François Fillon boucle ses malles
Prétendu chef du Gouvernement depuis le 17 mai 2007 François Fillon a accordé une interview révélatrice à France 2. Le discours sibyllin et sous-entendu laisse présager la fin du martyre. Le Sarthois effacé passe la main plein d’espoir en son avenir politique. Il ne sera pas raccompagné à la frontière du périphérique, ses ambitieux projets, qu’il dissimule, nous rassurent. Le choc du départ, qu’il préparait depuis la rentrée gouvernementale, semble être une apocalypse (révélation) pour l’exécutant zélé de celui qu’il ne reconnaît pas pour mentor. A l’entendre c’est comme si son action quotidienne n’avait jamais été téléguidée par l’Elysée.
Le Télémaque du Président dévoile soudain au bon peuple qu’il a fait alliance avec Nicolas Sarkozy et choisi de le soutenir parce qu’il lui avait semblé qu’il était le meilleur candidat pour gagner les élections présidentielles. Il pense d’ailleurs qu’il ne s’est pas trompé. Nous aussi ! Sarkozy a bien gagné les présidentielles en 2007.
Le vassal, courbé par l’humble courtisan, a donc rampé au pied du suzerain pendant plus de 3 ans au lieu, comme l’exige la Constitution, de définir la politique de la nation, de conduire l’action du Gouvernement et de remettre le Président dans son rôle d’arbitre entre l’exécutif et le législatif.
Molière ne vous en voudra pas : vous noterez que le Sganarelle de Matignon ne donne point son opinion sur le maître mais sur l’allié candidat. Il en a donc tiré la substantifique moelle en prenant part au Festin de pierre assis, à Matignon, dans le fauteuil du Commandeur, un siège tout aussi éjectable que celui du Dom Juan de la Présidence.
Vous observerez qu’il n’est pas question de confirmer le propos de celui qui, se servant de lui pour la paperasserie et les emplettes, l’a toujours qualifié d’ami. Une alliance est stratégique et opportune, une amitié se veut plus affective et durable, moins méprisante ou distanciée. L’alliance politique est donc bien consommée, le valet remercié et le maître, encore puissant, ménagé selon la bienséance.
L’ego libéré de la servitude, le veule séide recouvre de l’envergure. Il se souvient de son mérite : « J’ai un engagement politique de plus de 30 ans, je ne me vois pas faire comme beaucoup de responsables politiques recommencer presque en bas du terrain après avoir exercé des responsabilités fortes " De quelles responsabilités parle-t-il ? Celle d’avoir, guidé par les rênes de son Président, conduit la France au bord du gouffre en avançant d’un grand pas chaque année ?
Enfin l’homme ajoute sans la moindre conviction. « Il faut savoir se dépasser. » Belle phrase en vérité ! L’individu se redresse et prend de la hauteur. Mais dépasser qui ? Si l’on est pas soi-même et ne l’a jamais été. Assurément la phraséologie vide du seigneur imprègne le discours pathétique du bouffon.
De tous les commis de l’état qui servirent le peuple de France, Monsieur Fillon est assurément le plus inexistant. Certains huissiers du ministère colportent sans pudeur que, quand il abandonne un siège, aucune trace de séant n’aplatit le coussin.
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