GDF ou l’art du greenwashing
Vous connaissez GDF ? Vous ne connaissez pas le greenwashing ? Vous ne connaissez donc pas GDF ! Le greenwashing, « l’écoblanchiment » en bon français, est un phénomène de plus en plus répandu auprès des grandes entreprises qui ont peur de salir leur image à cause de leurs mauvaises pratiques environnementales. Déformer les faits, investir des millions dans la communication, adopter un branding écolo, tout est bon pour illusionner le quidam. Un art dans lequel sont passées maîtres certaines entreprises comme GDF.
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De nos jours, toute activité économique génère de la pollution. Certains énergéticiens ont mis en place des processus beaucoup plus vertueux en place, mais force est de constater que l’environnement n’intéresse pas vraiment un groupe comme GDF Suez. Première entreprise française en termes de pollution avec plus de 150 millions de tonnes de CO2 dégagés dans l’atmosphère, GDF Suez bénéficie pourtant d’une image plutôt positive.
Comment est-ce possible ? L’argent et un grand département de communication suffisent aujourd’hui à faire passer un démon pour un ange. On communique, on communique et on distille insidieusement des contre-vérités dans l’esprit des gens. L’objectif est clair : se faire passer pour un défenseur acharné de l’environnement. Pour convaincre son monde, toutes les techniques sont bonnes. On se lance dans le secteur des énergies renouvelables, on accole le terme d’« environnement » à l’une de ses filiales, on relaie les quelques bonnes actions menées sur le terrain et on prie pour que ça passe. Et le pire, c’est que ça marche !
Quand on voit sur son site Internet que GDF Suez « soutient des projets qui visent à préserver les écosystèmes et la biodiversité ainsi qu’à sensibiliser les publics sur ces thématiques », l’envie de rire jaune monte à la gorge. Des associations, fermement engagées en faveur de l’environnement se font prendre dans le panneau et GDF se paye la tranquillité. Au lieu d’engloutir des millions dans la communication et les faux-semblants (plus de 100 millions par an avec l’aide d’agences de communication), l’entreprise devrait utiliser cet argent pour mettre en place des processus moins polluants. Faire en sorte que la lutte contre la pollution soit réelle et non pas seulement un phénomène médiatique. Cela serait d’autant plus pertinent pour une entreprise qui coule financièrement (14,9 milliards de dépréciation d’actifs) et dont les derniers projets, notamment en termes d’énergies renouvelables ne tiennent pas la route.
A trop vouloir garder le contrôle de son image, GDF Suez a oublié ses missions premières et ses devoirs envers l’environnement. L’Etat doit intervenir et remettre de l’ordre dans une maison qui tombe en ruine et qui pollue notre air dans sa chute. En tant qu’actionnaire majoritaire, l’Etat a toutes les clés pour transformer GDF. Il serait bon de donner un grand coup de pied dans la fourmilière à moins que les discours sur les énergies renouvelables, les inquiétudes sur le climat et la loi sur la transition énergétique ne fassent également partie que d’une stratégie de greenwashing gouvernementale… A voir la présence dans le même gouvernement d’Arnaud Montebourg, Philippe Martin ou encore Cécile Duflot la question mérite d’être posée.
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