la femme de mon pote", le philosophe Raphaël Enthoven. Val, ancien chanteur et bon pianiste, partage avec elle des dizaines de soirées à rejouer le répertoire des grandes chansons françaises. Le mariage de la jeune femme avec Nicolas Sarkozy ouvre à Philippe Val l’oreille de l’Elysée. Au conseiller du président, à son épouse, il assure "n’avoir parlé que de Jean-Luc Hees, puisqu’il était convenu que ma venue ne dépendrait, ensuite, que de lui". L’intervention a eu du poids. "Jusqu’alors, Nicolas Sarkozy n’y avait pas songé", assure un proche du chef de l’Etat. Fin février, Hees est effectivement reçu à l’Elysée. L’affaire est faite.
Voilà notre république irréprochable ne se distingue de la cour du roi soleil (ne va-t-on pas faire à Versailles une présentation à la cour le 22 juin avec un nouveau trou dans le budget, une estrade décorée pour que l’Unique y diffuse sa parole divine devant un congrès muet et un Premier Ministre désintégré (pauvre constitution), rassemblement de mascarade que les historiens retiendront comme le second Carnaval au monde après celui de Rio ?) que parce qu’il est écrit sur le fronton des mairies de façon ironique et décadente Liberté, Egalité et Fraternité se voulant le trigramme de la Démocratie, car les faits, les us et coutumes, les habitudes ne s’en éloignent que par le temps écoulé soit environ trois siècles. De République notre Sarkocratie n’aime qu’un adjectif, celui de bananière et là aussi ne s’en éloigne que par le climat et la distance, car il ne pousse sur notre territoire que des yachts, des jets et des Airforce One(s) customisés à coup de biffetons pris dans la cassette royale et non des bananes (Peut-être chez l’ex Bongo où l’on siffle copieusement notre Omniscient qui n’aimant pas les sifflets fuit le cortège officiel où le protocole l’indiquait pourtant présent, comme il ne fut pas présent non plus, car décidément on aime à le siffler celui-là, au raout des apprentis européens).
Que nous apprend donc Le Monde :
1 que monsieur Hees connaît Val
2 que Hees se voyait bien Mamamouchi de la radio
3 que le futur Mamamouchi a proposé à Iznogoud à l’avance la place de directeur de France Inter
4 qu’il suffit que Val en parlât à Carlita pour que Carlito décide et impose (un cadeau d’amoureux, un cadeau de chouchou ?)
5 que cette République des compétences extrêmes est en réalité celle des copains (à noter qu’après les Caisses d’Epargne et le Banque Populaires (Pérol), cela a été récemment au tour de France Télécom (Richard vous savez celui qui a fraudé le fisc pour 660 000 euros), puis de la Poste (Bernard Delpit) d’accueillir chacun un conseiller et proche du Kaiser Sarkoko dans leur direction).
Vous voyez donc cette mascarade des déclarations de Hees et de Val. Mais nous n’en sommes plus à un mensonge près. Plus rien ne nous étonne. Notre religion est faite. Aucun meuble n’est à sauver. L’incendie (madame la marquise) emporte tout sur son passage : la dignité, la sincérité, l’honnêteté, la compétence, la démocratie en somme brûle et le pouvoir l’alimente avec le kérozène de ses Airforce one(s).
Mais à France Inter on est les derniers au courant, ce qui inspire à Daniel Mermet cette philippique (Bakchich.info) :
Chers auditrices, chers auditeurs,
Depuis des semaines, vous êtes très nombreux à nous poser de questions sur l’arrivée de Philippe Val à la direction de France Inter. Comment cela est-il possible !? Dites nous qu’il s’agit d’un cauchemar ! Si c’est une blague, elle n’est pas drôle.…
Soyez sans inquiétude, Philippe est un vieil ami de « Là-bas si j’y suis » et c’est dans la joie que toute l’équipe accueille celui que l’historien Alexandre Adler compare à Emile Zola. Et pourquoi pas à Voltaire, Spinoza, Albert Londres ou Albert Einstein ? Car Philippe c’est tout ça à la fois ; une conscience, un visionnaire, et un penseur engagé face aux grands défis de notre temps. Et ceci à la différence de ses anciens camarades qui persistent à végéter dans un gauchisme moisi, souvent entaché d’antisémitisme et d’islamo fascisme.
En dénonçant avec courage des figures nauséabondes comme celle du dessinateur Siné ou du journaliste Denis Robert, du dessinateur Lefred-Thouron ou du négationniste américain Noam Chomsky, Val a montré qu’il avait pleinement réussi à évoluer avec pragmatisme du côté du manche sans rien perdre de cette impertinence libertaire qui est la marque de fabrique de cet homme de gauche.
Mais Philippe est aussi un chef d’entreprise avisé. C’est d’une main ferme qu’il a conduit son journal Charlie Hebdo, là où il se trouve aujourd’hui.
Et certains pensent bien qu’il pourrait faire la même chose avec France inter.
