France : pas de référendum - Hongrie : consultation populaire
Suite à sa réunion avec une partie des représentants de l’opposition Macron a décidé qu’il n’y aurait pas de référendum sur l’immigration. Pas question de demander aux Français leur avis sur ce grave problème.
Dans le même temps le gouvernement hongrois lance une consultation nationale. Une consultation hostile à l’UE nous affirme le quotidien français Le Monde. En effet les Hongrois sont interrogés sur des sujets tels que l’immigration ou la guerre en Ukraine, sujets sur lesquels Bruxelles et les médias de grand chemin ont une position qui ne tolère pas de divergence. Les électeurs hongrois sont donc invités à répondre par écrit ou par internet à 11 questions relatives à des sujets de discorde entre L’UE et Viktor Orbán, réélu 1er ministre en 2022 avec 54 % des voix.
Après deux questions sur la baisse des charges et le plafonnement des taux d’intérêt on trouve :
3 – Bruxelles veut nous interdire de prélever un impôt exceptionnel sur les entreprises qui ont augmenté leurs profits grâce au covid ou à la guerre en Ukraine. Faut-il supprimer cet impôt ?
4 – Bruxelles veut créer des ghettos de migrants (c’est ainsi que sont appelées les zones de non droit) en Hongrie en relocalisant les immigrés clandestins. Etes-vous d’accord avec Bruxelles ?
5 – Le Hamas a bénéficié des financements versés par l’UE aux Palestiniens. Bruxelles doit-il continuer à financer les Palestiniens ?
6 – Doit-on continuer à livrer à l’Ukraine des armes achetées avec l’argent de l’UE au lieu de se battre pour un cessez-le-feu ?
7 – Est-il admissible que l’UE apporte une aide financière à l’Ukraine alors que des fonds destinés à la Hongrie sont bloqués ?
8 – Acceptez-vous que l’Ukraine soit admise dans l’UE sans respecter les conditions d’adhésion ?
9 – Bruxelles veut nous imposer des céréales ukrainiennes génétiquement modifiées. Doit-on ouvrir notre marché aux OGM ou protéger notre agriculture ?
10 – Bruxelles veut nous imposer l’annulation de la loi de protection de l’enfance (qui interdit la propagande homosexuelle dans les écoles). Faut-il adoucir cette loi ou la rendre plus stricte ?
11 – Des groupes d’activistes et des politiciens hongrois ont bénéficié de financements étrangers lors des dernières campagnes électorales. Faut-il une réglementation plus stricte pour mettre fin à ces ingérences étrangères ?
On peut penser qu’une consultation ne vaut pas un référendum. Le référendum est bien prévu par la constitution hongroise mais il semble difficile de poser autant de questions dans un référendum.
Intéressons-nous quand même aux quatre derniers référendums. Deux référendums à l’initiative du gouvernement et deux référendums d’initiative populaire après collecte de 200 000 signatures.
En 2014 le Parlement vote une loi interdisant l’ouverture le dimanche pour les magasins de plus de 200 m². La gauche et les syndicats s’opposent à la fermeture du dimanche. Ils demandent au Conseil constitutionnel d’organiser un référendum. C’est accepté. Les signatures sont réunies. Les sondages montrent que la majorité des électeurs est opposée à la fermeture du dimanche. Le gouvernement préfère reculer. La loi est annulée. Le référendum n’a plus de raison d’être. Mais les partisans du travail du dimanche ont gagné.
En 2016, suite à la première tentative de l’UE de relocaliser les clandestins dans les différents pays de l’UE, le gouvernement organise un référendum avec la question suivante : « Acceptez-vous cette relocalisation en Hongrie ? ». 98,36 % de NON. Malheureusement le référendum n’est pas valide car la participation n’atteint pas 50 %. L’opposition à Orbán qui représente à peu près un tiers de l’électorat a appelé à l’abstention qui s’est ajoutée aux 20 % d’abstentionnistes habituels.
Fin 2016 un groupe de jeunes activistes obtient l’organisation d’un référendum sur la candidature de Budapest pour les jeux olympiques de 2024. Opposés à ces jeux que la mairie de Budapest souhaite organiser, ils recueillent 250 000 signatures en un temps record. Les sondages indiquent que la majorité des habitants de la capitale ne veulent pas de ces jeux. Le référendum n’aura pas lieu. Début 2017 le maire de Budapest, un proche d’Orbán, retire la candidature de la ville. Mais les opposants ont encore une fois gagné.
En 2022, parallèlement aux élections législatives, le gouvernement organise un référendum sur la loi de protection de l’enfance votée en juin 2021 pour vérifier si elle bénéficie bien du soutien de la majorité des électeurs. Cette loi interdit la promotion dans et à proximité des écoles ainsi que dans les médias destinés à la jeunesse de l’homosexualité et du changement de sexe. Elle renforce aussi les sanctions contre les pédophiles. Malgré un taux de soutien à la loi variant entre 92 et 95 % selon les questions le référendum n’est pas valide car la participation n’atteint que 44 %.
Référendums et consultations des électeurs, ça fait quand même beaucoup pour un pays qui, si l’on en croit Bruxelles, ne respecte pas l’État de droit.
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