François Hollande - Poutine, Obama, la Syrie et « Les leçons du pouvoir » à Macron
Ah ! comme Coluche nous manque, mais si l'enfoiré vivait encore, que pourrait-il dire de François Hollande... Peut-être, que "C'est l'histoire d'un mec, mais un mec normal..." qui a endossé un costume trop grand pour lui. Maintenant, ceux qui souhaitent tourner définitivement la page hollandaise ne liront certainement pas son livre "Les leçons du pouvoir". Comment ne pas les comprendre, car même s'il tente encore d'exister, Hollande c'est déjà du passé malgré quelques bonnes ou mauvaises feuilles publiées par la presse.
D'ailleurs, qui peut encore s'intéresser aux révélations de François Hollande sur l'intervention prévue mais finalement avortée, des forces américaines, françaises et britanniques sur "plusieurs installations militaires syriennes". Quant aux portraits des grands de ce monde tourmenté que l'ancien Président de la République dessine de sa plume ; les Obama, Poutine, Merkel et d'autres encore, à chacun d'en estimer la valeur et l'originalité avec quelques extraits.
Sur la Syrie
Selon notre chef de guerre, c'est le 1er septembre 2013 que l'armada vengeresse devait intervenir contre Bachar al-Assad. Malheureusement ou heureusement, nous ne le saurons jamais vraiment, le 31 août, les députés britanniques refusent à David Cameron le principe de l’intervention. Obama va consulter le Congrès et finalement renoncer à l'opération. Pour Hollande lâché par ses alliés...
"La dérobade américaine produisit comme je l’avais prévu un effet désastreux sur le conflit syrien. La Russie en profita pour s’introduire pleinement dans le jeu".
"Une intervention aurait changé le cours des événements. La France y était prête et je pouvais en décider souverainement grâce à nos institutions. La défection de nos alliés m’en a empêché."
Sur Poutine
François Hollande rencontre Vladimir Poutine en juin 2012. Pour lui...
"C’est un homme tout en muscle et en mystère, aussi chaleureux et attentif qu’il peut être glacial et brutal, opposant toujours à son interlocuteur ce regard bleu qui lui sert tantôt à séduire, tantôt à inquiéter, expansif dans ses éclats de rires et cynique dans ses raisonnements, prononçant d’une voix placide les mots les plus acides."
La seule à ne pas être intimidée par Poutine, c'est Angela Merkel. Tous les deux ont l'avantage de la longévité du pouvoir. "Elle le connaît bien et depuis longtemps. Elle sait lui parler. Lui ne renonce jamais à l'intimider par un mélange de menaces, de compliments et de souvenirs."
"Quand il la recevait à Sotchi, il lui imposait la présence de ses chiens. Il savait pertinemment qu'elle ne les aimait pas."
Poutine "s’accommode de l’Europe dès lors qu’elle est faible et divisée. Il joue avec les uns, usant de l’arme économique et énergétique et avec les autres en plaçant ses armées aux frontières. Il respecte la force, dont celle des Etats-Unis, mais il a montré qu’il ne répugnait pas à employer tous les moyens, y compris les plus indicibles, pour semer le trouble au cœur même de la démocratie américaine."
Sur Obama
"Tout en hauteur, avec une agilité qui décuple son élégance, un sourire qui éclaire une familiarité jouée aussi pour l'extérieur."
"personnage, une icône, une page d’histoire, le premier président noir américain. C’est un orateur exceptionnel qui sait faire surgir une émotion par la magie de la parole, un intellectuel capable des raisonnements les plus charpentés et les mieux informés".
"La chaleur qu’il fait partager à des foules et cette simplicité souriante qu’il affiche avec un talent rare et un sens élaboré de la communication s’effacent dans des relations plus intimes ou dans les contacts personnels."
Voilà une description qui a tout de la brosse à reluire, pourtant François Hollande en veut toujours à l'ancien président des Etats-Unis pour sa timidité dans le dossier syrien.
Par contre, François Hollande est beaucoup moins tendre avec son successeur à l'Elysée.
"Pour lui, une volonté clairement affirmée et beaucoup de séduction pourvoient à tout. C’est sa méthode. Qu’en dirais-je de plus ? Il a été mon conseiller. Je ne suis pas le sien"
"tutoiement facile" d'Emmanuel Macron, ou de sa "tendance à embrasser ses visiteurs comme du bon pain, y compris Pierre Gattaz qui n’en demandait pas tant".
"Je remarque qu’il abandonne un salaire mirobolant chez Rothschild pour un traitement dix fois moindre auprès de moi, ce qui plaide en sa faveur. Mais peut-être ce sacrifice était-il aussi un investissement d’avenir."
Cependant, malgré toutes les critiques adressées à l'actuel président, Hollande considère qu'une intervention en Syrie est nécessaire après le franchissement de la fameuse ligne rouge de l'utilisation présumée du gaz par Bachar al-Assad. Certes, la situation en Syrie n'est plus la même qu'en 2013 et on ne peut qu'espérer que toutes les conséquences d'une intervention militaire imminente ont été bien mesurées. Mais, en ce qui concerne les leçons du pouvoir, François Hollande repassera, même s'il en rêve encore.
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