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Accueil du site > Tribune Libre > Garde à vue, garde à vous, gare à toi !

Garde à vue, garde à vous, gare à toi !

Les français, les médias, les politiques semblent découvrir la garde à vue !

De longue date Amnesty International, la ligue des droits de l’homme dénoncent les conditions exécrables de cette procédure.

De nombreuses contributions attribuent ses excès à la politique du chiffre, aux manquements des magistrats du parquet et à leur défaut de surveillance de cette procédure.

Ces arguments sont certainement très pertinents mais deux éléments « historiques » doivent également être pris en considération.

La garde à vue c’était pour les autres : le français (blanc, normal, comme aimait à dire Coluche) considérait que cette procédure était réservée aux truands, aux malfrats. Il était inimaginable qu’un contrôle routier, qu’une altercation dans un lieu public, qu’une observation sur la manière dont une arrestation avait lieu, puissent conduire dans les geôles d’un commissariat ou d’une gendarmerie.

Cette procédure peut vous être appliquée, à vos enfants, à votre femme.

Vous êtes honorablement connu voire reconnu, vous êtes fonctionnaire, maire d’un village, chercheur, artiste – Oui, la garde à vue peut être au rendez-vous.

Que la loi s’applique à tous, c’est là un progrès démocratique à l’honneur de notre pays mais quand cette garde à vue devient systématique et devient un instrument de pouvoir où le citoyen craint sa police, il y a péril en notre démocratie.

« la peur du gendarme » tant utilisée pour tenter de résoudre ce drame actuel de la délinquance routière est appliquée, elle n’est peut être pas la meilleure solution, la législation française ayant toujours une nette préférence pour le répressif avant le préventif mais elle donne certains résultats.

Mais que des citoyens craignent d’entrer dans un commissariat ou une gendarmerie de peur que d’être mis en garde à vue, c’était couper les forces républicaines de la population. C’est créer, une défiance en ses institutions. Donc réanimer des vieux démons de groupuscules voulant en découdre avec les forces de l’ordre.

La garde à vue protège vos droits : l’argument habituellement développé pour mettre les « justiciables » en garde à vue, est la garde à vue est protectrice des droits car dès la signification de votre garde à vue, vous pouvez avoir recours à un avocat, prévenir (sous contrôle votre famille), être vu par un médecin etc.

Lors de l’une des quarante réformes du code de procédure pénale, ces droits ont été inscrits par le législateur. Ainsi était fini le temps où l’on ignorait où pouvait être un membre de sa famille, où pendant 24 ou 48 heures, des hommes et des femmes étaient coupés de tout contact avec l’extérieur.

Les forces de l’ordre ont très mal accepté la présence des avocats dans les commissariats.

Ils allaient conseiller leur client, prévenir la famille voire donner des informations de nature à faire échouer l’enquête. Mais les truands, les vrais n’avaient pas besoin d’un avocat pour faire prévenir leur famille ou faire détruire des pièces à conviction – ils avaient leurs plans, leurs contacts, leurs procédures en cas d’arrestation !

Oui des avocats sont présents sur les lieux de garde à vue ! Ils n’ont pas accès au dossier, ils constatent comme tout visiteur que les locaux sont insalubres, ils élèvent des protestations, peuvent même écrire une note avec des observations à joindre au dossier. Ils mobilisent leur Bâtonnier, ce dernier mobilise les instances nationales : CNB, Conférence des Bâtonniers et les protestations tombent et les arrestations tombent et la vie continue !

Quand dans un pays, les forces de l’ordre font peur aux « braves gens », quand les forces de l’ordre ne sont plus les garants des grands principes de droit, il y a péril en la demeure.

Alors qui sont ces forces de l’ordre : des victimes d’un système, comme dans tout corps de métier, il y a des brebis galeuses mais majoritairement elles sont composées de citoyens qui ont cru servir la république, qui pensent défendre la veuve et l’orphelin.

Malheureusement, ils sont happés dans un système répressif et sont passifs devant ledit système.

Que les syndicats de magistrats, de policiers, d’avocats se rencontrent – qu’ils cessent de voir un « ennemi » chez leurs autres partenaires du monde judiciaire et qu’ils imposent leurs convictions, leurs souhaits, de faire que le citoyen n’est plus peur de la police, de la justice.

Chaque porteur de l’autorité doit avoir en mémoire la « politique des baïonnettes levées », c’est à dire la possibilité de refuser un ordre illégal – or un nombre significatif de mise ne garde à vue est illégal !

 


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7 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 18 février 2010 10:43

    j’y ai eu droit une fois , parce qu’on croyait qu’exercer une telle pression allait me faire balancer n’importe quoi sur un pote , c’est mal me connaitre !
    pas d’avocat ni de visite médicale en 1992 , juste un coup de fil et rien à boire ni à manger de 9h le matin à 18h le soir , avec un interrogatoire avec un qui jouait les bons et un les méchants , comme dans un mauvais polar .... 

    Souvenirs , souvenirs ...............


    • Marc.M Marc.M 18 février 2010 10:59

      Merci Blaise.

