Gilets jaunes et repas en famille
"Ils en ont parlé ...."
Comme pour l`affaire Dreyfus……, parler des Gilets Jaunes en famille, c`est l`assurance de fins de repas animées…..
Après 7 semaines de propagande télévisuelle intensive et de diabolisation systématique dans les médias aux ordres, il y a encore 55 % de sympathisants pour le peuple des ronds-points (ça ressemble au référendum de Maastricht non ?)...... Visiblement les communicants de l'Élysée sont débordés et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir tout essayé pour faire croire qu'il s'agissait là d'un ramassis de crétins sans cervelle uniquement épris de violence.
" Faut vous dire monsieur que chez ces gens-là, on ne cause pas monsieur, on ne cause pas, on compte" .....alors c'est sans complexe qu' on minimise les chiffres des manifestants et qu'on gonfle jusqu'au délire les pertes de chiffre d'affaires .
Un seul mot d'ordre depuis le 17 novembre : rendre impopulaire le mouvement des "gueux".
Du coup dans les familles il y a des désaccords qui finissent par s'exprimer sans nuances ; les perceptions sont différentes, chacun des bonnes raisons de penser ce qu'il pense et il serait illusoire de chercher si l'un a tort ou l'autre raison. En effet s'il est normal d'avoir une vision différente de la nouvelle Citroën selon que l'on est chauffeur de taxi où candidat au Paris-Dakar….. il est tout aussi normal que la perception des événements économiques soit elle aussi différente selon que l'on adopte une vision macroéconomique ( globale) ou micro économique ( locale).
Qu'on le veuille ou non le mouvement des gilets jaunes part de loin et a ses racines dans une réaction à la mondialisation sauvage qui se met en place sous nos yeux.
Deux écoles de pensée s'affrontent désormais (et renvoient au placard les vieilles notions de gauche et de droite ) :
- Les mondialistes (soutenus par les technocrates de Bruxelles) qui pensent que la loi du marché permet de régler tous les problèmes et cherchent à faire disparaître les états-nations.
- Les souverainistes, qui, eux, sont attachés à la préservation des spécificités nationales et ne veulent pas que leur pays devienne une sorte de région de la Grande Europe.
Le problème des communicants du "château", c'est que les milliers de gilets jaunes qui ont perdu leurs emplois suite aux délocalisations (loi du marché) et à la directive bolkenstein (importation de salariés à bas coût) ont tout compris :
Ils ont compris que ce ne sont pas les députés du parlement de Strasbourg qui prennent les décisions mais plutôt la Commission européenne composée de gens qui n'ont été élus par personne.
Ils ont réalisé qu'ils avaient hérité d`un président mondialiste sélectionné par les milieux financiers ( Goldman Sachs, Davos, Bilderberg, young leaders....) et Ils ont aussi compris qu'il devenait vital de modifier la constitution de manière à ce que le monarque ait des comptes à rendre au peuple qui l'a élu ( ce qui n'est pas le cas actuellement)....
Ce contre-pouvoir c'est le RIC référendum d'initiative citoyenne qui fonctionne à la satisfaction générale dans différents pays dont la Suisse.
Bien sûr les manifestations de gilets jaunes dérangent, mais ce n'est pas une raison pour ostraciser des milliers de braves gens qui ne font que défiler paisiblement (osant enfin montrer qu'ils sont pauvres) en les amalgamant avec quelques dizaines de casseurs patentés que l'on retrouve systématiquement à la fin de toutes les manifestations.
Soyons clairs ce sont des casseurs qui ont tagué l'Arc de triomphe et ce sont des gilets jaunes qui, ce jour-là, ont protégé la flamme du soldat inconnu des casseurs en question.(j'ai vu personnellement des quinquagénaires empêcher quelques jeunes excités de mettre le feu à des poubelles).
J'ai pris la peine d'aller sur les ronds-points et j'en suis chaque fois reparti avec une admiration certaine pour ces personnes capables de passer des nuits dans le froid où sous la pluie. Je n'y ai pas trouvé de foule haineuse, mais plutôt des hommes et des femmes solidaires entre eux, exaspérés par l'autisme du pouvoir.
Je pense qu'on doit être solidaire de leur cause même si on n'est pas immédiatement dans le besoin, et c'est en les côtoyant j'ai repensé à cette phrase de l'abbé Pierre :
"Un sourire coûte moins cher que l'électricité, mais donne autant de lumière."
Pour le moment, je me fais tout simplement un devoir de leur porter un peu de nourriture chaque fois que j'en ai l'occasion..... Chaque fois ils tiennent à faire asseoir le vieux bonhomme à la canne que je suis devenu, et veulent à tout prix que je partage un café avec eux.
Aujourd'hui encore je suis content ; on m'a offert ce que j'appelle désormais" le café du coeur".
5 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON