François, Nicolas, Zorro... Et la baisse des impôts !
Vous les avez entendu tous ces charlots qui prétendent que l’an prochain vous paierez moins d’impôts…Inutile de vous demandez si vous y avez cru !
Beaucoup de personnalités politiques du parti présidentiel en ont eux-mêmes douté, avant d’être convié à se déjuger. Cela fait un peu désordre. Ca devient aussi difficile d’être crédible à ce sujet que de remplir cette fameuse feuille d’impôt qui rappelle tant les devoirs de vacances.
Les devoirs de vacances, il y avait plusieurs niveaux. On se lançait dans l’aventure le crayon allègre, dès la mi juillet, avant de commencer à laisser des blancs dès la seconde semaine.
« Mais pourquoi ils me demandent ça ? Je n’y comprends rien ! Et d’abord à quoi ça sert ? …Bon je verrai demain ! » Disiez-vous, avant de tout abandonner, de filer vers la grande bleue, préférant ne pas compter encore les jours si nombreux qui restaient avant la rentrée si détestée.
Sans le savoir, vous faisiez l’inauguration de la proscranisation, un mot savant pour traduire en mot chic ce que l’on disait alors de façon plus prosaïque : Feignasse, poil dans la main, bon à rien…. Fallait pas espérer qu’on vous admette « génie contrarié » ou autre fadaise post-moderne. Les temps étaient cruels, à vif, livrés bruts de coffrage, sans cellule de soutien psychologique. Ce qui explique que vous alliez « vous buter ! » « Faire votre tête de pioche ! »
Ca n’allait pas s’arranger ! Lire Rimbaud au lieu de Tocqueville vous fâcherait définitivement avec votre bon vieux professeur, monsieur Izambard, qui avait foi en vous.
Votre morgue et vos dédains vous perdraient ! Vous crachiez sur les lots de consolation ! C’était pas la peine de vous demander si vous aviez du goût pour le concours de miss, des postes, ou de pêche à la ligne, sur lesquels les gens du peuple se jetaient, faute de pas pouvoir se présenter à celui de L’ENA !
QU’EST-CE QUE L’ENA ?
Ne pas confondre avec l’ETNA ! Ce truc ne produit pas de séisme similaire. Avec Polytechnique, c’est une sorte de concours agricole, réservés aux poulains et aux pouliches de race bien nés, pourvus de dents solides, voulant mordre plus tard les plus beaux pâturages du pays, et les dorures des préfectures ! Les meilleurs finiront chien de berger au château, berger soi-même à la crosse, posant pour les almanachs des familles, la photo des mairies.https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CCEQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.lexpress.fr%2Finformations%2Fl-ena-c-est-ca_610057.html&ei=1duOVJC9K4irac6CgOgM&usg=AFQjCNGdPzmYA31N6_FGgQkzbpAOo54d8A&sig2=WcRMuIMs3VO891GhQhEzaA&bvm=bv.81828268,d.d2s
Par la grâce du saint esprit républicain, de la fortune de papa, combiné avec une bonne capacité à comprendre la mécanique des fluides !
Qu’apprend t’on à l’ENA, sinon, gouverner, c’est à dire mentir, jouer, paraître, tricher, manipuler, endormir les gens de vagues promesses ?
Non ceci n’est pas le programme d’études de la comédie française, des exercices de style, une suite d’impros genre : « Commedia dell'arte »… ! C’est la réalité du programme d’études auxquelles sont conviées nos élites, avant de nous gouverner, en toute démocratie.
EXERCICE DE STYLE, DEUXIEME ANNEE : En partant de ces quelques notes de synthèse, il s’agira de convaincre vos auditeurs que l’état sera plus fraternel, plus juste, l’année d’après. Tout en affirmant que les impôts seront évidemment plus légers….Vous avez une heure !
D’emblée, l’élève malin remarque que la chose est légèrement discordante en soi, puisque l’on ne peut redistribuer qu’après avoir capté. C’est un peu comme promettre qu’un arbre vous donnera plus de fruits après qu’on lui ait coupé les branches. Heureusement on n’apprend pas là dedans à être jardinier !
