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Accueil du site > Tribune Libre > François Bayrou : L’erreur stratégique

François Bayrou : L’erreur stratégique

Après avoir donné quelques signes de décollage en début d’année, François Bayrou plafonne à 11% (voir dernier sondage BVA) depuis plusieurs semaines dans les intentions de vote. Bien sûr, les sondages ne peuvent être pris au pied de la lettre car ils sont une photographie de l'opinion à un instant t, et en cela, ce ne sont pas les soutiens de Bayrou qui me contrediront s’étant largement enthousiasmés des pics sondagiers de leur favori pendant l'hiver. Cependant, aujourd’hui, même les soutiens de Bayrou se posent des questions sur sa stratégie de campagne.

 D’après un entretien accordé à Mediapart par Jean-François Kahn, soutien de François Bayrou depuis 2007, il semble aisé de penser que Bayrou se trouvera, à court terme dans l’impasse et ce, quelle que soit l'issue du scrutin.
Les réponses de JF Kahn à Mediapart sont lucides, voir dures, sans être dénuées d’estime envers le candidat du Modem. Car il est toujours convaincu que François Bayrou est le meilleur pour redresser la France.

 

Un manque de dynamique voire de dynamisme

Depuis le passage de l’émission “Des paroles et des actes”, jeudi 12 mars sur France-2, les journalistes n'ont retenu qu'une seule chose : Bayrou n’a pas rejeté explicitement l’idée d’un ralliement à Sarkozy, en déduisant donc une « ouverture » de Bayrou vers son adversaire de l'UMP. "Certains osent même laisser penser qu'en échange de ce poste, le ralliement pourrait avoir lieu avant le premier tour". Depuis, Bayrou a clarifié sa posture, notamment lors du meeting de Tours, s’agaçant de cette interprétation intempestive des journalistes politiques. Pourtant en politique tout a un sens, les mots comme l’absence de mots. Or ,en réécoutant ses propos sur France 2, on n’entend pas un « non » explicite, en effet. Le discours manque de dynamique et d’énergie, de toute évidence.

Ci-après la vidéo de l'émission de France 2 à partir de la minute 18’35’’ :

 

Peu convaincant. On a l’impression que Bayrou est parti en campagne contre la bipolarisation d’abord. Pour tenter d’empêcher le duel Sarkozy-Hollande et non pour vendre sa propre candidature et son programme, qui deviennent de ce fait subsidiaires. Ce faisant, il ne fait que renforcer l’existence intrinsèque de la bipolarisation, en faisant un adversaire à part entière. L'on constate, en parallèle, que les discours radicaux emportent un mouvement d’opinion favorable : Mélenchon et Marine Le Pen.

Jean-François-Kahn le dit lui-même lors de l’entretien. Extrait :

Question de Mediapart « Comment expliquez-vous que François Bayrou dispose d’un tel capital sympathie qui ne semble pas se transformer en intentions de vote ?

Réponse : « …..

Maintenant il y a une autre raison, qu’il ne faut absolument pas occulter, qui est une erreur stratégique. Il n’y a pas seulement un décalage entre la sympathie et les intentions de vote. Mais vous avez surtout un électorat majoritaire qui a dans la tête les quatre possibilités : cet électorat prend un petit bout de Marine Le Pen sur la sécurité et l’immigration, un peu de Bayrou sur la rigueur, le déficit, la dette et le dépassement des clivages, un petit bout de Mélenchon sur la nécessité de changer de système et un bout des écologistes.

Or Bayrou n’a pas compris cela. C’est-à-dire qu’il fallait qu’il dise ce qu’il dit sur le problème des déficits et de la dette, sur la nécessité de ne pas rester dans un camp et de regrouper les gens.
Mais l’autre chose qu’il fallait dire en même temps − car c’est un appel à la rigueur que les gens comprennent comme une austérité − est qu'il faut changer de système économique et social où l'humain a une place centrale.

