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Accueil du site > Tribune Libre > Gilets Jaunes : de la prise de conscience à l’action ?

Gilets Jaunes : de la prise de conscience à l’action ?

Depuis octobre 2018, nombre d’acteurs et d’observateurs politiques ont montré une incompréhension certaine face à l’émergence et à la persistance des rassemblements des Gilets Jaunes. Immédiatement, la question s’est posée de savoir si, pour l’essentiel, ce mouvement était spontané ou téléguidé. J’ai déjà écrit qu’il fut spontané, mais que très rapidement, le gouvernement a essayé de le piloter d’une manière assez grossière et caricaturale. Les Jacqueline Mouraud, Marc Doyer, Ingrid Levavasseur furent rapidement démasqués par le bon sens populaire comme manipulateurs. Comme quoi, quand le peuple le veut, il peut déjouer les pièges tendus par l’oligarchie.

La période à laquelle les Gilets Jaunes sont entrés en action ne m’a nullement surpris, car dans notre histoire nationale récente, les mois qui suivent juillet et août, c’est-à-dire ceux de la « rentrée », sont souvent particulièrement animés. En effet, après la trêveestivale, les Français reviennent à leur vie de tous les jours, et découvrent que pendant l’été les factures se sont amoncelées. Bien souvent, les gouvernants profitent des loisirs distrayant l’attention des Français, ainsi que de l’absence de nombreux députés à la Chambre, pour réaliser des coups en douce, comme augmenter taxes et impôts. La douloureuse arrive dès la fin septembre et pèse lourdement sur les dépenses et le moral des ménages… La récession économique, le chômage, le manque de perspective sur le front de l’emploi, l’insécurité galopante auraient bien sûr provoqué tôt ou tard la réaction d’une partie des Français. Mais une simple allumette, la fameuse taxe sur les carburants, a suffi pour déclencher ce mouvement social, qui surprend non pas tant par l’ampleur de sa mobilisation, que par sa résilience.

Nous ne sommes certes pas encore dans une période où la pauvreté absolue frapperait un nombre relativement important de Français. Les conditions de vie peuvent être très difficiles au pays de Macron, mais à ce jour personne ne meurt de faim en France. Les gens avertis, ceux qui sont profondément en prise avec le monde réel, n’ont bien sûr pas attendu les intéressants travaux de Camille Landais et de Christophe Guilluy pour se rendre compte du déclassement de nos nombreux compatriotes. Toutefois, comme je l’ai déjà dit et écrit, cette misère sociale ne conduit pas encore les gens à tuer pour pouvoir se nourrir, se vêtir, s’abriter, et survivre. 

Les statistiques économiques sont très souvent des indicateurs à prendre avec des pincettes. Force est de constater qu’elles n’ont jamais mis réellement en lumière – et donc permis au grand nombre de relever – les difficultés économiques croissantes des classes moyennes et inférieures. Faut-il vraiment s’imaginer que les différents organes réalisant des statistiques et autres enquêtes cachent ou truquent volontairement leurs résultats ? Il suffit déjà de se rappeler que les changements très réguliers d’indicateurs socio-économiques, à la demande des gouvernements successifs ou de leurs maîtres bruxellois, rendent les vraies évolutions inaccessibles au grand public ! 

Il existe de la pauvreté en France. Le nier reviendrait à refuser la réalité, et lui tordre le cou ! Mais la France reste très riche. J’ai voyagé dans différents pays d’Europe, d’Afrique et d’Asie. Je constate tout simplement qu’être pauvre en Thaïlande, en Ukraine ou à Madagascar n’est guère comparable à ce que signifie d’être pauvre dans la majorité des pays occidentaux. Il est sans aucun doute préférablede mendier sur les Champs Elysées plutôt qu’à Antananarivo ou Bangkok. 