Mais c’est là justement que se situe le plaisir ! Un stage dans une ambassade en Turquie réalisé en première année s’avèrera intéressant : Il vous aura mis en contact avec un derviche tourneur qui vous aura appris la technique de l’hypnotiseur, dans ce long exercice de tournoiement sur soi même, bras écartés, en psalmodiant des phrases inintelligibles..
Il suffira de l’adapter aux foules, et le problème sera réglé, comme un premier tiers réglé par procuration. Hollande nous a fait plusieurs démonstrations, et il faut admettre qu’il excelle dans cet art de l’enveloppement qu’on aurait bien tort de trouver pataud !
Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’avoir été en stage dans le bon pays, ils pourront mettre à profit le stage lointain qu’ils avaient fait en troisième, au cirque Bouglione, avec le prestidigitateur ; ou faute de mieux, le clown blanc, ce type lunaire qui vous arrachait des larmes, qu’on applaudissait à tout rompre, même quand il se foutait de la gueule de l’auguste…. Un stage d’été chez les scouts, les éclaireurs et les maos n’étaient pas non plus à négliger !
Hormis la prise de tête avec les profs, et l’achat des meilleures talonnettes, on voit que toutes les expériences d’enfant comptent, dans la réussite d’un chef ! Car il ne faut donc rien négliger. C’est un maillage dont on n’a pas idée, avec mille recettes, pas forcément académiques ! Par exemple, les boulots de vacances, les travaux du soir…. C’est bien dommage que les crieurs de journaux aient disparu. Cela donnait du culot, une voix qu’on travaillait sur le terrain, la rue déjà.
Cela commençait plus jeune encore, par la rédaction d’une liste de course, ou d’une carte postale écrite à grand mère implorant un petit billet, mais sans le montrer !….Mais on ne peut pas tout cadrer. La vie vous soumet à des expériences fortuites, dont on s’apercevra bien plus tard, combien elles furent déterminantes dans votre carrière.
Flash-back sur l’enfance des chefs :
Revenons en flash back aux devoirs de vacances. Ils sont là, sur la table, ouverts. Plus ou moins bâclés. On doit être en 63, 64…Ca se voit sûrement à quelques détails que vous seriez bien en peine de citer, comme ça, mais qui font sens à vos neurones affûtés ! Bien sûr, c’est plus facile quand on repère la couverture de télé 7 jours traînant sur la table télé, et faisant mention du duel Poulidor-Anquetil à venir, sur le tour !
A cette époque la télé n’a pas investi tous les foyers. C’est encore un gage de réussite sociale. Des gamins sont assis par terre, ils regardent la télé. La télé en noir et blanc, comme le bien et le mal aussi. Les choses étaient encore assez claires. Il y avait un crucifix accroché au mur, ou au moins dans les têtes.. L’ABC, c’est celui de l’alphabet, rien à voir encore avec celui de l’égalité ou autre fadaise. On avait encore du jugement, et de la moralité. Une speakerine qui montre son genou, elle était virée de l’antenne ! Les filles on les tenait jusqu’au mariage.
A 25 ans, pauvre catherinette, ta jeunesse était derrière toi. Les gars avaient vu du pays en Algérie. Bonjour les trente glorieuses qui ne connaissaient pas leur bonheur !
Les gamins traînant sur le tapis, Nicolas et François, vous les avez bien sûr reconnus, malgré les années. Celui qu’a les oreilles décollées, et aussi l’autre avec son petit ventre prometteur. Là, on les trouverait presque mignons. C’est qu’ils n’ont pas fait encore leur communion solennelle, le serment à dieu, plus tard aux français.
Après le duel Anquetil-Poulidor, ce fut Sarko-Hollande, une autre paire de cadors qui s’affronteront plus tard sur les hauteurs de l’Elysée, pas sur les pentes du mont Ventoux. Et c’est bien dommage pour Nicolas, qu’aurait préféré sans doute faire là son duel au soleil.