 

Réponse complète dans la vidéo

 

Jean-François Kahn sur Bayrou : « S'il fait le moindre deal avec Sarkozy il est mort

Si Bayrou semble, dans ses propos, croire encore possible une présence au second tour, Jean-François Kahn pense que la dynamique est absente pour cela.

Extrait de l'entretien :

Question de Mediapart : Est-ce que c’est ce que préfère Bayrou ? Croyez-vous au fait qu’il donnera une consigne de vote comme il s’y est engagé ?
 
"Il est dans une situation très difficile parce que, quelle que soit la décision qu’il prend, cela lui sera reproché : par ses adhérents, par ses soutiens. Forcément, il y a des gens qui penchent d’un côté, d’autres de l’autre. Je pense que sa seule façon de s’en sortir, c’est d’en appeler à sa base, de réunir un énorme congrès extraordinaire de tous les membres du MoDem, d’y ajouter tous ceux qui l’ont soutenu et de leur demander de choisir : ralliement à Sarkozy, ralliement à Hollande ou ralliement à personne. Là, ce serait démocratique et il s’en sortirait. Mais s’il veut décider tout seul dans son coin, il est mort.


Par ailleurs, je crois que son seul choix, c’est soit de dire qu’il faut tourner la page, soit de dire qu’il ne peut pas choisir et de laisser ses troupes libres. Mais s’il fait le moindre deal avec Sarkozy, il est mort. Et même s’il fait un deal parce que Sarkozy lui aurait promis monts et merveilles, il est mort.

À droite, ils sont capables de lui proposer les pires folies, ce qui serait un scandale : s’il fait 10 % et qu’il est nommé Premier ministre, c’est attentatoire à ma conception de la démocratie, c’est une honte. On ne nomme pas Premier ministre un type qui a fait 10 %, même si je l’ai défendu. De toute façon, s’il accepte cela, il est mort." Source
MEDIAPART.

La fin du centre ?

Si l'on rapproche ce qui arrive à Bayrou de la montée de Mélenchon, au discours radical, on se dit que cela sonne peut-être la fin du centrisme.

La fin de l’entretien Mediapart-Jean-François Kahn laisse entendre que, dans tous les cas, après le 6 mai, Bayrou serait dans une situation intenable. Les propos de Jean-François Kahn sont pessimistes :

«  Les gens ne sont pas demandeurs de centre. Mais face à une social-démocratie qui ne propose rien, qui n’a plus de vision − et qui donne la Grèce, le Portugal, l’Espagne, c’est-à-dire un ralliement au libéralisme dans ce qu’il a de plus implacable −, une droite libérale absolument régressive et un Mélenchon qui revient aux vieilles recettes du socialisme étatique à la papa, il faut proposer autre chose qui dise « en avant, on prépare vraiment le XXIe siècle"

Source Mediapart

De toute évidence, Bayrou n’a pas réussi, en dépit de son capital sympathie dans l’opinion, lié à son image de bon père de famille intègre et droit dans ses bottes, à créer une dynamique favorable à sa présence au second tour, car le message inconscient qu’il envoie aux électeurs potentiels n’est pas le bon. Il leur dit en substance « Empêchons Sarkozy et Hollande de se battre sur le ring » avec un discours beaucoup moins radical et agressif que Marine Lepen et Mélenchon. Difficile pour l’inconscient collectif d’imaginer sur le ring un Bayrou. On voit que le discours tranché, révolutionnaire et radical de Mélenchon porte. Et pourtant, il avait au départ, le handicap des « petits candidats » : Pas de gros appareil, et la partialité des medias, qui favorise la bipolarisation. Et en partant de rien. 


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38 réactions à cet article    


  • lesp78 16 avril 2012 17:37

    Mais non, ce ne sera pas la fin du centre, simplement de l’imposture intellectuelle du « ni-ni ».