Autre point important à noter : la perception économique des individus reste marquée par les différences générationnelles – et donc de vécus historiques – qui existent au sein d’un pays. Une personne ayant disons 70 ans dans les années 1980, qui, avant de vivre les Trente Glorieuses, a connu le rationnement des années 1940-45, peut se dire qu’une petite retraite n’est finalement pas si insupportable. Mais un français né après la Deuxième Guerre Mondiale, qui a vécu le boum économique des années 1945 à 1975 accompagné du plein-emploi, se dit quant à lui aujourd’hui qu’une minuscule retraite représente bien peu de choses, sinon rien. Dans le même ordre d’idées, un jeune français né en 1980, habitué à une certaine aisance économique, à un inaltérable confort matériel, et qui a toujours connu un pays en paix, supportera plus difficilement les nécessités vitales de l’existence qu’une personne qui aurait toute sa vie souffert du froid et de la faim en hiver. Ces dynamiques croisées, à la fois psychologiques, sociales et économiques, ne doivent jamais être oubliées, si on veut décrypter avec sérieux et profondeur le phénomène social des Gilets Jaunes. 

Effectivement, dans une large mesure, le trentenaire ou le quadra de 2019 ne connaissent ni la privation ni le sacrifice, au sens authentique du terme. Cette fameuse « Génération Y » ne ressemble en rien à celle de 1914, loin s’en faut. Dans ces conditions, difficile d’aller à la guerre ou de militer véritablement pour la révolution – ou quelque autre idéal, d’ailleurs. Pour notre plus grand malheur, l’esprit bourgeois et mondain a pénétré, pour ne pas dire contaminé, presque toutes les couches de la population française. Concrètement, qui aujourd’hui est prêt à tout pour la cause qu’il défend ? J’insiste bien sur ce point : pour mener un combat politique et renverser un gouvernement, par-delà l’atteinte d’une taille critique capable de faire vaciller un système, par-delà la conception d’un projet simple et lisible, il faut également susciter la volonté inébranlable de tout risquer pour la cause défendue… Or quand on a vécu dans un confort amollissant durant des lustres, l’exercice se montre loin d’être aisé. De plus, on ne prend pas souvent le risque de détruire l’aisance si difficilement obtenue. Quand on est à la retraite, la question ne se pose pas. Larévolutionn’arrivera sans doute pas demain.

Comme chacun sait, le clivage gauche-droite n’a jamais vraiment existé en France républicaine (1), pour la simple et bonne raison que la droite se trouve réduite à la portion congrue depuis plusieurs décennies, peut-être même une bonne centaine d’années (2). Les partis dits de droite entretiennent cette illusion du bipartisme politique, car elle permet d’accéder au pouvoir selon la règle bien connue mais mensongère de l’alternance. En définitive, il s’agit non pas d’une alternance, mais de la permanence d’une caste faussement « politique » mais réellement oligarchique qui fait main basse depuis des lustres sur tous les postes de pouvoir. Loin de se combattre, le bras gauche de la république et sa fausse main droite partagent le désir commun d’étouffer le peuple de France. De temps à autre, il existe des révoltes sporadiques mais aucune ne se montre assez puissante pour renverser l’ordre établi. Après plus de 130 ans, force est de constater que la République semble s’être solidement implantée en France.

Je n’ai jamais cru que les Gilets Jaunes démonteraient le pouvoir macronien. Je n’ai pas plus envisagé une alliance entre ces deux pôles forts de la gauche que sont la France Insoumise et le Rassemblement National. Ces deux formations politiques partagent un fort attachement pour la République, la démocratie, le laïcisme, l’économie étatique, mais la divergence qui existe entre ces frères siamois sur l’immigration semble pour le moment une pierre d’achoppement qui ne devrait pas disparaître de sitôt. Je me souviens de la stratégie grossière, sanctionnée par l’échec, de Marine Le Pen entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2017 : éditant, pour séduire l’électorat de Mélenchon, un tract rappelant les nombreuses convergences politiques entre la FI et le RN… 

C’est pour cette raison que Macron n’a nul besoin de lutter contre ce rapprochement qui pourrait lui causer de nombreuses difficultés. Le principal danger, pour lui, reste l’abstention, qui bat de nouveaux records à chaque nouvelle élection. Les Européennes de 2019 ne devraient probablement pas échapper à cette tradition. Les Français finiront par se lasser de la politique politicienne, des grands débats sous contrôle, des sondages qui volent au vent du jour, des élections convenues et faussement rituelles, et choisiront d’aller vers des solutions alternatives… Tout ceci pourrait éventuellement donner naissance à de nouvelles formations politiques qui, si elles commettent les mêmes erreurs que leurs devancières dans l’approche doctrinale et stratégique, échoueront elles aussi. 

