Gaza : la dernière bouée de sauvetage
Compte tenu de l’atmosphère de guerre qui plane sur la région du Moyen-Orient en raison des événements de Gaza, les scénarios de sortie de crise semblent s’articuler autour de solutions traditionnelles. Ces solutions sont liées à la redéfinition du sort de Gaza et à sa reconstruction. Il s’agit d’un concept qui ne peut conduire à une paix et une stabilité durables. Sans parler de la difficulté de le réaliser à partir de la base, comme cela est envisagé, alors que personne n’est disposé à fournir les fonds nécessaires à la reconstruction. Il est également possible que le même scénario se répète, comme cela s’est déjà produit à maintes reprises.
Il est difficile de mettre fin au conflit à Gaza avec les concepts stratégiques qui circulent. Ni l’élimination du mouvement terroriste Hamas ne peut mettre fin à la violence, ni la destruction des tunnels et le désarmement à Gaza ne peuvent atteindre le même objectif.
Les solutions viennent toujours lorsqu’on s’attaque aux causes et non aux symptômes. Sinon, la poursuite du conflit israélo-palestinien sans solution signifie qu’une répétition du scénario du 7 octobre est inévitable. Il ne prendra pas nécessairement la même forme, mais la menace demeure et le danger ne disparaîtra pas tant que le conflit ne sera pas résolu.
Cette solution devrait rassembler et attirer les quelques partisans de la paix et les nombreux partisans du chaos, les bellicistes, les extrémistes et les terroristes.
Si Israël veut convaincre le peuple palestinien de se détourner des terroristes du Hamas et d’autres groupes, il doit offrir une alternative rationnelle appropriée. Il doit s’orienter vers une solution politique qui garantisse la paix et la stabilité. Il doit également dénoncer tous les autres marchandages avec le sang des innocents et les alliances douteuses et intéressées. Il n’y a pas d’autre moyen d’endiguer les vagues d’exploitation de la crise que de susciter l’espoir de vivre en paix. Il importe de tirer les leçons de ce qui est arrivé aux peuples palestinien et israélien au cours des deux mois et demi écoulés.
Les peuples palestinien et israélien méritent de vivre en paix et en sécurité, loin des sirènes et du bruit des tirs de roquettes, du grondement des armes et de la destruction des bombes. Loin des vidéos de captivité et de tuerie et de l’atmosphère de tristesse et de douleur dont les deux peuples ont souffert dans le passé. Ce besoin humain urgent exige ce que le défunt président égyptien Anouar el-Sadate appelait la paix des braves. C’est ce dont notre région semble avoir le plus besoin pour sauver son destin commun des griffes d’un grand chaos que certains préparent sérieusement.
La plus grande responsabilité incombe désormais aux dirigeants de l’Autorité palestinienne. Cette autorité a toujours noyé tout le monde dans le bourbier des luttes internes et des conflits politiques, factionnels et intérieurs.
Il est en grande partie responsable de la situation parce qu’il est incapable d’assumer la responsabilité de la question la plus dangereuse et la plus sensible de la région du Moyen-Orient. Chacun doit s’élever au-dessus des futilités et faire face à la responsabilité du sang versé par des civils innocents à Gaza à la suite de décisions catastrophiques dont les décideurs n’ont pas anticipé les conséquences dans l’environnement stratégique actuel, que ce soit au niveau israélien, régional ou international.
Chacun doit comprendre qu’il n’y a pas d’autre alternative pour les parties au conflit israélo-palestinien que de vivre en paix. Les solutions d’exclusion n’ont pas leur place, ni au niveau opérationnel, ni au niveau de la garantie de la sécurité et de la stabilité. La communauté internationale doit utiliser toutes ses forces pour mobiliser les soutiens et parvenir à une solution juste et définitive qui puisse être mise en œuvre sur le terrain.
Elle doit reconnaître que ce règlement espéré représente un intérêt pour la sécurité collective internationale. Il ne concerne pas seulement les Palestiniens et les Israéliens ou la région du Moyen-Orient. La guerre à Gaza a montré que ce conflit n’est pas seulement bilatéral. Il a des dimensions explosives. Il peut déborder, ou du moins causer des pertes économiques et financières majeures à tous les pays du monde.
Compte tenu de l’implication de tiers régionaux tels que le Hezbollah libanais, le groupe houthi yéménite et les milices irakiennes, ce qui se passe à Gaza ou dans d’autres territoires palestiniens n’est plus limité à ce cadre géographique étroit.
Nous devons tous tirer les leçons de ce qui s’est passé et reconnaître que le conflit actuel à Gaza pourrait ne pas être le dernier conflit entre Israël et les Palestiniens. Cela présuppose qu’il faut mettre un terme à ce conflit, en particulier sur le plan humanitaire. La seule façon de sortir du cycle de la violence et de la haine commence et se termine par le besoin inévitable de modération et de modérés, dont la voix est la seule bouée de sauvetage disponible pour parvenir à la sécurité et à la stabilité pour les peuples palestinien et israélien.
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