Gouvernement Victime ou Victimisation du gouvernement ?
L’affaire Jean Sarkozy et celles qui lui ont précédé ont mis en lumière l’arme de défense du gouvernement : se poser en victime, renverser la faute pour mieux faire oublier les faits d’origine.

En effet, alors que l’accession de Jean Sarkozy était un mélange de népotisme et de stratégie politique (permettre au clan Sarkozy de contrôler les projets immobiliers du Grand Paris pour la Défense), ses défenseurs en ont fait une victime des médias et de l’opinion publique.
Certains comme Isabelle Balkany (célèbre pour son exemplarité politique) a parlé « d’injustice », osant même dire que « tous les jeunes ont la possibilité, par le mérite, d’accéder à de telles fonctions ». D’autres, comme Yves Jego, ont parlé « de début de totalitarisme », à propos de l’acharnement médiatique.
Jean Sarkozy, victime d’injustice et incarnation de la méritocratie.
Le pire de l’indécence et de la stupidité a été l’intervention de Fadela Amara qui a déclaré : « Jean Sarkozy aurait dû saisir la HALDE pour discrimination au patronyme ». Pourquoi pas non plus un plan banlieue à Neuilly ?
Voilà ce que l’on devait finalement retenir du message gouvernemental. Tous ses défenseurs ont donc essayé de faire dévier le débat.
De quoi Jean Sarkozy est-il victime ? Sinon de l’extravagance de sa candidature et de l’inexpérience de son parcours.
Faire croire aux français que cette élection relève du mérite est une honte. Cet homme, à 23 ans, a abandonné une classe préparatoire de Khâgne et a triplé sa deuxième année de droit.
Pensez-vous une seule seconde, qu’un étudiant de 23 ans dans son cas, mais sans le patronyme « présidentiel », pourrait briguer un tel poste en France aujourd’hui ?
Pas une seule personne ne pourrait employer le mot « mérite » pour qualifier un jeune avec un parcours scolaire inachevé et semé d’échecs comme celui de Jean Sarkozy.
Pourtant des gens comme Frédéric Lefebvre ou Isabelle Balkany le croient, ou le font croire.
Il ne faudrait pas oublier que cet homme est favorisé. Que personne d’autre n’aurait pu, à 21 ans, se faire élire conseiller général à Neuilly. Et encore moins administrateur de la première place d’affaire d’Europe.
Cette tendance à la victimisation des élites fautives est à généraliser
Souvenez vous de la blague raciste d’Hortefeux. Le gouvernement a fait croire à une cabale d’internet envers ce pauvre auvergnat et a prétendu que cela relevait de l’atteinte à la vie privée.
En faisant oublier dans le même temps que l’affaire ne provenait pas d’une vidéo volée du net, mais bien d’un journaliste officiel de Public-Sénat. Cela ne relevait pas non plus du domaine privé puisque il y avait des dizaines de journalistes réunis au campus de l’UMP.
Frédéric Mittérand est également un bel exemple du fautif devenu victime et des dénonciateurs devenus coupables.
Il ose défendre Polanski, s’immiscer dans la justice, et se voit récompensé et soutenu par tous, pour son courage et son humilité. Certains parlent de « chasse à l’homme », de « lynchage ». Et aussitôt Le Monde, Mélenchon, Lefebvre… défendent cet homme en le hissant au rang des dignes victimes des médias et de l’opinion publique.
Pour couronner le tout, Frédéric Lefebvre s’en prend aux journalistes en les accusant d’attaquer quotidiennement Sarkozy. Et oui ce n’est pas une blague !
La stratégie était fine. Le plan de communication bien rodé. Les erreurs de cette élite vite oubliées.
On s’offusque de ce qu’ils ont fait … mais nous n’avons pas le droit. La majorité trouvera toujours des prétextes pour faire taire ceux qui osent les dénoncer.
Vous osez critiquer Hortefeux ? Cela veut dire que vous soutenez internet, ce « caniveau de la démocratie ».
Vous osez critiquer Mittérand ? Cela veut dire que vous pensez qu’il est pédophile ou que vous êtes d’accord avec le Front National
Décidément, tous ces ministres n’ont pas l’art de travailler pour ce qu’ils ont promis de faire, mais l’art de défendre, ce qu’ils n’auraient pas dû faire.
D.Perrotin
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