Mais à cet instant précis, on est bien loin de tout ça. Ce sont Romulus et Remus en culotte courte allongés près de la télé qui les allaite ! Ils ne sont pas conscients combien le feuilleton qui passe à l’écran déterminera leur pensée, leur ambition.
« Zorro ! Comment êtes-vous rentré ici ?…Gaaardes ? »
« Inutile d’appeler à l’aide, senior commandant ! Le sergent Garcia et ses hommes se sont momentanément absentés ! »
Le sergent Garcia : Un bon bougre pas méchant pour deux ronds, mais qui ne voulait pas d’histoires. Parfois ça ne lui plaisait pas, les ordres, mais il vous expliquait en se trémoussant en remontant sa ceinture sur son gros ventre qu’il n’avait pas le choix.
« Vous comprenez, senor Don Diego ! »
« Oui, bien sûr, naturellement, sergent Garcia ! »
( Entre parenthèse c’est fou ce qu’on s’exprimait bien au Mexique à l’époque)
J’imagine que Nicolas, qu’avait déjà un peu l’œil américain, ne faisait pas de cadeau à François en raison de cet embonpoint d’alors qui lui donnait comme un air de famille avec le fameux sergent.
« Mais si ! Tu lui ressembles comme deux gouttes d’eau ! »
Quand il faisait une bévue, le sergent Garcia se cachait cinq minutes derrière les rideaux. C’est un personnage universel. Parfois il fait rire, et parfois grincer des dents, quand il est trop zélé.
Les intrigues étaient sommaires, mais tournaient surtout autour du pouvoir et de l’injustice. Plus d’une fois Zorro s’attaquait aux collecteurs d’impôts, qui accablaient les pauvres paysans sans défense. La plupart des enfants s’identifiaient évidemment à Zorro.
Les filles aussi y trouvaient leur compte. Il y avait souvent une senorita en danger et Zorro la sauvait en l’aidant à monter non derrière son scooter, mais son cheval, pour l’extraire des griffes des méchants.
Même âge que moi, à quelques mois près ! Le cru 54-55…On aurait pu être copain d’école, comme l’ont été Adolph Hitler et Wittgenstein, ce grand philosophe, qui à dix ans, pouvaient pas se blairer et qu’on voit réunit sur la même photo de classe ! https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&cad=rja&uact=8&ved=0CDEQFjAE&url=http%3A%2F%2Ffr.wikipedia.org%2Fwiki%2FLudwig_Wittgenstein&ei=HTOOVKqhEcH8Uqa3geAM&usg=AFQjCNHgx1qbRJ1IU8JbbONOCTv82KoZYQ&sig2=tb7SlIvrHROClU0n_Jx0fw&b
Allez savoir pourquoi dès le plus jeune âge les choses sont déjà en graines ?
Peut-être bien que pendant Zorro, François et Nicolas avaient-ils comme moi leur pistolet en plastique à la main et visaient parfois la télé, même si leur mère n’aimaient pas ça.
Mais je me demande si nous visions le même bonhomme ?…C’est bien difficile de savoir à qui s’identifient les autres, s’ils ne cachent pas leur jeu ? …Je pense parfois à tout ça, alors qu’eux deux sont maintenant passés derrière l’écran couleur, et moi pas.
L’un a été gouverneur du pays, et l’autre a pris la suite dans le palais impérial.… Hollande était déjà un faux mou. Il fallait voir comment il protestait au moment de jouer dans la cour : « Non je veux pas faire le sergent Garcia, je veux être Zorro ! »
Il trépignait, il avait son caractère ! On discutait.
