Gestion amazonienne
Jeff, tel qu'en lui-même.
Qui arrêtera le roi du e-commerce dans son irrésistible ascension ?
Jeff Bezos, devenu l'homme le plus riche du monde, défié par Alibaba, la deuxième fortune chinoise, paraît-il, transhumaniste à ses heures, n'est pas un e-commerçant comme un autre.
C'est aussi un prophète libertarien, annonçant un e-avenir radieux, grand donateur du think tank libertarien Reason Foundation.
Le killer des petits libraires, surtout aux USA, mais pas seulement. suit un chemin favorisé par les exceptions fiscales qu'on lui accorde si facilement, au Luxembourg ou ailleurs.
Plus il monte dans le firmament des plus grands, plus il veut monter, en visant maintenant le monde des grands distributeurs de la planète.
Mondialisation oblige. Les Etats ne pèsent pas lourds, hésitant à limiter les ambitions du mastodonte. Il faut dire qu'il "crée de l'emploi", même s'il robotise à grande vitesse. Et il a les faveurs des consommateurs-rois, qui veulent des produits toujours moins chers et toujours plus vite livrés.
De l'autre côté du décor, c'est un management sans pitié, la loi de la jungle : À l'ère du travail rare, des diplômés surqualifiés et déclassés, les candidats se bousculent. Le turn-over n'est pas un problème. En outre, à lire l'article du NYT, les amazoniens semblent plutôt contents de leur sort. Certes, confie cet ancien « leader », "j'ai vu pleurer à leur bureau presque tous mes collègues", mais il ressort de tout cela que, pour la plupart des cadres, "Amazon reste le meilleur endroit où ils ont détesté travailler".
Paradoxe de la servitude volontaire, qui dessine un avenir inquiétant.
Mais le serial investisseur Jeff Bezos est sans état d'âme sur l'avenir de l'information, sur laquelle il a quelques ambitions.
Ses stratégies sont claires pour construire un empire toujours plus grand.
Un management implacable, pas seulement à l'égard du personnel.
Certains sont admiratifs, d'autres n'ont pas envie de rire, face à cette politique de dumping tous azimuts, de la terre brûlée, sous couvert de modernisme marchand. Le monopole est l'objectif, négation du capitalisme lui-même.
C'est le NYTimes lui-même qui met le doigt là où ça fait mal.
Mais les arbres ne montent pas jusqu'au ciel...
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