Le RIC n’est qu’un hochet. Et le hochet est aussi bien donné aux enfants pour qu’ils s’amusent que distribué aux grands pour flatter leur orgueil démesuré. Napoléon le disait bien, non sans cynisme, en parlant de sa « sublime  » Légion d’Honneur : « C'est avec des hochets que l'on mène les hommes.  » La mise en place de la démocratie directe dans notre pays lui administrerait, en quelque sorte, le coup de grâce. Elle instaurerait de façon officielle, sur l’ensemble du territoire et à tous les échelons, cette guerre civile permanente de tous contre tous qui détruirait totalement l’unité nationale à laquelle les Capétiens ont œuvré avec tant de soin pendant des siècles. Malheureusement, le RIC serait pour ses promoteurs l’occasion d’exulter de joie, car ils auraient l’impression d’avoir enfin ce fameux et tant désiré « droit à la parole  », qui repose en réalité, comme nous le savons bien, sur une conception biaisée de la souveraineté, doublée d’un égalitarisme forcené, détestable et néfaste à tous points de vue.

Par ailleurs, au vu du profil du personnel politique, de la formation doctrinale et politique des électeurs, de la mainmise des médias sur l’orientation des débats politiques, du peu d’intérêt des Français pour la chose publique, il faudrait des années pour remplacer cette classe dirigeante incompétente et pernicieuse par une nouvelle élite qui puisse être à la fois consciente des véritables enjeux et élue par le peuple. Encore serait-il malaisé d’être certain que la France gagne grand-chose à ce petit « grand » jeu. Au passage, le peuple de France existe-t-il encore ? Nous en reparlerons…

La création complète d’un Etat digne de ce nom, ou sa refondation sur des bases saines et intègres, ne sera pas la conséquence d’un processus démocratique ou républicain. Il résultera d’un retour du principe de légitimité et d’autoritéauquel j’adhère de toutes mes forces. Voilà l’œuvre à laquelle nous devons tous nous atteler.

Franck ABED

(1) Le tripartisme hérité de la Révolution de 1789, article publié en juin 2017

(2) Panorama critique de la droite, auto-édition, septembre 2016


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13 réactions à cet article    


  • Gollum Gollum 5 avril 2019 12:10

    Il résultera d’un retour du principe de légitimité et d’autorité auquel j’adhère de toutes mes forces.


    Légitimité fondée sur quoi ? Sur l’Église catholique, apostolique et romaine ?


    Mais vous avez fumé la moquette ? Plus personne n’en veut de cette Église, d’ailleurs corrompue jusqu’à la moelle si on en croit certaines affaires récentes..


    Plus personne n’en veut en raison même de son passé désastreux, de sa stérilité maladive.. de sa théologie foireuse.


    Par contre je vous rejoins sur le retour de l’autorité fondée sur un retour du sacré. Mais cela ne nous appartient pas.


    Curieux que vous soyez contre le RIC, la démocratie. C’est pourtant bien l’Église elle-même, pourtant hyper-autoritaire, qui a exalté l’axiome : Vox populi, Vox Dei...


    D’ailleurs si ma mémoire est bonne, vous qui exaltez les capétiens, Hugues Capet a été élu, choisi, certes pas par l’ensemble du peuple (cela aurait été infaisable), mais élu quand même..


    • Franck ABED Franck ABED 5 avril 2019 17:31

      @Gollum
      L’élection d’Hugues Capet ne peut être comparée avec la démocratie. Je suis fondamentalement contre la démocratie, encore plus si celle-ci doit désigner le chef. 


    • D’après les derniers sondages, la crise des gilets jaunes profite à Macron et à son parti qui arriveraient en tête de l’élection européenne. Tout ça pour ça, comme on dit. La France conformiste et frileuse n’est ni l’Italie, ni la Hongrie, et préférera toujours le consensus mou aux changements radicaux...