Finalement, François acceptait de faire le gouverneur. Mais un gouverneur gentil alors. Avec lui les pauvres ne paieraient pas d’impôts, et les gentils non plus ! C’était bien normal puisqu’ils étaient gentils et que lui serait un gouverneur normal dans un pays normal où l’on pourrait manger du camembert président tous les jours ! …
Finalement il se prenait au jeu, et on se retrouvait un peu bête à lui obéir, se mettant au garde à vous, en lanciers, traquant Zorro au fond de la cour. Comme c’était pas très drôle, on avait hâte que ça finisse.
Heureusement ça ne durait pas cinq ans, on se serait lassé.
Retour vers le futur….Au début de cet article.
La grande blague de la baisse des impôts, toutes catégories confondues :
« Il n’y aura pas de hausse d’impôts l’an prochain, vous dit donc le gouverneur. …
Mais n’y a-t-il pas un Zorro, pour révéler la supercherie ?
Mais si bien sûr, à condition de les chercher ! Ils n’ont pas de loup noir sur le visage, mais une écharpe tricolore. Ce sont les maires de nos communes qui ont fait les comptes et qui s’indignent, sans que pour autant les médias complaisants ne fassent la synthèse.
Depuis qu'elle est à la tête de la ville de Lille (2001) Martine Aubry , n'a jamais revu les impôts locaux à la hausse. En 2015, cela va changer : elle les augmentera de 10%, . Une décision prise en amont du conseil municipal lillois du 15 décembre, en raison d'un désengagement de l'État estimé à "9 millions d'euros pour l'année prochaine", et "20 millions d'euros de subventions perdues par la ville depuis quatre ans", Ainsi, un quart des foyers fiscaux lillois devront payer 90 euros de taxe foncière supplémentaires en moyenne en 2015. "Le désengagement de l'Etat qu'elle craignait depuis quelques mois s'est confirmé, l'obligeant à prendre des 'décisions difficiles', souligne Le Monde.
La Fronde menace. Déjà le 27 Novembre, Manuel Valls avait consenti aux maires réunis en congrès quelques gestes, dont la pérennisation de l'aide pour la réforme des rythmes scolaires, sans toutefois reculer sur l'ampleur des économies de 11 milliards d'euros imposées aux collectivités territoriales….
Ces d’informations, vous pouvez les trouver chaque jour en boucle. Pas plus tard que le 13 Décembre, un nouveau collectif d’élus, issus de différentes villes sont arrivés au Palais Bourbon derrière une banderole : « "Les plumé-e-s de l'austérité se rebiffent".
marchent-contre-l-austerite.html&ei=p9CNVI7FDsb6UsqWgPgN
Pas trop difficile à comprendre le tour de passe-passe. L’état vous imposera peut-être un peu moins au niveau du revenu, quoique cela reste à voir … Mais les communes vont se trouver obligées de vous taxer énormément au niveau de l’imposition locale, et du foncier, pour garder la tête hors de l’eau, et faire face à leurs nouvelles obligations.
Ce genre de mécanisme de transfert s’avère particulièrement injuste, puisque l’imposition locative ne prend pas en compte les revenus des foyers, et tapera donc sur tout le monde, de façon aveugle, en augmentant considérablement, de façon mécanique, les inégalités.
Les plus riches, c’est vrai, pourront s’en féliciter !
On en attendait pas moins d’un gouvernement qui se gausse de socialisme, et d’esprit de justice.
Cela rappelle un peu ces séries américaines, où le parrain joue « opération main propre », alors qu’il a délégué le sale boulot aux seconds couteaux. J’allais dire au sergent Garcia, qu’est bien obligé d’exécuter les ordres !
La tentation est donc grande de voter pour Zorro, aux prochaines élections, ce piège à cons, comme disent certains.
Mais prudence ! L’enfance nous a appris à nous méfier des faux Zorro ! Des escrocs qui s’achetaient une panoplie pour commettre leur forfait. Et c’était douloureux, pour nous gamins, de voir que le monde n’était finalement pas si clair que ça.
C’est à vous dégoûter de grandir !
Comme si nous étions toujours assis devant la télé, un éternel jeudi après midi, regardant une vieille série TV.
Peut-être bien qu’il serait temps de faire tomber les masques !
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