Fuck les Banksters, fuck them all...
Occupy Wall Street, OWS. Pas question d’en refaire ici une énième description, d’ajouter aux vaticinations et à la confusion plus ou moins savamment ourdie par tout ce qui a été dit, de joindre notre voix à celle des innombrables onagres en charge de l’évangélisation des abonnés du spectron. Il faudrait « réapprendre à s’indigner. Mais pas n’importe comment ni contre n’importe quoi.. ». Diable !
Le conseil n’est plus de saison.
Le propos des lignes qui suivent est de revenir clairement est simplement à l’esprit qui a lancé les gens dans la rue, de faire réentendre le son primitif de la colère et de la contestation face aux ignorantes interprétations et aux multiples fausses interrogations qui trament l’essentiel des articles, papiers et commentaire sur la nature même du mouvement.. Son « absence de revendications », « absence de sens », d’importance.. Interrogations souvent sournoises dont le but à peine dissimulé et de discréditer cette drôle de rébellion – Drôle de rébellion comme il y eu en son temps une drôle de guerre, qui a duré un an presque, où tout se préparait sous les grands-manteaux du secret et du mensonge, sans que personne ne puisse s’attendre au dénouement si brutal..
Preuve ! 4 millions en fuite panique sur les routes, du jour au lendemain, y compris femmes et enfants, matelas sur les toits, autos, vélos, ambulances, chariots, civils, militaires, valides, invalides, l’armée, disloquée, ses monstres de ferrailles lancés à la course effrénée vers les Pyrénées, en avant, en arrière, par-dessus les pékins, par-dessus les grand-mères, servant plus de rien, plus d’administration, plus de gouvernement, plus rien.
Le peuple, pris dans un engrenage féroce d’événements infernaux, n’était pas plus responsable des cataclysmes qui s’abattaient sur lui qu’il ne l’est aujourd’hui. On connaît la suite.
Les risques, ces temps, sont d’une autre magnitude, le récent sommet européen apparaît comme des Accords de Munich sortis du chapeau, applaudis dans la liesse, qui attendraient la fine observation d’un Daladier..
Etat des lieux d’un vaste étonnement, panorama de l’hypocrisie
Questions, mépris, railleries, dénigrements, tromperies, fausse commisération.. Il serait facile ici d’aligner mille citations, d’Agoravox à Libération, du Monde-la-croix-bobo à toute la presse stipendiée et muselée du monde entier.
La propagande de Fox News se déchaîne contre les occupants de la Place de la Liberté, et Hollywood récupère déjà le sujet pour en faire de la money (le film In Time).
Au mieux, les efforts de l’Appareil Dirigeant à la solde de l’oligarchie feignent encore d’ignorer le mouvement.
Hier encore, j’ai eu l’occasion de poser une question, en public, à un directeur régional de la Banque de France, pétri de certitude, turgide de son savoir, que pensez-vous d’Occupy Wall Street ?
- Sans importance, sans signification
Ah bon ! L’éminent apparatchik n’a pas consenti à en dire plus.
Pour toucher plus dur, de façon meurtrière, pour tenter d’exterminer le mouvement, il est parfois fait recours aux ultimes arguments, dont l’oligarchie et ses supplétifs ont le secret, qui portent à tous les coups, résultats garantis.
« Le mouvement des indignés est-il antidémocratique ? »
Voilà, ça y est, ils vont bien ensuite le sortir, si ça n’est déjà fait, le couillon qui va se fendre d’un signe Nazi, quitte à se le faire payer, le brebis. Bougre à tête de linotte adjudicataire de quelques piécettes pour tenter de cramer le mouvement définitivement. Vous savez-bien, un fâchisse suffit à déclencher le napalm large autour, avec applaudissement et décorations. Habile, toujours efficace. Le beau grand film sur Hitler, récemment « diffusé », où la responsabilité des alliés est réduite à quelques gifles qu’auraient données les Français à des Allemands refusant d’ôter leur couvre-chef, sonne comme un avertissement, puissant prophylactique médicament.
Il y a moins pire, mais tout aussi mal intentionné..
“The Occupy Wall Street movement may be calculated ; its ideology is confused, but OWS is already being used to further political and media interests”
L’esprit du Mouvement, pourtant, il est là ! Simple ! On veut plus !
Fort heureusement, dans le concert des désinformations sous la férule des innombrables coryphées à la baguette, voire à la baston, quelques brins de lucidité :
Quelles revendications pour Occupy Wall Street ? Surtout aucune écrit AFP
« Let’s treat this beautiful movement as if it is most important thing in the world. Because it is. It really is. » (“Prenons ce beau mouvement comme s’il était la chose la plus importante du monde. Parce qu’il l’est. Il l’est réellement.”) a dit Naomi Klein
Ils deviennent de plus en plus nombreux, heureusement, à rejoindre, à soutenir, à voir juste maintenant.
« On », anonyme pronom, évocateur de la masse, si souvent utilisé dans l'énoncé de vérités d'expérience, considérées comme universelles, c'est-à-dire vraies pour n'importe qui me représente, vous représente peut-être. « On » représente surtout ceux qui sont dans la rue en ce moment et qui campent, la nuit, sous les hautes lumières de l’industrie financière cachant les étoiles, la lune, le ciel nocturne, aux New-yorkais et aux avachis au pied de leur télévisie.