      • Cyril22 5 avril 2019 22:42

        @France Républicaine et Souverainiste
        Les sondages donnent entre le cinquième et le quart des suffrages à l’alliance des partis majoritaire, macron ne « profite » donc pas de la crise des gilets jaunes (disons qu’il a très légèrement remonté à son niveau d’avant-crise). Mais si cette liste est pour l’instant en tête relative des sondage, c’est qu’elle elle profite du *morcellement des oppositions*. Les 3/4 des gens sont d’accords pour être « contre » macron, mais sont en désaccord entre eux pour le choix de ce qu’il faut faire.
        Ce qui est même étonnant c’est à quel point un mouvement aussi intense que celui des gilets jaunes a finalement *si peu déplacé les intentions de suffrages*.


      • zygzornifle zygzornifle 5 avril 2019 17:34

        Les Jacqueline Mouraud, Marc Doyer, Ingrid Levavasseur furent rapidement démasqués par le bon sens populaire comme manipulateurs.


        Par contre les politiques sont toujours la .....


        • ddacoudre ddacoudre 5 avril 2019 17:51

          Bonjour

          J’AI bien aimé ton analyse pragmatique.im y. A quelques clichés de faux mais sans aller au fond des sources événementielles tu as bien développé les effets qu’elles ont engendré. Pour apporter de l’eau a ton moulin je invite à parcourir mon blog ddacoudre OverBlog. Il est inexact de classer a gauche de la FI et le RN. Si les revendications peuvent ou sont semblables, ce qui est normal dans une analyse des réalités observés, ils s’opposent sur l’essentiel la philosophie ou l’idéologie politique

          La FI est socialisante en restant attaché a la lutte de l’exploitation de l’homme par l’homme par le libéralisme capitaliste, et est donc humaniste, ce que tu as noté en parlant de l’immigration qui les oppose, sans que tu ais fait la différence entre le patriotisme et le nationalisme. Si, enfermer dans des frontières closent est du nationalisme dans laquelle l’on cultive une identité de l’entreprise soi fermé au monde, surtout s’il est pauvre. Le patriotisme est le souci de défendre son territoire et non de se fermer aux autres tout en étant fier d’être Soi. Le RN cultive des positions fascisantes, il y a 5 critères qui identifie cette tendance plus commune qu’on ne le pense. Nos difficultés sont du à l’organisation capitaliste du travail où l’homme ne peut pas disposer de ce qu’il produit. Tu pourras lire cela dans des analogies dimensions sur mon blog.

          Même si les statistiques sont modulables dans un intérêt politique évidant il y a un site fiable, celui du CVIPOF et d’autres comme Cortex qui regroupent des chercheurs tout azimut. Il faut également savoir que l’information a été réorganisé pour vendre de l’émotion et du drame afin de scléroser la réflexion qui s’en nourrir, tu trouveras cela sur le site« info sans info ». Les gilets jaunes devront un pur ou l’autre débattre pour définir une ligne de conduite où ils disparaîtront car le pouvoir est entrain d’organiser le retournement de l’opinion publique. La vie nous contraint de nous organiser pour avoir une représentation, s’opposer a cela, n’est pas tomber dans le cahos ou l’anarchisme qui sont des organisations, l’une de l’univers, l’autre du savoir absolue, mais dans le Cloaque ce qui n’est pas du même ordre. Que le citoyens lambda ne sache pas faire les distinctions nécessaire et qu’ils m’appellent par un non ou par l’auteur ou ai pire par le bordel, cela n’empêchera pas la réponse totalitaire que le pouvoir prépare. Ils ne reste au jaune que trois choix, 1/ s’organiser pour définir un projet revendicatif 2/ se rapprocher d’une organisation politique structuré. 3/ Amener un democratie tyrannique où tous les cinq ans on élira le tyran. Merci pour ton article. Cordialement ddacoudre OverBlog


          • Cyril22 5 avril 2019 22:58

            @ddacoudre
            " Les gilets jaunes devront un jour ou l’autre débattre pour définir une ligne de conduite"

