François Fillon et son train de vie à Matignon de 2007 à 2012
Un rappel de ses dépenses "personnelles" lors de son mandat de Premier Ministre.
Alors qui est véritablement cet ex-premier Ministre ?
L'image qu'il donne de lui, à priori, est celle un poil trop lisse avec ses costumes bien coupés et ses cheveux grisonnants sagement peignés. Ce père de cinq enfants, marié depuis plus de trente ans à sa discrète épouse galloise, est-il vraiment cet homme rigoureux, austère, économe et surtout honnête comme tout le monde semble le décrire ? A-t-il été vraiment le premier ministre modeste, obnubilé par les déficits publics et soucieux de limiter les dépenses de l'État ?
Eh bien non ! Je vais vous rappeler un article du Canard Enchaîné paru le 3 juin 2009 et que Politique.net nous a détaillé le même jour, dans lequel nous apprenons que notre cher Ex-Premier ministre toujours avec les "deniers du contribuable" s'est fait aménager, à son goût, l'appartement à Matignon dévolu aux Premiers ministres.
"Le confidentiel dépense de Fillon", Le Canard Enchaîné n°4623, 3 juin 2009
L'appartement à Matignon, du Premier ministre du temps de monsieur Raffarin ne mesurait que 78,40 m². Or suite à une demande de René Dosière, député apparenté socialiste et spécialiste des dépenses du pouvoir exécutif, sur la précision de la superficie de l'appartement de François Fillon, le directeur de cabinet de Matignon a répondu : "M. Fillon dispose d'un appartement de 7 pièces, pour une surface totale de 309,72 m², pièces de réception comprises. La partie strictement privative est de 213,73 m²".
Le logement de fonction a donc triplé en surface ! Le Canard enchaîné a alors enquêté, et a recueilli les confidences d'un collaborateur du Premier ministre lui révélant qu'il annexé un bureau de 26 m², et même bien plus en ajoutant : "C'est un secret, ne le répétez pas : Fillon s'est agrandi pour loger son épouse et trois de ses enfants".
En ce qui concerne le budget de Matignon, dont François Fillon s'était vanté à l'époque de l'avoir diminué :
Au 1er janvier 2008, 40 des 62 membres du cabinet du Premier ministre étaient payés par des administrations extérieures. Leurs salaires n'entrent donc pas dans le budget de Matignon. Entre autres les fonctionnaires de Matignon (secrétaires, chauffeurs, gardes-du-corps) sont pris en charge par d'autres organismes.
Six mois après au 1er juillet 2008, 49 des 70 membres du cabinet ne sont pas payés par le budget de Matignon. Les fonctionnaires en service à l'Hôtel de Matignon : 230 étaient rémunérés par d'autres (contre 185 six mois plus tôt).
Il apparaît que Matignon a augmenté le personnel mis à sa disposition. Petit tour de passe-passe qui a permis à Fillon de présenter un budget de rigueur en temps de crise !
Dans l'observatoire des subventions, on peut lire que François Fillon est logiquement le ministre le plus dépensier du gouvernement Sarkozy.
Maintenant parlons des voyages de l'ancien Premier ministre. Aucun des déplacements de François Fillon n'a été payé par le budget de Matignon comme le révèle le Canard Enchaîné : "Les vols à l'étranger sont pris en charge par le ministère des Affaires étrangères. Selon les connaisseurs, la facture dépasse pourtant allègrement le million par an", peut-on lire dans Politique.net.
Pour ses déplacements privés il a utilisé le Falcon de l'État, selon toujours René Dozière le Premier ministre "bénéficie pour ses déplacements aériens des moyens (…) du ministère de la Défense. Il n'y a pas de facturation".
Le Canard enchaîné relève que s'il devait régler lui-même la facture, elle devrait dépasser "allègrement le million par an".
D'après un article du Canard Enchaîné n°4520, paru le mercredi 13 juin 2007, en page 2 dans les "Brèves " nous apprenons que François Fillon s'était déplacé, le 9 juin 2007, en Falcon ministériel, pour l'inauguration officielle du TGV-Est qui relie Paris à Strasbourg en 2h20. Pour gagner du temps (mais pas de l'argent !), il a préféré faire l'essentiel du parcours à bord d'un avion Falcon. A bord de l'appareil, François Fillon était accompagné du ministre de l'écologie (sic !) de l'époque, Alain Juppé. L'information n'aurait pas circulé si la présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac, ne l'avait pas révélée.
François Fillon n'a rien trouvé de mieux que de se déplacer en Falcon ministériel tout en faisant croire, à la presse, qu'il était présent dans la voiture 11. Et puis quoi de mieux que de se déplacer en avion pour promouvoir la rapidité du TGV Est qui met Strasbourg à 2h20 de Paris !
Remontons encore le temps et souvenons-nous d'un article paru parmi les brèves de deuxième page du Canard Enchaîné n°4583, en date du mercredi 27 Août 2008, citant le renouvellement d'une partie du parc automobile de Matignon.
Au cours de ce renouvellement, l'Ex-Premier ministre s'était attribué une nouvelle voiture et pas n'importe laquelle : François Fillon a "troqué sa vieille Peugeot 607 contre une Citroën C6 suréquipée et blindée au Kevlar. Elle aura coûté, à elle seule, plus de 120 000 euros. Pour un Premier ministre passionné d'automobile, c'était la moindre des choses...
A ces anciennes dépenses payées lors de son mandat de Premier Ministre t il faut rajouter un petit bonus qui lui a été et est toujours versé par l'État pendant la période de mai 2012 à mai 2017. François Fillon a donc bénéficié d'une dotation publique de 86 140 euros... pour avoir été Premier ministre entre 2007 et 2012. Sachant qu'il bénéficie d'une indemnité de député, de frais de représentation et d'une enveloppe pour rémunérer ses collaborateurs parlementaires. Pour la seule année de 2014, l'État a dépensé 54 717 euros pour rémunérer un assistant, 12 167 euros pour un chauffeur. Quant au frais d'entretien de sa voiture de fonction, l'Etat a déboursé 4 452 euros en 2014, ainsi que 14 263 euros de carburant et 541 euros pour l'assurance. Il a fallu la détermination du site Mediapart pour obtenir tous les chiffres !
Donc notre ex-Premier Ministre a pu se déplacer sans débourser un seul centime pour sa campagne électorale des primaire de la droite et il en sera de même pour sa campagne présidentielle (s'il est vainqueur de la primaire) pour laquelle certains coûts sont en plus d'emblée pris en charge par l'État, quelque soit le score final du candidat, et n'intègrent pas les comptes de campagne. Il s'agit de l'impression, des frais de transport et de collage des affiches officielles, ainsi que de l'impression et des frais de transport des professions de foi. Auxquels il faut rajouter : 16,166 millions d'euros pour le premier tour et 21,594 millions. Bigre il nous a coûté et nous coûtera dans les jours prochains encore bien cher à nous contribuables cet ex-Premier Ministre !
Conclusion
Il est bon, à l'heure actuelle de se souvenir de toute ces dépenses personnelles prélever sur les deniers des contribuables par l'Ex-Premier Ministre, lui qui veut leurs imposer une cure d'austérité sans précédent s’il était élu Président de la République en mai 2017, et qui de plus a attaqué verbalement dans la Sarthe Nicolas Sarkozy dans un discours centré sur la France et ses racines.par cette phrase : « Il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable »
Mais en recensant ces petits arrangements à son profit personnel lors de son mandat de Premier Ministre n'est-on pas en droit de se demander s'il peut être un chef d'État irréprochable ?
78 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON