François Bayrou est complètement démodé
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François Bayrou était ce dimanche sur les ondes de France Inter et franchement, à moins d’être dans sa voiture en rentrant de la sortie du week end, il faut être maso pour s’infliger un dimanche soir les propos de cet homme politique qui de plus en plus, peine à s’exprimer. A un point tel qu’on se demande si Bayrou ne va pas devenir le Jean-Luc Reichmann du verbe politique. Vous connaissez sans doute cet animateur de la Une qui a le don de s’exprimer avec une lenteur qu’on imagine adaptée à la longueur d’une émission pénétrée de fadeurs et fadaises et qu’il faut étirer pour qu’elle occupe un temps suffisant pour se placer entre deux spots publicitaires. Pour sûr, ces deux là ne doivent pas fréquenter l’autre Jean-Luc, Delarue. On reconnaît ceux qui ne prisent pas le rail, ce qui les évite de dérailler sans les guérir du train de l’ennui. Comme Bayrou ce soir du 19 septembre 2010 où on avait l’impression que le journaliste et le politique étaient de connivence pour réaliser l’objectif de remplir quelques 40 minutes d’antenne. Une voix me susurre d’ajouter : comme tous les soirs d’antenne !
Ennuyeux, le président du Modem ? Ce type est pourtant sympathique, pénétré de valeurs, de sens républicain, de souci de la contestation. Il s’oppose aux pratiques présidentielles. Il râle, il conteste, il admoneste, sans véritable punch et ma foi, ça devient lassant et inintéressant. On a l’impression d’entendre les mêmes propos depuis deux ans. Bayrou est ennuyeux et ne suscite pas de la part des partenaires journalistes l’interviewant un élan imaginatif débordant. On dirait que le débat politique a rejoint le jeu télévisé. Au final, à se demander si Bayrou ne se comporte pas comme le candidat d’un jeu télévisé intitulé : qui veut gagner les présidentielles. A ce jeu là, l’intéressé montre qu’il a parfaitement intégré les règles mais c’est pitoyable à voir. On a l’impression que Bayrou ne veut agresser personne et cette rétention déclinée en fausse contrition de faux catho en devient ridicule. Surtout son adresse aux médias qu’il aurait aimé taxer de perroquets, mais qu’il préfère croquer à coup de psittacisme pour enfin livrer sa pensée, maugréant une presse qui semble-t-il ne fait que répéter des banalités, des choses entendues et convenues, une presse qu’il s’emploie à flatter, envoyant un message de sympathie à ceux qui font ce dur métier de poser des questions à des gens connus. Espérons que le syndicat de la presse aura entendu ces bonnes paroles pour quémander la retraite à 60 ans pour les journalistes dont la pénibilité est enfin reconnue.
Que dire de Bayrou ? D’abord qu’il semble illustrer un des traits contemporains de notre société. La politique, c’est un peu comme la coke. Il n’y a pas d’addiction physique mais le psychisme s’y accroche à un point tel qu’il est impossible de décrocher. Rares et mystiques sont ceux qui comme François Léotard ont pris un autre chemin. Interrogeons-nous sur les ressorts motivant l’engagement politique. Sont-ce les valeurs et les idées ou bien est-ce la volonté d’être un acteur puissant dans le système et de montrer les biceps de son ego ? Je pose la question, en émettant quelques éléments de réponse. Oui, l’ivresse du pouvoir peut faire que des politiciens s’accrochent à point tel que leur ego surpasse la puissance des idées qu’ils défendent. Cela semble être le cas de Bayrou mais aussi de Besancenot et de Mélenchon et même de Mme Royal. Quoique, la dernière peut se prévaloir d’une longue histoire et d’un contenu puissant amplifié de plus par une présence forte du PS sans la vie politique. Ce qui ne garantit pas la légitimité de la gauche mais lui offre du répondant. Le PC, le NPA ? Le Front de gauche ? Sont bien sympas ces gens-là mais leur internationale résonne d’une ringardise aussi appuyée qu’une gifle de Bayrou adressé à un gosse lui faisant les poches. On se croirait dans la Troisième République. Mais qui sait, sans doute un signe, celui d’une politique qui tente de se ressourcer dans le passé faute d’imaginer le futur. Au final, que d’ennui, et d’ailleurs, on pourrait décerner les trophées de l’ennui. Les nominés sont nombreux, Kosciusko-Morizet, Duflot, Hamon, Royal, Bayrou, Besancenot, Châtel et combien d’autres concourant pour un Navet d’or.
Ces propos pas très corrects, politiquement parler, offrent un regard décalé, presque une perspective cachée de la vie politique française. Il semble que les partis ne parviennent plus à capter l’attention des citoyens par des propositions et un programme adossé à une vision de la société faisant rêver et incitant l’électeur à réaliser un rêve collectif. Alors, c’est à celui qui captera l’attention des spectateurs, les mêmes qui seront électeurs. L’effet Bayrou a parfaitement fonctionné en 2007. L’attention a été captée et c’était orchestré par le système, comme le fut le succès de Claude François. En 2012, Bayrou est certainement hors du système de captation des attentions. Il est devenu ringard, autant qu’un jean patte d’eph en 1988 ou bien un disque de Frank Alamo en 1975. La vie politique devrait être sérieuse mais elle se construit comme la mode. Mme Royal déploie des efforts considérables pour ne pas être démodée. Sans vouloir offenser le sérieux de la vie politique je me pose une question. Sarkozy est-il indémodable, à l’image de l’escarpin à talon et du tailleur Saint-Laurent, ou bien Sarkozy sera-t-il démodé au point de perdre l’élection en 2012 ? Je n’en sais rien. Sarkozy a un style et peut très bien rester à la mode pendant 5 ans de plus. Même si la presse n’aime pas Sarkozy elle s’en sert parce que les pages modes vont vendre les journaux. D’ailleurs, avez-vous vu comment cet été les journaux ont mis à la une le plus vendeur des top models, un certain Nicolas S. Parfois affublé d’une barbe de trois jours faisant penser que si Sarkozy n’avait pas existé, John Galliano l’aurait inventé. Ségolène Royal ressemble plus à une créature de JP Gaultier quant à Bayrou, on le verrait bien créé par une filiale de chez Chanel. Besancenot ressemble à une figure minimaliste imaginée par une styliste belge. Quant à Benoît Hamon, c’est pas de la haute couture, juste du prêt-à-porter, à peine plus portable que du Laguiller. Une question me taraude. Pensez-vous que les pattes d’eph iraient bien à Frédéric Lefebvre vu sa coupe de cheveux. Enfin, je déconne, la politique est une affaire sérieuse. En 2012, Sarkozy pourrait bien être réélu grâce à son costume Hugo Boss.
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