    Le centre existera toujours mais avec un qualificatif comme il aurait toujours du l’être.
    Vous aurez donc le centre-droit et le centre-gauche.

    Jusqu’à ce qu’un prochain gourou ne sente que la mémoire collective a fait son « reset » et ne retente le coup du positionnement marketing « ni-ni »...

    Il faut juste espérer qu’à ce moment là la culture politique des Français leur permettra de faire la différence, sur la base des idées, entre progressisme et conservatisme.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 16 avril 2012 17:52

      À l’auteur de « François Bayrou : L’erreur stratégique » :
      « Mais l’autre chose qu’il fallait dire en même temps − car c’est un appel à la rigueur que les gens comprennent comme une austérité − est qu’il faut changer de système économique et social où l’humain a une place centrale. »

      L’erreur de Bayrou :
      Son programme, comme celui de tous les autres candidats, est digne d’un Premier Ministre et non pas d’un Président de la République.
      Son horizon demeure à 5 ans quand il faudrait un véritable projet pour les Français(e)s à long terme.
      Parmi les proches conseillers de Bayrou, il y a Jean Peyrelevade qui prône la Refondation du Capitalisme. Avez-vous entendu Bayrou en parler ?
      Pourtant, nul doute qu’un tel projet lui donnerait une envergure présidentielle, le ferait remonter dans les sondages et, sans doute, le ferait élire Président de la République.
      Dans ces conditions, il obtiendrait une majorité présidentielle de gouvernement par le ralliement de députés de droite et de gauche qui adhéreraient à son projet autour de députés centristes.



      • Agerate Agerate 16 avril 2012 21:09

        Merci de cesser de spammer les commentaires.


      • kali 17 avril 2012 08:19

        « spammer les commentaires »  ? Qui, qu’est-ce ? je n’ai pas compris le propos


      • musashi 17 avril 2012 13:38

        ça dépend du point de vue...pour moi Bayrou est le seul à avoir un discours de président.
        Un stratégie claire et de long terme, (re)industrialisation du pays, réduire les charges de la dette pour mieux repartir, moralisation de la vie politique, retrouver une éducation d’excellence....
        Pendant ce temps les autres candidats nous parlent de « permis de conduire... »


      • Agerate Agerate 17 avril 2012 16:35

        @kali : faire des copier/coller sauvages sous 10 articles différents, ça s’appelle du spam.


      • kali 17 avril 2012 17:01

        @Agerate
        des preuves de ce que vous avancez ? la diffamation c’est facile. Je cite les sources tous les 3 lignes, ce n’est pas du copié/collé. LEs journalistes eux-mêmes ne font que reprendre les communiqués AFP et reuters.
        Votre hostilité perceptible est liée à quoi au juste ? Vous en avez marre de me voir sur AV ? que cherchez-vous ? intimidation ? Je ne marche pas. La loi de la jungle, non. Les crocs et la tapes sur la poitrine, ça agite mon côté dominant smiley
        Vous dites exactement ce que vous cherchez à démontrer et là, je peux répondre « yeux dans les yeux ». Affirmer sans prouver c’est de la diffamation. Et si vous avez raison, je ferai mon mea culpa. OK ??


      • Agerate Agerate 17 avril 2012 17:08

        @Kali .................................

        J’ai réagi sous le post de Jean Pierre, pas du votre ...............................


      • kali 17 avril 2012 17:36

        @Agerate
        Excusez-moi, c’est la journée du « quart de tour », il va falloir que je me retire quelques instants pour retrouver un peu de zenitude smiley


      • Agerate Agerate 17 avril 2012 18:02

        @Kali> Pas de problème smiley


      • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 16 avril 2012 23:22

        Une campagne présidentielle ce n’est pas le concours de polytechnique ou de l’ENA. Ce serait si simple de convaincre un jury d’expert.

        Une campagne présidentielle c’est un programme et une image, du fond et de la forme, de la raison et de la passion. C’est emporter les cœurs et soulever les foules avec un projet.