            Vous venez justement de montrer le gap entre FI et RN, or les gilets jaunes radicaux sont sur le fil de l’ambiguité entre ces deux tendances, le RIC étant le totem commun, et « Macron démission » le slogan commun. Les Gilets Jaunes que l’article qualifie de manipulateurs sont les « réalistes » ou « modérés ». il n’y a absolument aucune « ligne de conduite » commune possible entre ces trois composantes, et le mouvement ne peut pas globalement se rapprocher d’UNE formation existante donnée. Du reste s’ils refusent des représentants, c’est qu’il n’y en n’a pas qui fasse consensus.
            Il y aurait pu avoir une plateforme sociale minimale à produire pour le grand débat, mais ils se sont récusés. Le mouvement restera « juste protestataire » et s’éteindra ou sera récupéré « par appartement » par des formations politiques.


          • Franck ABED Franck ABED 6 avril 2019 07:35

            @Cyril22
            « Les Gilets Jaunes que l’article qualifie de manipulateurs »

            Vous êtes sur d’avoir bien lu ce que j’ai écrit ?


          • Cyril22 6 avril 2019 09:27

            @Franck ABED
            Dans mon commentaire je parlais des différents courants de GJ, et je mentionnais entre autres les « modérés » dont vous avez écrit "Les Jacqueline Mouraud, Marc Doyer, Ingrid Levavasseur furent rapidement démasqués par le bon sens populaire comme manipulateurs"


          • Franck ABED Franck ABED 6 avril 2019 09:54

            @Cyril22
            Ces gens là ne sont pas des Gilets Jaunes.


          • ddacoudre ddacoudre 6 avril 2019 13:58

            @Cyril22 Bonjour

            Nois sommes encré dans une culture depuis des lustres qu’il est bien difficile de changer rapidement J’explique cela dans un article un peut long.

            Je suis égoïste. C’est sur cette observation des comportements humains qu’Adam Smith se base pour concevoir son axiome resté célèbre.

            « L’homme travail dans son seul intérêt et il met pour cela tout en œuvre, et ce faisant il travaille sans le savoir dans l’intérêt de la nation mieux que s’il avait voulu le faire. »

            Adam Smith est toujours considéré comme le père du libéralisme. Sauf qu’en son temps l’écologie il ne connaissait pas et aujourd’hui elle lui donne tors. Même si cela passe par la conciense de son intérêt individuel.

            Potentiels dominants.

            Quand on parle de l’intérêt individuel l’on pense toujours à l’égoïsme, comme s’il n’est pas un passage obligé. Personne ne peut se nourrir à la place d’un autre, personne ne peut ressentir l’environnement à sa place. Sommes nous égoïste pour cela, certainement pas. L’usage de ce mot pour désigner l’exces de tout, s’approprier sans partage, relève d’un comportement inné encré en nous pour sélectionner le meilleur dominant animalier. Celui qui doit disposer des meilleurs gènes pour assurer la descendance de son espèce. Si l’on imagine appartenir à une espèce spontanée façonnée dans la glaise par des mains divines, se poseront alors d’imaginaires maux venus d’un ange déchu. Nous sommes tous de potentiels dominants en compétition.

            C’est de ce que l’on peut se gaver que nous retirerons notre puissance en en privant les autres.

            Être pluridisciplinaire.

            Tous nous connaissons l’image du dominant animalier qui se goinfre à satiété avant d’en laisser les restes aux autres. En nous civilisant nous avons modifié seulement l’objet de notre appétit vorace. Pour prendre un raccourci, c’est devenu la monnaie et les dominants son ceux qui se sont inscrits dans l’organisation économique qui c’est structuré dans une chaîne de paradigmes successifs pour en arriver au paradigme actuel, le capitalisme et non le libéralisme. J’espère que sera saisi la différence. Il n’est pas évident de saisir cela si l’on ne s’instruit pas de pluridisciplinarité, si nous n’acceptons pas notre monde comme une organisation culturelle cérébrale qui satisfait aux besoins primaires innés.

            Que disons nous aujourd’hui que le monde appartient à ceux qui ont amassé de la monnaie. La révolution appuyé sur les « lumières », c’est a dire le développement de l’intellect à partir de la diffusion des savoirs démocratisés par l’imprimerie, à mis le pouvoir politique entre les mains des citoyens.

