GIEC : Une nouvelle vérité qui dérange
Revoilà le GIEC ! Nouveau rapport sur le climat, nouvelles données et une conclusion toujours plus inquiétante. Repris par tous les media, radio/tv/journaux et bien sûr, les réseaux sociaux. Le groupe d'experts cité et re-cité comme la référence en matière de réchauffement climatique reprend la parole six année plus tard, le temps de concocter, de compiler, d'exploiter, de vulgariser un tas de données scientifiques qui feront à nouveau référence en matière de changement climatique pour les prochaines années. Et le résultat est préoccupant. Et si finalement la réponse à tout cela ne pouvait finalement être qu'individuelle ?
Une vérité qui dérange qui au juste ? Presque un marronnier, le sujet vient et s'en va. On l'enseigne à l'école, il s'affiche dans les collectivités, on en parle par ci et par là. Et après ? Des initiatives peut-être, de beaux projets plein d'humanité, des changements de comportements. Mais quoi ? C'est tout ? Un petit nombre qui par conviction achète ses légumes localement, bio et équitables, mange moins de viande, regarde les étiquettes et fuit grandes surfaces et fast-food comme la peste. Ce petit nombre, semble trouver satisfaction dans une vie plus saine et respectueuse. Comme une philosophie personnelle qui aurait des réponses existentielles à offrir sur les questions du bien-être dans le respect de soi, des autres et de l'environnement.
Mais qu'en est-il de la grande majorité ? Celle que l'on appelle masse, qui consomme dans des proportions astronomiques, la macro-société. À cette échelle qu'advient-il du changement climatique ? Pire encore que fait-on de la question des déchets, de la pollution des cours d'eau et océans, de la qualité de l'air respiré, de l'étalement urbain ? Et l'alimentation ? On en fait quoi de l'alimentation ? Ce volet majeur des problèmes environnementaux trouve sa source dans l'intimité même des comportements individuels. Nous sommes ce que nous mangeons dit l'expression. Nos sociétés modernes sont alors bien peu.
À l'heure d'une science omnisciente, donnant réponse à tout et prônant le progrès sans limites bien établies autre que celles des intérêts privés qui le poursuive, l'alimentation reste un désastre. Manger, cet acte nécessaire de tous, besoin primaire de la vie, pulsion instinctive de l'humain, un désastre. Une machine, le corps, alimentée par un carburant, la bouffe. Voilà le triste résumé d'une fonction vitale dans nos sociétés du progrès. Mais manger ce n'est pas seulement engouffrer quelque sorte d'aliments dans l'œsophage.
Le calcul utilitariste des calories reflète une conception en vogue dans les sciences privatisées, celle du principe d'équivalence. Par simplicité, une chose en vaut une autre si on juge qu'il doit en être ainsi de par une ressemblance. À ce petit jeu des ressemblances, une pizza de fast food l'emporte sur sa concurrente fraichement préparée puisqu'elle apporte plus de calories et subvient donc mieux à remplir la fonction "alimenter le corps". Sans oublier le rôle du prix qui amènera le consommateur à un choix plutôt qu'un autre. Le drame de l'obésité se joue dans les supermarchés où les produits à base de graisses trans, sirops de glucoses, additifs aux noms mystérieux attirent plus que fruits et légumes.
Le plus inquiétant dans tout cela reste encore peut-être la perte du goût dans nos assiettes. Où est passé le goût de la tomate ? Celui de la fraise ? Où sont donc pommes et poires imparfaites mais si gouteuses ? Les aurait-on oubliés ? Avec ce demi-siècle de "progrès", d'urbanisation, d'intensification agricole, de transformation à outrance, de perte de traçabilité, la technique n'a eu de cesse de chercher à optimiser la production. Les gains de productivité si nécessaires pour nourrir la planète aujourd'hui. Mais voilà que quantité prend le pli sur qualité et que peu à peu, on en viendrait à oublier les bonnes choses qui faisaient les plaisirs du palais.
C'est pourtant ici, dans l'acte pourtant très individuel, que se trouve la solution à tous nos tourments planétaires. Les experts, les rapports n'y feront rien d'autre que de crier que le roi est nu. Tout le monde connait les problèmes. Le monde ne changera pas tant que les assiettes ne se verdiront pas. Comment croire que les individus vont se préoccuper de la santé de la planète alors même que ceux-ci ne soucient pas même de la leur. Le mépris de l'être humain pour son propre corps ne laisse augurer rien de bon concernant son environnement. A l'heure actuelle, l'avidité de nos modes de consommation collectifs s'apparente à nos modes de consommation individuels. L'amitié pour soi est bel et bien le premier pas qui doit être accompli pour sauver une planète à qui l'ont fait subir les conséquences de nos vices en tant qu'Humanité.
L'alarmisme du GIEC pourra peut-être, pour les plus optimistes, initier des mouvements politiques ici et là mais depuis les mises en gardes de Bruntland et RIO92, rien n'y fait et les choses vont de mal en pis. Commencer par remettre du sens dans nos vies, dans nos actes, dans nos modes de consommation devient essentiel pour comprendre que l'utilitarisme n'est pas la meilleure des solutions. Réinterroger le sens pour savoir comment manger ouvrira la voie à tout le reste. Chacun est concerné. Tous devons ouvrir cette porte intérieure qui posera ensuite les questions de pollutions, d'énergies, de consommation. Bien manger, manger sain c'est avant tout respecter la beauté mystérieuse du corps, c'est se nourrir émotionnellement, s'autoriser au bonheur.
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