Gaz en Syrie et balles irakiennes à Achraf : la multiplication des crimes contre l’humanité au Moyen-Orient

La folie meurtrière des hommes n’a aucune limite. On le sait depuis au moins la Seconde Guerre mondiale, mais dès qu’un événement sanglant vient nous le rappeler, un sentiment de honte mêlé de colère s’empare de nous. Les images choquantes de ces centaines de Syriens gazés, sévèrement brûlés, pris de tremblements, et incapables de se mouvoir ont fait le tour du monde. Le millier de morts victime de cette attaque contre la vie, l’Humanité et nos valeurs universelles exigence une réponse si l’on ne veut pas que l’horreur devienne la règle au Moyen-Orient et ailleurs.

Pendant que des milliers de Syriens meurent chaque semaine, gazés, exécutés, bombardés, le régime irakien mis en place par les Etats-Unis profite de ce long et mortel tunnel de l’humanité pour s’atteler aux massacres de réfugiés iraniens présents depuis 25 ans dans le camp d’Achraf. Ce camp a accueilli à partir de 1986 l’Organisation des Moudjahidines du Peuple iranien, force d’opposition au régime des mollahs de Téhéran, persécutés pour des raisons politiques. Tous les opposants au régime iranien sont tués. Cela rappelle le mode de fonctionnement de son allié syrien…

En exil précaire à 80 kilomètres de la frontière iranienne, les réfugiés du camp d’Achraf ont vu leurs conditions de (sur)vie se dégrader depuis que les autorités irakiennes ont repris le contrôle de leur pays après le départ des troupes américaines. Très lié idéologiquement à Téhéran, le gouvernement de Nouri al-Maliki partage de nombreux intérêts avec les mollahs et le nouveau président iranien faussement modéré, Hassan Rohani.

L’arc chiite contre les droits de l’Homme

Alors que les attaques terroristes ne cessent de secouer Bagdad et les grandes villes irakiennes, Nouri al-Maliki semble avoir d’autres priorités que la sécurité de ses concitoyens. Massacrer les réfugiés d’Achraf qui ont pour unique tort d’être les ennemis mortels de Téhéran est visiblement une de ses priorités. Des attaques ont déjà été commises faisant à chaque fois plusieurs dizaines de morts et de blessés. Le 8 avril 2011, en guise de cadeau avant sa réception par le régime iranien, al-Maliki lançait un message pour le moins explicite en faisant tuer 36 réfugiés… Quand la Realpolitik prend les traits de l’inhumain ce sont toujours les innocents qui trinquent.

Le monde a aujourd’hui les yeux rivés sur Damas en Syrie. Une occasion en or pour supprimer physiquement les opposants iraniens encore présents dans le camp d’Achraf. Le 1^er septembre, les forces militaires irakiennes ont cerné le camp, sont entrées à l’intérieur et ont commencé leur terrifiante campagne de destruction. Tels des escadrons de la mort, les forces irakiennes ont fait au moins 52 victimes dans un silence médiatique assourdissant. Qui connaît la situation à Achraf ? Qui souhaite envoyer des journalistes en Irak alors que la guerre s’apprête à éclater en Syrie ? Les trop rares médias qui s’en sont fait l’écho ne sont pas relayés et il n’y a guère que le Conseil national de la résistance iranienne qui puisse alerter le monde contre un crime contre l’humanité qui est perpétré en ce moment même (attention, la dureté des images peut heurter). Le scabreux agenda d’al-Maliki a été bien pensé et les morts d’Achraf sont autant de raisons de se réjouir du côté de Téhéran.

Les morts s’accumulent en Syrie et en Irak et c’est toujours au profit des régimes durs qui n’ont que faire des droits de l’Homme. Téhéran multiplie les coups contre ses ennemis. La paix et les innocents en sont les premières victimes. Il est grand temps d’agir et de mettre au pas les bourreaux qui sèment la mort et le chaos partout où leurs intérêts les conduisent.