            Ne pas jeter qu’un noyau.

            Certes cela fut lent et brutal pour en arriver au vote de tous, soit 1944 pour nous. Nous avons équilibré la représentation du dominant par le principe républicain signifiant qu’il n’y avait plus de dominants humains en dehors de sa représentation systémique d’accès pour tous à l’égalité. Cela quelle que soit la nécessaire répartition des tâches propres aux besoins, qui se développent, conduits par le paradigme du dominant toujours présent en nous, régulé dans l’nter dépendance de nos vies Dans ce monde culturel chacun poursuit son expression en se valorisant, s’aimant, séduisant pour se distinguer et s’afficher comme meilleur, Chacun se chercher une place pour le démontrer, même en participant au concours du meilleur jet d’un noyau d’olive. Il vaut mieux cela que la guerre.

            Le capitaliste double sa mise.

            Il devient donc facile d’identifier quand nous passons de l’égoïsme naturel à celui du dominant refoulé qui affiche sa puissance en se gavant ou en amassant.

            Il commence par refuser de participer à la vie publique à hauteur de ces ressources. Il prêtant que c’est par celle-ci qu’il concours aux besoins des autres, alors qu’il lui laisse les restes. J’en ai écrit plusieurs fois la démonstration simplifier, je vais recommencer. Un entrepreneur embauche un employé pour l’aider. Il lui versé un salaire pour louer sa force de travail. Ensuite il verse à la collectivité des prélèvements, et se fixe une marge pour retirer son propre rêvenu et les besoins de fonctionnement de son entreprise.

            Il va devoir vendre sa production au prix du salaire + les prélèvements+ la marge. Le client qui est le salarié, n’a que son salaire qui est inférieure à la revente de son travail. Il ne pourra donc pas l’acheter et devra soit consommer moins, soit attendre de cumuler, soit s’endetter. S’il s’endette ils devra emprunter à ceux qui ont de l’épargne ou des fonds disponibles. Ceux qui ont pu amasser d’une manière ou d’une autre, même la petite épargne déposer dans les banques de ceux qui aurons décidé de réduire leur consommation ou autre.

            Nous percevons facilement que la monnaie que redistribue l’employeur en salaire il le lui récupère, et même plus quand il veut consommer à la hauteur du travail qu’il a accompli. Cette organisation s’appelle le capitalisme ou l’exploitation de l’homme par l’homme. Nous comprenons par cela que nous ne nous sommes pas écarté de nôtre inné, nous avons seulement développé un paradigme nouveau du dominant et par l’égalité et le libéralisme ouvert cette capacité à tous. A tous ceux qui par une destinée historique sont cooptés par la structure en place.

            Ainsi quand nous avons renoncé au pouvoir du peuple d’émettre de la monnaie pour l’attribuer aux banques et en particulier la BCE, nous avons redonner à ceux, qui disposaient déjà de ressources, de devenir des dominants financiers en prétextant que c’était leurs richesses qui créait l’activité économique. Leur ouvrant le droit à dirigé par leurs compétences

            C’est cela que nous entendons dans les prises de paroles. l’Europe sensé apporter le bien être en créant la BCE a renforcé le pouvoir des dominants. Cela fut possible parce que notre égoïsme naturel pensait y trouver son intérêt particulier sans aucun souci de partage pour tenir compte d’une réalité où nos existences sont interdépendantes. Et si l’autre ne sera pas nourri par ce que nous mangerons, notre capacité de compassion et d’empathie nous permettra de comprendre ce qu’ils peuvent ressentir en ne recevant que les restes. Mais mon raisonnement à une limite. Il repose sur la perception de la comparaison entre la misère et la pauvreté.

            La misère

            En France à l’exception de quelques cas nous ne sommes pas dans la misère. La misère c’est devoir aller sur les décharges. Ce n’est pas dépendre de la solidarité des autres, mais de leurs charités. Même si elle repose sur des sentiments louables. Elle ne repose pas sur la compréhension complexe de l’Inter dépendance de nos existences indispensables pour Être nommé et reconnu.