        Bayrou est bon à l’écrit mais s’avère nul à l’oral. Voilà son problème.


        • wesson wesson 16 avril 2012 23:57

          bonsoir Peachy,


          « Bayrou est bon à l’écrit mais s’avère nul à l’oral. Voilà son problème. »

          Non non, il est aussi nul à l’écrit. Il n’a pas laissé un très bon souvenir en temps que ministre.

        • kali 17 avril 2012 08:17

          @Peachy

          C’est bien résumé. L’oral, c’est ce qui marche dans la jungle, qui siège encore dans notre cerveau limbique avec ses atavismes.

          C’est un peu dommage que la démocratie dépende autant des performances orales voire de l’agressivité des individus. N’y a t-il pas trop de personnalisation dans nos processus électoraux ? . Et si l’on imaginait des programmes défendus, non par un individu mais par des équipes, laissant ainsi en vedette Un programme et non pas Un individu ? Utopie, n’est-ce pas ? Chaque membre de l’éuipe se relairait pour défendre le programme, empêchant ainsi la cristallsiation sur Un individu ? Ce qui n’empêche pas l’équipe d’avoir un leader.

           L’on retrouve finalement les atavismes de la jungle : c’est le dominant, celui qui montre les crocs, s’avère le plus agressif qui attire les foules. On a deux « dominants » installés, qui ont des appareils conséquents.Et les deux challengers des deux dominants sont les deux plus agressifs, qui conteste frontalement et durement les deux autres : Mélenhon et Marine Lepen. Bayrou est prisonnier de son carcan de centrisme qui le « modère ».


        • musashi 17 avril 2012 13:40

          Bayrou mauvais à l’oral...ça dépend de quoi on parle car son français oral est certainement le plus soutenu de tous les candidats...vous voulez peut être parler du charisme ou talent d’orateur qui est chose différente...


        • Vipère Vipère 17 avril 2012 14:01

          Bonjour à tous et à Peachy

          Pas entièrement de votre avis !

          Bayrou est aussi nul à l’écrit qu’à l’oral ! et, je vous l’accorde, il n’emporte pas les coeurs ni ne soulève les foules !

          Pourquoi ? là, où il faudrait mettre de l’espoir, en des jours meilleurs, changer radicalement de modèle pour aller vers une société, plus juste et plus solidaire, il prône la rigueur et les larmes de sang, non pour les responsables de la crise, -les ulta-libéraux et leur système corropmpu, mais pour ses électeurs !

          Vouloir réindustrialiser la France est certes nécessaire et vital pour l’économie de la France, mais on voit mal, F. Bayrou, en lutte contre le patronat et la Finance pour les mettre tous au pas. 

          Ce qui n’est pas le cas, du tonitruant Jean Luc Mélenchon qui annonce, sans ménagement, la couleur, aux journalistes et à ses électeurs et ils l’entendent fort bien !

           





           


        • mbdx33 mbdx33 17 avril 2012 16:48

          N’en déplaise à certains, mais durant cette campagne, on s’est un peu demandé Bayrou qu’il est le candidat du Modem ?


        • kali 17 avril 2012 17:40

          @Musahi
          Il faut en effet faire la disctinction. BAyrou maîtrise parfaitement le discours, la dialectique et sait l’émailler de références historiques, culturels etc. Rien à dire sur ce plan. Pour moi c’est une pure question de stratégie électorale. Le charisme ? Je crois qu’il n’a rien à envier à Hollande et c’est un soutien de Hollande qui le dit !
          Je crois que Bayrou a inconsciemment peur de son succès.


        • remopix remopix 17 avril 2012 08:58

          A quel point la campagne électorale influence-t-elle le vote ? C’est probablement difficile à calculer, mais ce qui énerve le plus est d’entendre « Sarkozy a raté sa campagne » alors qu’il a perdu les élections 2012 en 2007. 