      Mon intervention au même sujet :
      http://www.lepost.fr/article/2010/02/09/1932923_la-politique-du-chiffre-dans-la-police_0_3494129.html#reaction_3494129

      Extrait : « (...) Tout employé d’une entreprise publique ou privée, civile ou militaire, a le pouvoir - et le devoir - de démissionner lorsque la hiérarchie requiert une action / activité illégale ou contraire à la morale et la déontologie. (...) »


      • paul 18 février 2010 15:01

        L’expression « gardien de la paix » a perdu sa signification . Il a fallu des dizaines de milliers
        de cas excessifs de GAV pour commencer à se poser des questions en France , alors que la Ligue des Droits de l’ Homme , la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité et les
        instances européennes ont réagi contre des manquements aux libertés publiques .

        La suppression de 9000 postes dans la police ne va rien arranger ,soi-disant compensée par la
        vidéosurveillance .Les citoyens ont besoin de pouvoir s’adresser à des humains , pas à des
        caméras ,il y a déjà assez de radars sur les routes . En cas de contrôle , ils veulent simplement
        être respectés , et que la présomption d’innocence ne soit pas un vain mot .


        • globulos nilasse 19 février 2010 02:22

          il est tout a fait logique que la police n’ait pas apprécié la présence d’avocat au commissariat,quant on sait que la France est le pays le plus condamné par la cour européenne de justice et celle des droits de l’homme pour la violence de sa police dans toute l’europe. le contribuable français est ainsi délesté par voie d’amendes auprès de l’U.E de plusieurs centaines de millions d’euros chaque année pour des faits qui sont loin d’être anodins,cas de tortures,d’humiliations en tout genre,de morts suspectes,d’insultes,etc,etc........d’ailleurs l’avocat ne peut venir pendant la garde a vue que quelques minutes et la police est plus que réticente a ce que l’on puisse filmer le bon déroulement de la dite garde a vue. comment pourraient ils faire pression et bafouer le droit des personnes en toute tranquillité sinon. le modèle britannique a ce niveau est comme a son habitude très en avance sur le notre. en grande bretagne,la moindre parole raciste ou la moindre brutalité injustifié et c’est la porte,mais pas en france,les cas de jeunes gens gravement blessés a coup de flash ball,de personnes tabassés (on appelle cela rébellion en langage codé policier) sont souvent récompensé par une montée en grade aussi délirant que cela puisse paraitre. on nous a rabâché « police républicaine »,terme vide de sens quant on connait le sens des mots. tout ça n’est qu’une farce. la police est un outil coercitif au service du pouvoir,elle est au dessus de la loi et ne se prive guère pour profiter de sa position pour se laisser aller a tous les arbitraires.


          • Bardamu 19 février 2010 09:24

            Puisque l’on parle ici de répression abusive, je tiens à y exposer mes doutes quant à certaines méthodes agoravoxiennes.

            Une nouvelle censure semble s’y être imposée :
            -faute de pouvoir refouler les « internautes-pas-suffisamment-bien-pensants », on ne publie pas leur article, espérant ainsi les décourager.

            Le mien, comme celui d’autres -nous avons dialogué à ce propos !- est en instance de validation depuis ?... un mois !

            Oui, pas une semaine !... ni deux !... un mois !

            Et d’autres, ici comme chez eux, publient des mouises qui, censées s’inscrire dans une actualité de faits divers, de journalisme donc racoleur, voient ces mêmes colombins publiés du jour au lendemain !

            Agoravox n’est pas mort, mais sa voix (vox !) mue très vite semble-t-il !

            Sinon, ne pas confondre « citoyen » et « libre » !

            Le bon citoyen, lors de la Révolution française, n’était-ce pas celui qui dénonçait son forcément mauvais voisin ?

            Il se trouve, que dans la langue, un certain « inconscient collectif des mots » opère !... que les ceux-ci ne sont jamais employés sans raison... donc, AgoraVox est bel et bien... un média citoyen !... je le confirme !... et en tant que tel, presque mort !


            • Markoff 19 février 2010 09:32

              Malheureusement, la solution se trouve chez Hortefeux et Alliot Marie, responsables de la politique du chiffre ( malgré leurs dénégations ) et les commissaires sont complices de cette politique. Les poiciers ne font qu’appliquer les consignes et sont sûrs de l’impunité, ce qui permet tous les abus.

              Tout ça pour faire plaisir à Sarkozy qui exige des ’résultats’ pour prouver l’efficacité de sa politique. C’est pourquoi le petit délinquant est traité comme un vrai truant, alors qu’il n’y a aucune enquête à faire et aucun danger à craindre pour la « sécurité publique ».
              Et ne parlons pas des ignobles « fouilles à corps » faites uniquement pour humilier et injustifiées 9 fois sur 10.

              Ces méthodes ne sont pas à l’honneur de la France !


              • Michel DROUET Michel DROUET 19 février 2010 09:42

                C’est bête, mais pour moi la « peur du gendarme » a désormais une signification, même si je n’ai rien à ma reprocher.

                Quand à l’appellation « Gardien de la paix », je constate qu’elle est de moins en moins utilisée.

                On parle davantage de « forces de l’ordre », avec parfois des doutes sur la nature de l’ordre que l’on veut promouvoir et sur les méthodes autorisées ou tolérées pour arriver à le maintenir..

                Finalement, l’insécurité dont on nous parle ne trouverait-elle pas sa source dans le malaise que je ressens ?

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