Aujourd’hui, familier des plateaux de télévision, penseur reconnu de l’élite médiatique, il tutoie nos plus brillantes personnalités, de BHL à Carla Bruni. Il a d’ailleurs élégamment révélé que c’est par l’intermédiaire de cette dernière qu’il a pu suggérer au président de la république, Nicolas Sarkozy de faire appel à son vieux copain Jean-luc Hees pour présider Radio France. Et c’est donc ainsi, par un loyal retour d’ascenseur, que notre habile Philippe, se trouve aujourd’hui à la tête de la prestigieuse radio française.
Humides de reconnaissance, les collaborateurs de France inter n’ont pas encore trouvé les mots pour remercier le Président Sarkozy pour leur avoir choisi un tel chef, et c’est plein d’entrain et de confiance qu’ils s’apprêtent à lui faire la fête.
Tout comme l’équipe de « Là-bas si j’y suis » qui, un petit bouquet de fleurs à la main, trépigne d’impatience.
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Merci de l’article... mais il n’enlève en rien ma tristesse... avec Val à France Inter on a l’impression que tout fou le camp un peu :0 ... presque pire que Sarko à l’Elysée... ;) Je n’écouterai plus cette radio par principe maintenant... Les podcasts de Mermet suffirons...Mais jusqu’a quand Mermet à France Inter ? Val à couler Charlie, espérons qu’il fasse de même pour France Inter, désoler pour les employés mais y a que ça qui me ferai jubiler au final... Un immense perte d’audience... Et si ça arrive on peut compter sur Val pour mettre cela sur le dos d’un nouvel antisémitisme Francais auditeur de France Inter hein ! ahahahaha Le monde part en couille... Allez tout bien réfléchi je ne boycotte pas FI tant que Val ne donne pas une émission à BHL et que Mermet reste à son poste...
Félicitations pour la mise en évidence de la procédure « démocratique » des nominations dans la nouvelle monarchie.
Avec Val, ce sera l’information « Royale »....... et la critique libre ... sauf lorsque les auteurs auront l’audace de s’attaquer à la monarchie et à ses amis (français ou étrangers), cela va de soi !
Peu importe... La seule question fondamentale : Jusqu’à quand Daniel Mermet pourra-t-il résister ??
val a coulé charlie hebdo, il coulera france inter
a croire que c’est surtout a la demande de lagardere (patron d’europe N°1) que le nabot a choisi le fossoyeur des medias pas suffisament a la botte du pouvoir
Je souhaite bon courage à Mermet, qui va en baver. A part ça, vous êtes un peu sévères, vu que Sarkozy avait bien dit que c’est le Parlement qui déciderait, ce qu’heureusement, personne n’a cru. Ben voilà, copinage et renvoi d’ascenseur, système de cour, favoritisme, putain, encore trois ans....
PV le bien nommé est devenu par piston (il tutoie JL Hees et la princesse Carlita) dirlo de Fr-Inter...Depuis sa démission de Charlie Hebdo (dont il reste le principal actionnaire) début mai il concocte avec délectation (en prévision des surprises que cela va occasionner car pas mal de têtes vont tomber) la grille de rentrée de Fr-Int.
PV va tomber sur pas mal d’os, en dehors de Mermet qu’il va avoir du mal à virer sans avoir l’accord d’ Hees (à moins que ce ne soit une condition sine qua non dictée par Sarko 1er à Hees de sa nomination au poste de super directeur de Radio France), il y a la rédaction de F-Int plutôt à droite qui prennent, on se demande bien pourquoi, PV pour un gauchiste ce qui en dit long sur leur aveuglément et leur manque de professionnalisme. Quoiqu’il en soit le syndicat FO de la rédac gronde contre cette nomination.
Je sens que PV va en baver avec son sens du raccourci foireux et des amalgames douteux à la « je t’assène des vérités bibliques vu que c’est moi qu’ils les aient inventées » dont il a le secret...Bon ouragan !...
Je n’y vois que des avantages : Les deux , chacun à son niveau et avec le renfort de quantité d’autres vendus, accéleront la chute finale du cycle néo-libéral....
oh ! Imhotep, ce sinistre val est bien pire que vous ne le dites. premièrement c’est un sioniste payé par tel aviv ou une filiale. En tant que sioniste patenté, il a applaudi le meurtre des enfants palestiniens par les snipers israeliens. Eh ! oui ils jetaient des pierres ces petits cons ! Il a poussé à la roue pour l’agression contre l’Irak. Demain n’en doutons pas on va avoir la radio..enfin pour ceux qui vont y rester car moi NIET !, la radio de tel aviv et de washington. L’enfoiré va continuer à cirer les pompes à talonetto et ce dernier va bien profiter de l’aubaine pour transformer cette radio en « radio-paris ». Bonjour la propagande ! Allez en espérant vous voir à gauche toute.