          • Nanar M Nanar M 17 avril 2012 11:08

            Stop à la médisance !

            On me dit : quand on veut joindre le QG du candidat Bayrou par téléphone, jamais personne ne décroche.

            Je réponds : Bayrou à tout de même le droit de s’absenter pour aller pisser !

            Poor lonesome Bayrou.


            • kali 17 avril 2012 11:25

              @Nanar

              Ce n’est pas de la médisance ! C’est une analyse faite par ses proches que je rapporte ici et que je partage évidemment. 
              Il s’agit d’une critique de sa stratégie électorale et non de l’homme (Un homme bien et sans doute le meilleur en termes d’intégrité et de valeurs) ni d’ailleurs de son programme. Je pense que si ces critiques lui avaient été faites plus tôt par ses propres soutiens, cela lui aurait rendu service. Dommage qu’un tel homme n’ait pas une meilleure posture dans les intentions de vote qu’un Sarkozy ou qu’une Marine. 

            • Agerate Agerate 17 avril 2012 16:38

              @Nanar : cesser de spammer les commentaires SVP

              (pour les autres, Nanar s’amuse à copier/coller ses idioties sous plusieurs articles, je vous encourage à signaler ses abus)


            • mbdx33 mbdx33 17 avril 2012 16:52

              Bayrou qu’il est Nanar ? je le vois pas au Modem.

              Allons Agerate ne Mélenchon pas tout quand même.

              Petit Poutou et a+


            • Bulgroz 17 avril 2012 11:39

              L’autre jour, Bayrou me demandait de passer chez lui dans son appartement parisien afin, me suppliait il, que je lui donne « les clés pour que je le sorte lui et le modem de la mouise de cette campagne 2012 » (sic), “en retour” me promettait il , “je de dirai comment ne pas payer sur les plus values de ventes de chevaux et échapper à l’ISF” (resic)

              A l’heure dite, je sonne à la porte de l’appartement.

              Une vieille ridée dans un peignoir en laine tout miteux ouvre la porte. La dame a les yeux vitreux, elle a, de toute évidence, passé sa journée à écluser de mauvais vins rouges.

              Tiens, je me dis, il doit avoir une vieille tante.

              C était lui !!


              • Nanar M Nanar M 17 avril 2012 12:19

                Excellent !


              • musashi 17 avril 2012 13:32

                Quand je lis ce genre de commentaire je comprends mieux le niveau de la campagne...pauvre France...


              • Agerate Agerate 17 avril 2012 16:47

                Oui, très symbolique du niveau de conscience démocratique de nos compatriotes.

                Flippant...


              • mbdx33 mbdx33 17 avril 2012 17:21

                Ah mince ! Ageraté çà !


              • musashi 17 avril 2012 13:29

                Le problème de Bayrou c’est qu’il parle des sujets qui fâchent...les discours de vérité notamment sur la dette font rarement recettes...il a fait le pari risqué sur la prise de conscience collective des français (notamment sur le fait que ces prévision de 2007 se soient réalisées) mais force est de constater que ce pari a été perdu.

                Ensuite quand on voit la porté médiatique qui a été faite à son référendum sur la moralisation de la vie politique on ne peut que constater les fameux « chiens de garde » du système UMPS en place.

                J’ai bien peur que nos élections deviennent de pplus en plus à l’américaine....


                • Olivier Perriet Olivier Perriet 17 avril 2012 13:50

                  Pas d’accord avec vous :

                  tous les pseudos « handicaps » que vous énumérez, étaient les mêmes en 2007 (candidature de refus du clivage gauche-droite, soutiens provenant de diverses sensibilités...).

                  Non, le problème de F Bayrou, c’est qu’il est complètement en décalage avec les faits :
                  la rigueur, on voit ce que ça donne en Grèce.
                  On ne s’en sortira pas simplement comme ça. Ce qui explique le peu d’enthousisme pour sa candidature (à relativiser : même 10% c’est pas mal).

