Gangs of London

« Vivre ensemble » le thème d’une campagne que vous verrez affiché sur et dans les bus rouges londoniens , car les municipalités successives se doivent de tout faire pour que les nombreuses ethnies et religions qui relèvent de leur administration continuent à cohabiter dans la meilleure entente possible et ça marche plutôt bien …

Là ou ça accroche, c’est au niveau de la jeune délinquance liée au phénomène des gangs.

L’ année 2008 s’est terminée sur un triste record : plus de vingt assassinats de jeunes, au revolver à l’arme blanche à mettre à leur actif. Des gangs, il y en a toujours eu à Londres(même sous le règne de Victoria)

Ce qui inquiète beaucoup Scotland Yard c’est que le phénomène s’étende en nombre ( plus de deux cents gangs dénombrés) , que les délinquants soient de plus en plus jeunes (dès 15ans) et que leurs « territoires » n’aient plus de frontières déterminées : le récent boom immobilier, dopé par la perspective des J.O de 2012, fait qu’aujourd’hui la ville grignote la banlieue, les gangs n’ont même plus à aller chasser le pigeon en terre protégée, c’est le pigeon qui vient se faire plumer dans leurs quartiers. Traditionnellement, les gangs classiques s’intéressent au marché de la drogue, au vol de marchandise et à leur écoulement, comme dans la plupart des mégapoles de la planète. Traditionnellement aussi le gang à ses rites : initiation, code d’honneur, mise à l’épreuve, liens d’appartenance au pays d’origine, codes vestimentaires, territoires…rien de neuf sauf maintenant une culture commune, issue du hip-hop et du rap et encourage une remise en cause brutale du monde dont ils ne veulent plus : une société de consommation qui les laisse sur le bas-coté, des familles désocialisées et des municipalités qui , voulant bien faire, aggrave le phénomène. Exemple concret à Islington, banlieue mi-chutney / mi-ketchup, proche de la nouvelle Gare Eurostar de St Pancras : les élus locaux ont voté une somme rondelette pour monter un atelier encadré où les jeunes du coin peuvent apprendre à bricoler, démonter, trafiquer leurs(?) deux roues pétaradants, je ne vous dis pas le succès ! et ça sous les fenêtres de résidences de luxe, avec concierges et portiers, tout juste inaugurées et qui ont du mal à trouver preneur pour leurs appartements « avec vue ».

Bon d’un autre coté, inutile de flipper à chaque fois que vous croiserez une bande de jeunes : elles ne sont pas forcément des gangs, elles peuvent aussi se regrouper en énormes cliques lors de manifestations populaires ( comme le festival de Notting Hill ), avec tout ce que ça comporte comme dérives … elles peuvent- rarement- ne pas représenter de réel danger. Par contre méfiez vous aussi des aînés : dans les classes populaires l’esprit anti-français est latent, les groupes de supporters de foot se réunissant en bandes compactes et bruyantes autour de leur Pub/QG, pour y arroser abondamment la future déroute de leur adversaire du moment, sont à éviter : ils seraient foutu de vous faire ingurgiter de force leur bière locale... et plus si manque d’affinités.