« ON », c’est les 99%, contre les 0.1% de l’Oligarchie, les 0.1% de satrapes.. Eh bien !
On y croit plus, on est plus croyant du tout, on a en plein le dos des abus de pouvoir des immensément riches et de leur ordre marchand forcené.
On veut déserter, 400 000 dans la rue pour l’instant, une poignée, des millions en réalité, centaines de millions demain
On fait grève, générale, illimitée, de la surconsommation. .
On revendique de ne pas revendiquer clairement, et alors.. ?
On est la vague.. Le tsunami qui va balayer le système.
Goutte d’eau dans le tsunami, on s’interroge pas, on sera emporté où il faut. Systémique dit-on ! Bien au-delà dites-donc, bien au delà.. La Kehre, la fin du Kali-Yuga, toutes les aspirations coalisées, cristallisées soudain, tournées colère.
Et si revendications il devait y avoir
Elles seraient simples : on veut un nouveau monde, conforme à de très nouvelles – ou très anciennes, comme on voudra – aspirations, enfin, très différentes de celles de l’empire marchand, on revendique au nom d’un ordre esthétique autant qu’éthique (car, avouons-le, même si on se sortait les panards du merdier de la fin de l’énergie, de l’accumulation des pollutions, faudrait-il pour autant continuer de vivre comme maintenant, dans un univers si nidoreux ? développement 8 % l’an ? Aussi connement ? )
On veut bien plus de justice ! Je parle pas de la démocratie ici.. On l’a, la Démocratie, on nous l’a dit ! On nous le répète à longueur de jet de spectron, BHV encore, hier.. Victoire de la démocratie.. En lybie.. Vous allez pas vous plaindre audacieuses crapules.. Vous l’avez, la démocratie !
- Oui, mais la justice, c’est certain, on l’a pas, n’est-ce-pas ? Là ! Personne ne contestera.
Et puis, il n’y a pas que cela, pas que la justice partout bafouée, le peuple partout saboulé. Il y a grand besoin de mettre fin à l’orgie. C’est Maman Terre, et ses petits qu’en peuvent plus, qui voudraient un peu de tranquillité, de moments simples et joyeux sans prendre des crédits pour.. L’oligarchie, elle comprend pas cela.
Je parle de justice.. Faites l’exercice, mettez Thoreau et justice dans Google, ou Gandhi et justice, ou Bernanos, ou Jaurès.. Puis recommencez, Gandhi et société de consommation... Vous en aurez des pistes, des réponses aux interrogations qui se posent sur les prétendues absences de revendications et de justifications des OWS.
Enfin, faites un tour du côté de Paul Karl Feyerabend, de ses idées sur l’Anarchie Epistémologique, vous ne le regretterez pas , vous me remercierez pour le conseil excellent et pertinent.
Et tout soudain, vous comprendrez ce qui se passe, le mouvement Occupy Wall Street, Occupy Oakland, Occupy San Fransisco, Occupy Tundra..
Je pense à ceux-là, qui sont dans le froid des nuits, dans l’angoisse des violences, dans la solitude où chacun se trouve dans les combats, dans le doute aussi, en proie à toutes les tentations de quitter le campement, objet de tous les mépris, ou de toutes les feintes commisérations.
Je pense à cet ancien-combattant d’Irak, dans le coma, tombé hier sous les projectiles de la police, à tous ces vétérans, inattendus, à nos côtés.
Désormais, ça s’arrêtera pas, c’est déjà écrit dans l’histoire, par une poignée de héros qui font face aux forces à la solde de l’oligarchie, aux chiens de garde politiques, aux media, aux capitalistes, une poignée qui défie l’hyper puissant système.. Et qui nous montrent la voie.
Et Elizabeth Warren, la première candidate au Sénat qui soutient le mouvement.. Vous avez entendu un sénateur français en faire autant ? On attend.
Pour l’instant, on veut plus, ça suffit ! Après on verra..
Et ce qui est certain, pour conclure, c’est que, l’oligarchie, la satrapie, maintenant, elle l’a, elle l’a bel et bien pendu.. L’article 75 au cul. Pas prête de s’en débarrasser..
Crime de Haute-Trahison contre l’humanité.
A moins que, comme dit le patelin directeur de la banque de France, tout cela soit..
- « sans importance ».
Sources
L'illustration est une citation graphique de l'Internet
Voir un excellent dossier sur la genèse du mouvement :
Graeber’s latest book, published two months before the start of Occupy Wall Street, is entitled “Debt : The First 5,000 Years.”
‘Is this thing we’re going through like 1968 or is it like the French Revolution ?’”
Liens d’actualité :
“Latest developments in the global Occupy protests” (Un large panorama du mouvement dans le monde, la France n’est pas mentionnée..)
En France :
« Homs en Syrie ? Non, Oakland, Californie. Ici, pas de balles réelles ni (évidemment) de tirs de chars, mais des balles lestées qui font suffisamment mal pour faire reculer des manifestants, des lacrymos, des flashbangs, et des coups de matraque généreusement distribués par la police (photos Reuters). »
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