                  Son programme sur le « produire français » est intéressant.
                  Mais de nombreux politiques ont alerté là dessus depuis des années et des années : ça me rappelle (en moins bien) le programme de Chevènement...en 2002.

                  ce décalage explique pourquoi il stagne.


                  • musashi 17 avril 2012 14:18

                    La rigueur imposée en Grèce est effectivement néfaste mais la rigueur juste, voulue et organisée comme la propose Bayrou pourrait être bénéfique pour mieux repartir.

                    Après aux français de voir s’ils veulent la rigueur de Bayrou et la rigeur qui nous sera imposée par la suite...


                  • Agerate Agerate 17 avril 2012 17:02

                    @Mushashi a raison : la rigueur à la grecque, en forme de sauve-qui-peut n’a rien à voir avec ce que propose Bayrou. C’est même le contraire !

                    Effectivement, si nous attendons le dernier moment, nous allons le vivre le sauve-qui-peut, et nous allons regretter amèrement notre absence de décision depuis 20 ans.

                    Et n’oubliez pas, que quoiqu’il arrive, nous allons devoir faire des efforts.

                    Même si Mélenchon est élu ! La dévaluation c’est bien, mais qui la paye en premier lieu... les travailleurs. Eh oui.

                    Il y a donc 3 choix :
                     - Attendre (la débâcle)  : Sarkozy / Hollande
                     - Agir
                     - Prélever de l’argent par l’impot et continuer la construction européenne : Bayrou
                     - Prélever de l’argent par l’inflation et sortir de l’Europe : Mélenchon

                    Dans tous les cas, nous allons payer la dette, d’une façon ou d’une autre. Ceux qui affirme le contraire mentent (à eux-même et aux autres)


                  • mbdx33 mbdx33 17 avril 2012 17:27

                    @Agerate, c’est tranché comme opinion

                    Avec vous c’est blanc et noir, il y a ceux qui détiennent la vérité (dont vous) et ceux qui se trompent.

                    Pas d’alternative possible.

                    Hollande = Sarkosy

                    Mélenchon = sortir de l’Europe

                    Pas d’alternative possible.


                  • Agerate Agerate 17 avril 2012 17:53

                    @mbdx33 > C’est que je n’ai pas été clair, je peux préciser. Vous relevez deux points :

                    - Sarkozy/Hollande : je parlais d’un point de vue macro économique. Les deux proposent de continuer à dépenser, comme si la France ne se dirigeait pas vers la plus grave crise économie que nous ayons connu depuis 1789.

                    Ca c’est un fait.

                    Vous pouvez me dire qu’il y a des subtilités, c’est vrai... Mais d’un point de vue macro économique les deux proposent la même chose (dépenser plus, aller chercher la croissance « avec les dent »).

                    - Mélenchon  : je vous l’accorde, j’ai simplifié. Mélenchon propose une explosion de l’Europe actuelle pour un changement radical de son fonctionnement.

                    L’objet de mon propos était de pointer la différence essentielle, pas de détailler les programmes. Et la différence Bayrou / Mélenchon se situe bien à ce niveau.

                    Par ailleurs ils se rejoignent sur deux points :
                     - l’urgence de la situation économique
                     - la réforme institutionnelle / démocratie


                  • Inquiet 17 avril 2012 14:28

                    Bayrou ne fait aucune erreur stratégique, il veut vraiment faire ce qu’il dit.


                    C’est tout à fait à son honneur, le seul problème c’est que nous sommes une majorité à ne pas vouloir rembourser une dette inique, dont les responsables devraient être traduit en justice pour haute trahison.

                    Nous pouvons comprendre que des esprits faibles pensent réellement qu’il faille rembourser la dette, mais si tel est leur souhait ils devraient préciser QUI sera le dindon de la farce, qui payera.