            La pauvreté

            La pauvreté c’est ne pas pouvoir avec son travail accéder à l’essentiel que l’on produit et à l’obstentatoire par la recherche de l’agrémantation de son existence, et non de se croire riche en se comparant à ceux dans la misère. Si cela passe par un paradoxe. Celui de pouvoir consentir des efforts pour y parvenir, tout en recherchant à réduire leurs pénibilités. Dans cette perspective nous y substituons des animaux, des outils, des machines, des robots. Ce sont là les conséquences d’une solidarité égoïste tenant compte de l’objectif républicain guidant la collectivité nationale.

            L’environnement

            Est-ce l’individualisme soutenu par son intérêt qui et la richesse des nations, où la soumission au dominant culturel Bêta, celui qui s’inscrit dans la structure sociale, tel un élu, un entrepreneur. En fait ceux qui cumulent les moyens d’un pouvoir sur les autres au nom, non plus d’une force physique, comme chez nos ancêtres préhistoriques, mais comme dispensateur, ordonateur, garant de la culture acquise, et de la place sociale qu’il a été nécessaire d’occuper.

            C’est donc l’environnement socio culturel qui déterminera la place du dominant « culturel ou systémique » suivant non plus seulement ses mérites, mais la place aléatoire de sa naissance. Ce n’est donc pas en ignorance de la collectivité que nous nous développons, d’abors pour exciter, ensuite pour vivre en collaboration avec ses semblables vers une finalité qui constitue l’attracteur humains

            Un bien que se réjouir de nos existences.

            En poursuivant le fil du raisonnement l’on peut s’interroger pour définir place des autres, ceux qui ne sont pas des dominants « culturels ou systémiques » et auraient pu l’être s’il étaient né ailleurs. Ils sont soumis par leur condition de salariés. Conditions que l’existence même d’individus, de citoyens qui disposant des capacités de dominants, non pu du fait de leur naissance trouver la place sociale y correspond, développent une aptitude à l’opposition, à leur reconnaissance et élaborent des stratégie pour y parvenir. C’est aussi bien l’ascenseur social, que la revendication, que l’idéal socialiste ou humanisme, que l’égalité homme femme qui représente un autentique bouleversement. En attendant la fin du salariat, l’abandon du mythe monétaire et la suppression des prisons.

            Dans l’ancien testament, soit quelques siècles, Eclesiaste disait ceci : " chapitre 3 verset 12. Ainsi je le sais, le seul bonheur pour eux ( les hommes) , c’est de se réjouir et de profiter de la vie . Quand quelqu’un mange bois et profite des résultats de son travail, c’est un don de dieu. Dans la revendication actuelle, les gilets jaunes ne sont pas au bout de leurs peines. Pourtant ils ne changerons pas leur destiné s’ils restent soumis. cordialement ddacoudre OverBlog


          • Cyril22 6 avril 2019 20:54

            @Franck ABED
            « Ces gens là ne sont pas des Gilets Jaunes »
            Bien sur que si, ce sont même les initiateurs du mouvement Gilet Jaune dans sa phase initiale anti-taxe (que Wauquiez était venu soutenir). il y a une conjonctions de courants divers, poujadistes, populistes, souverainistes, égalitaristes, etc. c’est pour ça qu’il n’y aura absolument jamais de porte-parole ou de représentant global du mouvement, ni de structure nationale.


          • Cyril22 6 avril 2019 21:08

            @ddacoudre
            « le pouvoir du peuple d’émettre de la monnaie »
            C’est un fantasme, jamais le peuple n’a émis de monnaie, mais les gouvernants. Jadis, c’était au niveau de la cité, de la province, puis de l’état, c’est désormais au niveau d’une confédération d’états. Le gap n’est pas tant le niveau où c’est fait, mais la synergie ou non avec une politique économique pilotée (sans aller forcément jusqu’au dirigisme intégral). En Chine ou aux USA la politique monnétaire s’occupe de croissance et de pelin emploi, ce n’est pas dans les statuts actuels de la BCE. Néanmoins Draghi a tenté la relance par la création de monnaie, mais l’argent émis n’a pas profité à l’économie vraie mais a été majoritairement injecté dans le « circuit financier », le niveau irréaliste de la bourse par rapport à la situation réelle en est la preuve.

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