France : vers un nationalisme multiculturel ?
Cet article va en irriter plus d’un (comme à chaque fois que j’écris à la gauche de la droite et à la droite de la gauche sans jamais me retrouver au centre) ! Les fâcheux m’objecteront même que mon national-multiculturalisme est un oxymore. Eh bien ! Peut-être pas tant que ça…
Un principe : toute pensée politique doit partir de la classe moyenne
Toute pensée politique doit partir de la classe moyenne, c’est-à-dire du prolétariat au sens large, autrement dit les gens qui travaillent et qui contribuent, par leur travail – et aussi très souvent par leurs impôts – au bien commun. En ce sens, le populisme est l’horizon indépassable de la pensée politique.
La classe moyenne, c’est le prolétariat (comme on dit à gauche) et c’est aussi le peuple (comme on dit à droite). Une pensée politique antipopuliste est donc, par définition, perverse et corrompue. Combattre le populisme, c’est forcément à un moment donné combattre le peuple, accordant ainsi à d’autres catégories sociales des privilèges exorbitants, notamment l’impunité.
Il existe ainsi un antipopulisme par le haut, très classique, qu’on appelle l’oligarchie, la priorité absolue donnée aux milieux de l’argent et du pouvoir (y compris la bourgeoisie pseudo-intellectuelle de gauche, du socialisme mou jusqu’au wokisme ; y compris également les faux nationalistes bourgeois à la Zemmour dont les positions funestes sur les retraites montrent aisément qu’il roule pour les milieux d’affaires et le grand patronat).
Il existe aussi un antipopulisme par le bas, que j’appelle criminocratie ou État-zombi, qui consiste à organiser systématiquement l’impunité la plus scandaleuse pour la racaille. La racaille actuelle, avatar contemporain de ce que Karl Marx appelait le Lumpenprolétariat est utilisée pour affaiblir, voire épuiser le prolétariat, autrement dit la classe moyenne, afin de la transformer en une masse d’esclaves exsangues, aveugles, incapables d’avoir la science de leur malheur et dans l’incapacité d’exprimer la moindre revendication sociale (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, à chaque manifestation de salariés, le gouvernement laisse agir les casseurs, tactique bien plus efficace pour décrédibiliser un mouvement que la répression classique).
L’antipopulisme par le haut peut agir seul, l’oligarchie se contentant d’un simple élitisme bourgeois méprisant, paternaliste, exploiteur et répressif (c’est d’ailleurs un peu le projet politique de Zemmour et de son parti) ; mais la plupart du temps l’oligarchie en place s’appuie sur la racaille pour épuiser la classe moyenne, qui vit alors dans la précarité et la terreur, privée des libertés publiques les plus élémentaires comme la liberté d’expression ou le droit de légitime défense.
Depuis l’ère Mitterrand, au moins, la France vit une telle situation : l’État-zombi traite la question de la délinquance avec un laxisme à faire frémir tout en soumettant la classe moyenne qui ose se plaindre à trois polices de la pensée qui travaillent main dans la main : 1) les magistrats, réduits à des commissaires politiques, 2) les gauchistes prêts à en découdre avec tout ce qui n’est pas eux, 3) la racaille elle-même qui fait taire les gens à coups de pied dans le ventre, quand ce n’est pas au couteau ou à la kalachnikov. On peut légitimement évoquer, à cet égard, une situation prétotalitaire.
Un constat : la classe moyenne est désormais multiculturelle
Ce qu’une partie de la droite radicale ne comprend pas, c’est que le prolétariat contemporain – dans des pays comme la France notamment – est aujourd’hui une vaste classe moyenne multiculturelle et multiethnique. Autrement dit, il faut cesser, me semble-t-il, de tout penser en termes de conflit entre blancs et non-blancs, chrétiens et non-chrétiens ou encore autochtones et étrangers. La question de la violence et du crime est à cet égard extrêmement intéressante : de plus en plus de victimes de ces exactions, il n’y a qu’à écouter leurs prénoms aux informations, sont elles-mêmes des personnes issues de nations étrangères, qui ont dans leurs quartiers, dans leurs immeubles, les mêmes problèmes que la classe moyenne française de souche : fin de mois difficiles, conditions de travail et de logement déplorables, insécurité permanente. Les voyous ne font pas de détails ; toute voyoucratie ivre d’impunité, dont la psychologie se réduit à la pure jouissance d’exercer la terreur aura tendance à tirer sur tout ce qui bouge, au sens figuré et aussi au sens propre. Du reste, l’actualité le confirme.
Qu’on me permette une anecdote personnelle ; j’habite en zone rurale à côté d’un petit commerce exemplaire tenu par une famille issue de l’immigration nord-africaine et musulmane. Mes voisins se plaignent fréquemment du comportement agité et des larcins d’une bande de voyous du coin qui, elle, est parfaitement locale et parfaitement « caucasienne » pour parler comme les ethnologues. Une position typiquement raciste ou racialiste des problèmes serait non seulement odieuse, mais parfaitement inopérante pour traiter des questions de ce type. C’est un peu comme si je jugeais mes collègues de salle des profs à la couleur de leur peau : j’ai connu des enseignants de souche totalement à la ramasse et des collègues issus de l’immigration qui possédait bon sens et culture.
Ce que j’écris ne signifie pas bien entendu qu’il faille ouvrir les frontières à tout vent comme le veulent les gauchistes hystériques, une immigration massive et incontrôlée ne pouvant qu’aggraver considérablement des problèmes de société déjà présents. En revanche, je pense qu’il existe un boulevard ouvert pour un nouveau nationalisme qui soit à la fois non-raciste et non-immigrationniste, ce que j’appelle un national-multiculturalisme, qui protège la classe moyenne sans discrimination aucune entre ses membres. Mais pour cela, il faut un État fort et sécuritaire, aux antipodes de l’État-zombi contemporain.
Une conclusion : le nationalisme multiculturel est aussi social que sécuritaire
Si je résume ce qui précède, on a un national-multiculturalisme, qui est :
1) un nationalisme populiste,
2) un nationalisme sécuritaire,
3) un nationalisme social.
Ce troisième principe est à lui-même sa propre explication. Il n’est qu’à développer un peu les termes pour ceux qui ne les auraient pas vraiment compris.
Le national-populisme consiste à prioriser le bien-être de la classe moyenne, du peuple, du prolétariat (ces termes, me semble-t-il, sont aujourd’hui pratiquement des synonymes parfaits) ; il faut pour cela de nouvelles élites ayant le sens du bien commun, capables de remplacer les funestes oligarchies (de droite ou de gauche, du reste) au pouvoir depuis des décennies. Ces nouvelles élites devront se confronter au problème prioritaire de la sécurité, de la tranquillité publique (dans un premier temps, il faudra bien révoquer à cet effet des magistrats irresponsables, renforcer les forces de l’ordre et construire des places de prison). Le national-populisme entraîne nécessairement, ainsi, une politique sécuritaire, laquelle a aussi un impact économique considérable, car l’activité économique ne peut s’établir et prospérer que dans un climat apaisé et sécurisé. Bien entendu, la question économique ne peut être dissociée de la question sociale : il faut donner à ceux qui travaillent et payent des impôts la part légitime qui leur revient des richesses nationales.
Évidemment, il faut encore recruter une authentique aristocratie politique capable d’agir en ce sens, c’est-à-dire une élite légitime qui ne soit issue ni de l'oligarchie ni de la voyoucratie. Je reconnais que la tâche est immense, presque insensée. Mais pas forcément impossible !
Florian Mazé
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