« »"PV va tomber sur pas mal d’os, en dehors de Mermet qu’il va avoir du
mal à virer sans avoir l’accord d’ Hees (à moins que ce ne soit une
condition sine qua non dictée par Sarko 1er à Hees de sa nomination« »"
l’hypothèse Mermet viré, je n’y crois pas, trop voyant, en tout cas cette année. Et je vois pas non plus Hees se laisser manipuler, enfin j’espère.. Et puis, Val se retrouve avec un très gros paquebot à gouverner, rien à voir avec le brick de corsaires qu’est Charlie Hebdo, à France Inter, il y a un esprit de corps, une certaine idée de la radio de service public. Enfin, ils arrivent dans un contexte d’audimat plutôt positif, chambouler une grille qui a de bons résultats, c’est une baisse garantie à la rentrée. Comme l’a fait Cluzel qui avait conservé l’essentiel de la grille Hees, Hees conservera l’essentiel de la grille qui est d’ailleurs assez proche de celle qu’il avait laissée dans les grandes lignes. Le bon bilan de Cluzel, c’est le 7-9 avec Demorand, c’est pas le moment se tirer uneballe dans le pied.
« »"enfin pour ceux qui vont y rester car moi NIET !, la radio de tel aviv et de washington. L’enfoiré
va continuer à cirer les pompes à talonetto et ce dernier va bien
profiter de l’aubaine pour transformer cette radio en « radio-paris ».
Bonjour la propagande !« »«
eh oh, compañero, attendons quand même de voir, et d’entendre, je n’imagine pas une seconde Mermet, ou Demorand, ou Didier Porte devenir sarkophiles tendance Val. Quitter la radion AVANT, c’est faire le jeu de Sarko si celui ci a des intentions hégémoniques. J’ai l’impression que cette ouverture à radio France pourrait préparer une »fermeture« à France télévisions... Avec l’alibi d’une nomination neutre »(Hees, qui n’a jamais été marqué politiquement) une nomination orientée pour la télé n’est pas impossible.
Philippe Val est sympatisant du groupe néoconservateur « le cercle de l’oratoire »
Le cercle, créé suite aux attentats du 11 septembre 2001 et aux réactions anti-américaines qui l’ont suivie, se donne pour but de défendre, dans l’opinion, certains éléments de la politique des États-Unis, de lutter contre l’anti-américanisme et contre ce qu’ils nomment l’islamisme radical et qui serait selon eux le nouveau totalitarisme. Ainsi Michel Taubman déclare : « Les Américains ne sont pas nos ennemis. On peut les critiquer, mais on ne doit pas faire n’importe quoi avec eux. Moi, je m’inquiéterais de vivre dans un monde où l’Amérique serait affaiblie.
Ils sont réunis autour du journaliste Michel Taubmann qui dirige le service Info d’Arte-Paris, et qui dirige également une émission intitulée « Ouvertures » sur la chaîne TFJ et de son épouse Florence (pasteur du Temple de l’oratoire du Louvre et vice-présidente de l’Amitié judéo-chrétienne).
Le cercle est composé d’un groupe d’intellectuels dont font partie les essayistes André Glucksmann et Pascal Bruckner, des réalisateurs comme Romain Goupil, Jacques Tarnero et Raphaël Glucksmann et des historiens comme Stéphane Courtois, Max Lagarrigue et Ilios Yannakakis. Le cercle comprend aussi les écrivains Olivier Rolin et Marc Weitzmann, les journalistes Cécilia Gabizon (spécialiste des question de l’islam au Figaro), Élisabeth Schemla (fondatrice du site Proche-orient.info), Antoine Vitkine (journaliste et réalisateur pour Arte), Jean-Luc Mouton (directeur de l’hebdomadaire protestant Réforme), Claire Brière-Blanchet ou l’avocat Michel Laval.
Et des chercheurs comme Thérèse Delpech (directrice des affaires stratégiques au Commissariat à l’énergie atomique), Antoine Basbous (directeur de l’Observatoire des pays arabes), Pierre-André Taguieff (directeur de recherche au CNRS), Bruno Tertrais (chercheur au CERI et ancien directeur de la commission des affaires civiles à l’Assemblée de l’OTAN), Frédéric Encel (géopoliticien, spécialiste du Proche-Orient).
Il rassemble également des dirigeants d’associations tels Mohammed Abdi (secrétaire général de Ni Putes Ni Soumises), Violaine de Marsangy (journaliste free-lance et ancienne responsable logistique pour Action contre la faim en Corée du Nord et en Indonésie) et Jacky Mamou (ex-président de Médecins du Monde). Des hommes politiques, en particulier Bernard Kouchner, sont régulièrement invités à débattre.
Entre république bananière , épicerie familiale ou mondanités jetset,
finalement on a le choix. Espérons que Charlie-Hebdo redevienne quelque
chose, l’occasion ne se représentera pas.
Pfff, ça ne date pas de Sarkozy. En France toute situation s’hérite, s’achète ou s’acquiert en prêtant allégeance à une personne placée plus haut dans la hiérarchie sociale.