Gandrange, triste anniversaire ou quand les promesses de Sarkozy ajoutent au désespoir
A son habitude Sarkozy maître des éléments, du feu et du soleil, promet à tour de bras que ce soit pour un schizophrène en liberté, un tout-à-l’égout à brancher chez sa belle famille à Cap Nègre, au G20 ou plus concrètement aux 575 futurs licenciés de Gandrange
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Sarkozy le roi de l’annonce est aussi une sorte de trois petits tours et puis s’en vont. Une annonce par jour comme aux galeries Lafayette. Les annonces sont-elles tenables, réalistes ? Allons donc ! L’important est-il donc là : tenir ses promesses ? Ou mieux ne parler que si ce que l’on promet est réaliste ? Non, bien sûr que non. L’important c’est la communication, gonfler les biceps, faire croire que l’on est plus fort que la montagne qui elle doit se déplacer des Alpes à la Lanterne.
Le 4 février 2008, l’escamoteur national, le Garcimore de la politique promettait que la France ne laisserait pas tomber les employés de Gandrange qu’Arcelor Mittal avait décidé de dégraisser.
Il faut se rappeler que lorsqu’Arcelor avait été vendu à Mittal Sarko avait là aussi joué les gros bras, sauf que cette société, si elle avait ses employés en France, était de droit luxembourgeois.
Il faut se rappeler comment notre Economiste en costume de Superman avait sifflé Mittal pour qu’il vienne s’expliquer à l’Elysée, comment il l’avait insulté en Inde même lors de son voyage officiel sans que celui-ci ne puisse répondre, qu’il s’était servi de lui pour se faire applaudir. Et si Mittal n’est pas un tendre, et si c’est un patron qui s’enrichit, on ne négocie pas en insultant publiquement les autres. Il faut se souvenir qu’en février 2008, la crise économique n’était pas là (enfin en tout cas Lehman Brothers n’avait pas encore fait faillite), qu’à cette époque (un peu plus tard) Lagarde jubilait, le Guide fustigeait les sachants prouvant que sa politique économique était la meilleure. Ce que je veux dire par-là c’est qu’à cette époque l’hyperactif qui agit dans la nanoseconde avait tout ce qu’il fallait pour régler rapidement le problème.
Il faudra se souvenir longtemps de ce nouveau fait d’arme et de la grande lâcheté de celui qui prédispose des destinées de notre pays : (Marianne2) Et de conclure, sous les acclamations des sidérurgistes : « Je reviendrai dans l’usine pour annoncer la solution qu’on aura trouvée ». Evidemment il n’a pas trouvé de solution car ses promesses ne sont jamais que du vent. Evidemment il ne reviendra pas car comme dans la banlieue où il avait promis sans cesse pendant la campagne électorale qu’il irait et n’est pas allé, Sarkozy est lâche. Oh, il fait le beau quand il lance derrière une caméra des sujets qui ne sont lancés que pour briser les tabous, mais devant le public il fuit : Nîmes, Ajaccio, Saint-Lô, le 29 janvier, le CPE. Il dit tenir mais il lâche comme dans cette affaire qu’il faut aussi imprimer dans les mémoires qu’a été le CPE, idée soi-disant dans un premier temps qui lui avait été volée, pour ensuite soutenir en douce le leader des manifestants Julliard, et enfin se mettre du côté de la rue. Il faut aussi imprimer dans les mémoires sa promesse de non privatisation de GDF.
Un an après à Gandrange c’est un désespoir plus profond encore. Et il n’y a plus de solution. Il n’y a plus de solution car Sarkozy, comme d’habitude a joué sans tirer aucune conséquence de ses paroles. Et il n’y a plus aucune chance car il y a un effondrement du secteur automobile et que c’est un des premiers consommateurs d’acier, parce que l’économie va mal et que l’acier va aller plus mal encore. Le cynisme et l’indélicatesse de cet homme sont incommensurables. Il ne faut pas oublier cette petite phrase déplacée lors de ce voyage où il a dit quelque chose comme : " Aujourd’hui à Gandrange je dois dire que comme voyage de Noces il n’y a pas mieux " alors qu’il nageait dans le bonheur d’avoir épousé une femme tellement qu’elle est belle elle a été mannequin. Vous imaginez l’incongruité d’une telle déclaration devant ceux qui tremblaient pour leur emploi. Vous imaginez l’arrogance d’exposer son bonheur tout neuf d’un homme pas si neuf que cela en matière de femmes, de l’étaler comme on étalerait du beurre et de la confiture sur un tranche de pain que l’on s’apprête à manger goulûment devant un enfant aux traits creusés par la faim et au regard implorant, devant ces ouvriers qui attendaient tout de lui comme on attend tout du ciel.
Et si Sarkozy se défile tout le monde n’a pas oublié ses promesses. Les sidérurgistes en premier mais aussi la [...] députée PS de la Moselle Aurélie Filippetti [qui] a invité ce matin Nicolas Sarkozy à revenir à Gandrange (Moselle) pour s’expliquer sur ses promesses d’il y a un an devant les salariés d’ArcelorMittal, prévenant toutefois le chef de l’Etat que ces derniers l’attendent « avec des boulons ».
« A Gandrange, l’année dernière, Nicolas Sarkozy avait promis que l’Etat allait mettre de l’argent pour sauver l’acierie, pour sauver les emplois. Un an après, rien n’a été fait », a déclaré Aurélie Filippetti sur Canal+ accusant le président de la République d’avoir « trahi sa parole ».
« Il a fait des effets de manche, il a donné des coups de menton d’adjudant-chef et puis ensuite il n’y a pas eu les actes à la hauteur de ses promesses », a-t-elle ajouté. « Il faudrait qu’il revienne à Gandrange » comme il l’avait « promis, pour s’expliquer », a poursuivi Aurélie Filippetti, prévenant qu’« aujourd’hui, les salariés l’attendent non pas avec des grains de riz, comme l’année dernière pour son voyage de noces, mais (…) avec des boulons ». (Libération)
Je laisse la conclusion à Marianne2 :
La déception a évidemment été à la hauteur des attentes créées par le président : immense. « Il a joué avec nous », résume alors tristement Edouard Martin, délégué Cfdt au Comité d’entreprise européen de Mittal.
Un an après la visite de Nicolas Sarkozy, Mittal a donc bouclé son plan social à Gandrange (écoutez ci-dessous le reportage diffusé par RTL le 2 février dernier). L’aciérie et le train à billettes vont être fermés d’ici trois mois, entraînant la suppression de 575 emplois sur les 1 100 que compte le site. Sur le site voisin de Florange, auquel Mittal s’était pourtant engagé à ne pas toucher, un des deux hauts fourneaux a été fermé en décembre. Les sidérurgistes n’ont pas vu la couleur des dix millions d’euros d’aides promis par Sarkozy. Et le président n’a toujours pas trouvé le courage de « revenir dans l’usine pour annoncer la solution qu’on aura trouvée ».
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