Gilets jaunes. Où en est-on ?
Le mouvement semble s’essouffler, mais il n'est qu'en sommeil. Tout reste à réinventer. Il faut bien sûr un parti. Sinon quel débouché autre que la violence. L'exigence de démocratie directe est un concept rendu populaire et populiste par l’extrême droite contemporaine. Les tenants d'une ligne radicale en ce domaine sont sans avenir, du moins à court terme, mais notre époque va si vite qu'on peut se demander si le long terme ne va pas demain devenir du moyen terme.
Pourtant Ingrid Levavasseur abandonne son projet de liste, mais entend en recréer une, de façon plus intelligente et surtout plus consensuelle. Elle reste une bonne candidate, sinon la meilleure des émergents. La compétition entre les leaders semble s’être assagie au même titre que se clairsèment les rangs des manifestants. Demain la volonté des manifestants sera un test. Leur nombre importe peu, ce doit être un nouveau terrain de lutte à investir avant celui du politique. Il faut aussi faire appel à des spécialistes de la communication pour imposer le mouvement et le rendre incontournable au même titre qu'une force politique de 8 à 12 % et qui peut gagner beaucoup d'abstentionnistes chroniques. Les revendications anti immigration y tiennent remarquablement peu de place, même si la composition ethnique des gilets jaunes est surtout blanche, sans pour autant être conservatrice.
La question de la pauvreté est au cœur de leur combat. La révolte des gilets jaunes est une émeute de la faim. Surgie dans un pays qui s'en croyait préservé, cette question sociale réapparaît dans toute son ampleur. Bien sûr le RIC cette exigence démocratique existe bel et bien et confère à ce mouvement une réelle dimension politique en l'arrachant au seul intérêt de classe.
Depuis peu, le mouvement se structure dans la sphère du méta politique. De nouveaux acteurs interviennent sur la scène médiatique, comme RT, Sputnik ou encore Agoravox. Des invités surprises sont conviés à ces fêtes, la Russie de Poutine, mais aussi l'Italie des 5 étoiles. Le cas des italien adhérents à ce parti devrait cependant faire méditer leurs émules transalpins. La Ligue, d'ex allié devient une rivale en très bonne posture pour demain gouverner seule. Les résultats économiques tardent en effet à laisser voir leurs retombées. L'expérience italienne d'un réel populisme dépassant le clivage traditionnel gauche droite s’avérerait déjà dépassée. Il n'en est cependant rien car le mouvement des Gilets jaunes est en train de reprendre ce flambeau.
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