François Bayrou, Ce Pseudo-Candidat Anti-Système
Cela devient pénible de voir ou d’entendre François Bayrou et ses amis du Modem se targuer de pas faire partie du système. Pour celles et ceux qui ont la mémoire courte, celles et ceux qui (forcément) hésitent, voici un petit rappel avec en plus les casseroles de François Bayrou : ses amis politiques.
- L’UDF a été fondée en 1978 pour soutenir un certain…Valéry Giscard d’Estaing dont Nicolas Sarkozy s’avère finalement être le digne successeur avec étonnamment les mêmes travers : bling-bling, soupçons de corruption, pro-américanisme et passion des USA…
- François Bayrou a été ministre de l’Education Nationale d’Edouard Balladur en 1993, Balladur membre à part entière du système Sarkozy
- François Bayrou a proposé à ce poste ministériel une réforme de la loi Falloux, dont l’objectif n’était autre que déplafonner le montant des subventions liés aux investissements des établissements d’enseignement privé par les collectivités locales. Plus d’un million de manifestants et un refus par le Conseil Constitutionnel auront raison de la réforme.
- François Bayrou étant catholique pratiquant, ouvertement membre d’un parti de « démocrates-chrétiens », en plus de sa tentative avortée de réformer la loi Falloux en font un mauvais défenseur de la laïcité. Comment associer la politique avec une « étiquette » de religion, et en plus (et c’est bien là, le plus grave) faire des réformes aidant financièrement des écoles privées, la plupart au fondement religieux, et oser se revendiquer « laïc » ?
A l’image d’une Christine Boutin, ultra-catholique lobbyiste conservateur à l’extrême, cette position demeure intenable.
- François Bayrou a soutenu Édouard Balladur lors de l’élection présidentielle française de 1995 et a même fait partie du comité politique d’Edouard Balladur avec François Léotard et un certain… Nicolas Sarkozy
Bayrou le 3ème homme…en 2007
- François Bayrou s’entoure d’incapables acquis à la cause du libéralisme à outrance et de la sape du service public. Citons notamment son principal soutien, Philippe Douste-Blazy, grand fossoyeur de la santé publique (créateur de la tarification du système hospitalier public, franchise de 1 euro par acte médical, hausse du forfait hospitalier, élargissement de l’assiette de la CSG) et incompétent notoire à son poste de ministre des affaires étrangères (confusion entre Taïwan et la Thaïlande ou la Croatie et le Kosovo).
Depuis 2008, en tant que conseiller spécial chargé des sources novatrices de financement du développement, auprès du Secrétaire Général des Nations Unies, il a mis sur pied le programme humanitaire MassiveGood basé sur des micro-contributions des voyageurs, programme trop couteux et inefficace annulé depuis.
Le 5 mars 2003, Mr Douste-Blazy avait été à l’origine avec Jean Leonetti d’une proposition visant à reconnaitre « l’œuvre positive de l’ensemble de nos citoyens qui ont vécu en Algérie pendant la période de présence française ». De part l’ampleur des exactions, il semble peu évident que les valeurs humanistes de la chrétienté aient été défendue ou représentées durant la bataille d’Alger.
Mais si Mr Bayrou apprécie ce genre d’individu, il faut évidemment qu’il en paye le prix de notre soutien.
- Les différents partis de François Bayrou, tendance démocratie-chrétienne, demeurent l’anti-chambre de l’UMP : Claude Goasguen (« sortir de l’impasse de la diabolisation du FN ».), Pierre Méhaignerie (député et vice-président du Conseil national de l’UMP, ex-président du CDS (renommé ensuite Force Démocrate) condamné pour le financement illégal de celui-ci puis amnistié par la loi d’amnistie du 3 août 1995 ), André Santini, le Parrain des Eaux de Seine.
- Décembre 2011, Arnaud Dassier alors directeur de campagne Web de Nicolas Sarkozy en 2007 a rejoint… le Modem de François Bayrou et de Marielle de Sarnez.
Comment faire confiance, en tant que citoyen, à un individu qui semble s’être faire berné - difficile d’être plus courtois - par Sarkozy et sa bande, alors même que dès 2006 nous connaissions déjà les mensonges, les us et coutumes du réseau Sarkozy ?
Comment faire confiance à ce genre de personnalités politiques et hommes d’affaires (mariage sulfureux mêlant intérêts privés et publics) qui a eu besoin de 4 ans pour comprendre l’arnaque Sarkozienne ?
Comment faire confiance à une personne pro-Sarkozy qui en décembre 2011, à moins de 4 mois des présidentielles, se réveille et dit : « Bayrou c’est la meilleure solution pour atteindre un bon nombre d’objectifs politiques indispensables pour entamer le redressement du pays. » ?
Oh que nous aurions aimé l’entendre reprocher à son propre partie les des convois de Roms, les discours haineux et racistes d’Hortefeux et de Guéant, ou dénoncer les gabegies du Nicolas et de sa clique tout au long du mandat présidentiel.
Mais rien, hormis ce déclic le jour où l’UMP refuse de l’investir pour les législatives. Trahi le naïf, certes, mais toujours aussi opportuniste et dopé au culot éhonté comme tout politicien moderne libéral qui se respecte : « Et je n’ai jamais dit que je voterai Nicolas Sarkozy ! [...] Ce n’est pas parce que j’ai fait la campagne de Sarkozy en 2007 que je suis un « sarkozyste du web », c’est un raisonnement primaire. Ben voyons !
Bien curieusement, Mr Dassier ne se vante pas d’appartenir au Modem et de revendiquer ouvertement son nouveau ralliement : sur son site web le code couleur sent encore bon l’UMP sinon le FN et prête donc largement à confusion. Étant un professionnel de la communication, plutôt qu’une incompétence manifeste, on peut imaginer une confusion… volontaire dont on vous laisse l’interprétation.
Pour terminer, Mr Dassier justifie la cohérence de son choix UMP vers UDF par sa famille politique « libérale » au « centre et le droite, j’étais membre du Parti républicain, ensuite de Démocratie libérale ».
Pour rappel, Démocratie libérale se sont des têtes de champion comme Jean-François Mattei, autre liquidateur du système hospitalier public français, l’homme en polo ayant sous-estimé dramatiquement la canicule de 2003 (15 000 morts !), ayant supprimé les centres de soins de la Croix Rouge en banlieue parisienne comme celui d’Epinay Sur Seine (93). Comment oublier aussi Alain Madelin, l’ultra-libéral à la grande gueule, au teint toujours halé tel un Séguéla ou un Tapie ? Madelin n’est autre que l’homme du « nuage de Tchernobyl qui s’est arrêté à la frontière » en avril 1986.
Fine équipe, non ?
Et que penser de l’Ethique de ces partis avec ce jeu des chaises musicales, où les membres ambitieux changent de parti comme de chemise au gré des opportunités électorales ? Quid des vraies valeurs, des convictions, de l’intérêt public ? Dégoût et amertume.
- En 2004, l’UDF devient membre de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe et quitte donc le Parti populaire européen (dont fait partie l’UMP). Après une crise du système ultra-libéral, faut-il encore des « libéraux » (certes plus modérés que ceux de l’UMP) aux plus hautes sphères de l’Etat ?
« Ça va de moins en moins surprendre, les libéraux sont en train de rejoindre François Bayrou « nous racontait Arnaud Dassier dans une interview de Marianne.
Et bien c’est une très bonne raison pour fuir le Modem. Car ces soutiens de plus en plus nombreux, défendent aveuglement le libre-échange, la diminution des dépenses publiques (moins de protection sociale !), l’abolition des corporatismes et des monopoles publics non régaliens (comprendre le saccage du service public, vive les privatisations à outrance EDF, GDF pour le plaisir et le portefeuille d’une minorité) et la protection des libertés élémentaires.
Finissons par une petite anecdote :
- En 2007, François Bayrou a voté « blanc » au second tour. Les votes blancs étant recomptés, puisque seuls comptent les suffrages exprimés, c’est dire l’utilité et l’intelligence d’un tel choix !
Cerise sur la gâteau libéral : la dernière proposition de François Bayrou, le « contrat de travail unique ». Terminés le CDI, et le CDD, vive le CTU !
Un contrat à durée indéterminée où votre employeur peut vous virer à tout moment…sans aucun justificatif sérieux. On imagine déjà les abus. Un mot plus haut que l’autre, un retard de trop, le droit du travail non appliqué et hop, la porte ! Le MEDEF applaudit déjà des deux mains.
François Bayrou, l’homme anti-système, voudrait donc redonner vie à une idée abandonnée en 2007 par…Nicolas Sarkozy lui-même !
Et à la question de savoir si Bayrou placerait un membre du PS ou de l’UMP comme premier ministre, voici sa réponse :
« Essayons de ne pas entrer dans les plaisanteries, dit-il. D’ailleurs, je ne crois que ce sont dans les deux partis (PS et UMP, ndlr) que se tiennent les solutions pour la France. »
Paradoxalement, François Bayrou accepte bien volontiers les transfuges de l’UMP !
Alors toujours envie de voter Modem, le centre droite, démocrate chrétien conservateur ?
Ce Modem qui est à l’UMP ce que l’UMP est au FN, une version light !
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