                    Les classes populaires et les classes moyennes n’ont plus les moyens de payer, sinon c’est la mort, et ce n’est pas qu’une simple figure de style quand on touche à la santé, au logement et à la nourriture.

                    Si les nantis veulent payer la dette, que bien leur en prennent mais pas nous.

                    Bayrou jusqu’à aujourd’hui c’était grosso-modo 15% du corps électoral sur son nom (mais pas sur le modem) :
                    - 1 tiers d’électorat de droite traditionnelle et libérale déçue des accents ultradroitiers de l’ump
                    - 1 tiers d’électorat du centre ancien udf
                    - 1 tiers d’électorat de gauche « modérée »

                    Ce dernier tiers est certainement celui qui fait défection aujourd’hui pour cause « vote utile » et certainement pour ne pas avoir de réponses à « qui paye la dette ? ».

                    A la décharge de Bayrou, on n’a pas non plus la réponse de la part d’Hollande, l’étiquette « de gauche » a du faire son boulot psychologique.

                    • kali 18 avril 2012 09:12

                      @Inquiet
                      «  »Bayrou ne fait aucune erreur stratégique, il veut vraiment faire ce qu’il dit."
                      Je ne vois pas le lien smiley L’on peut vouloir vraiment faire ce que l’on dit et ...faire une erreur stratégique !
                      L’erreur est dans le positionnement : Le même programme porté sans cette imporsture du centre aurait peut-être mieux fonctionné !


                    • Mugiwara 17 avril 2012 16:07

                      je remarque que tout le monde pense de Bayrou qu’il est cohérent à défaut de ne pas avoir assez de charisme par rapport aux autres candidats. ce n’est pas un hasard s’il est un des politiciens les plus côtés. 


                      • mbdx33 mbdx33 17 avril 2012 17:34

                        Musashi, Mugiwara, les fans de Bayrou ont les yeux tournés vers l’empire du Soleil levant.


                        • Roubachoff 18 avril 2012 08:05

                          Bayrou traîne sa casserole de 2007. A tort ou à raison, nous sommes beaucoup à penser qu’il n’a pas fait tout son possible (oui, même s’allier à la Bécasse) pour tenter d’éviter à la France cinq ans de Sarkozysme. Aujourd’hui, une bonne partie de ceux qui ont voté pour lui à l’époque n’ont pas envie de recommencer et de l’entendre leur conseiller de ne pas se mouiller au deuxième tour.

                          Bayrou déconne à pleins tubes quand il met Hollande et Sarkozy sur le même plan. Primo, parce qu’il est injuste d’instruire le procès d’un candidat comme s’il était déjà président. Secundo, parce que nous avons face à face un des pires cyniques que la politique française ait connu (premier importateur de la pourriture américain récupérée dans les poubelles du bushisme) et un homme relativement honnête et sincère qui fera ou ne fera pas ses preuves s’il est élu. Ne pas faire le distingo est une forfaiture qui rabaisse le sauveur du Béarn au niveau de la Madone du FN.

                          Bayrou propose un programme parfaitement imbécile. Refusant de voir la réalité en face, malgré ce qu’il prétend, il fait comme si la dette était remboursable et nous condamne avec une bizarre allégresse de prédicateur mormon à un avenir d’austérité, de récession et de régression. C’est d’autant moins fédérateur et mobilisateur qu’il pourrait se permettre un constat vraiment lucide et sans concession. (Du genre : soit les Etats Occidentaux affrontent leurs institutions financières et leur brisent les reins, soit ils sont condamnés à mort. Un seul exemple : que représentent les mille milliards d’euros de la BCE (dont on a fait des gorges chaudes) par rapport à la dette des 27 pays de l’EU ? Il suffit de calculer le ratio pour voir que la situation est ingérable.) 

                          Pour conclure, Bayrou a complètement dévissé et il n’est plus qu’un zombie politique. Je ne serais pas étonné que les 11% dont on le crédite encore fondent comme neige au soleil d’ici dimanche.

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