Grave crise du recrutement dans l’éducation...
À l’issue des concours organisés pour la rentrée 2022, plusieurs milliers de postes ne seront pas occupés : 4000 postes !
Ce n'est pas étonnant quand on connaît tous les acquis sociaux perdus au fil des années par les enseignants : disparition des IPES qui permettaient à des étudiants s'engageant dans la carrière de poursuivre leurs études tout en étant rémunérés, disparition de la CPA : dès l'âge de 55 ans, les professeurs pouvaient exercer à mi-temps, en recevant 80% de leur salaire, report de l'âge de la retraite à 62 ans comme pour tous les salariés...
Ce n'est pas étonnant quand on considère toutes les réformes successives menées sans concertation avec le monde éducatif...
Par exemple, la réforme des collèges initiée par Najat-Vallaud Belkacem : l'enseignement du latin et du grec avait été amoindri et réduit à peau de chagrin car intégré dans les fameux EPI, ou Enseignements pratiques interdisciplinaires.
Le latin et le grec étaient, alors, mis en relation avec d'autres disciplines et non plus étudiés en tant que disciplines à part entière.
L'étude de ces langues était bel et bien escamotée, avec cette réforme des Collèges.
Autre exemple plus récent : étonnamment, la réforme du lycée initiée par Jean-Michel Blanquer avait consisté à supprimer les maths en classe de première, sauf pour les élèves qui choisissaient cet enseignement de spécialité.
Curieuse décision, tout de même ! Alors que les mathématiques paraissent essentielles dans notre monde numérisé, cette discipline n'était plus obligatoire au lycée, dès la classe de première !
Ainsi, certaines disciplines demeurent "sous tension", c'est le cas justement des lettres classiques, où 57 % des postes seulement sont pourvus, ou de l'allemand (55 % des postes pourvus contre 70 à 81 % durant les trois années précédentes).
Certaines disciplines présentent des taux d'admission insuffisants comme la physique-chimie où 66,7 % des postes sont pourvus, 80 à 100 % durant les trois années précédentes, les mathématiques pour lesquelles 68,5 % des postes sont pourvus, contre 84 à 92 % durant les trois années précédentes, ou encore les lettres modernes où 83,5 % des postes sont pourvus (contre 98 à 100 %).
On remarque des déficits inquiétants notamment en lettres classiques et en mathématiques, conséquence de réformes absurdes, mal pensées...
Cette crise inédite du recrutement enseignant se traduit "par un renforcement du recrutement de contractuels afin de préparer dans de bonnes conditions la rentrée 2022 et préserver les capacités de remplacement dans les académies", a affirmé le ministère de l'Éducation nationale. Comme attendu, les résultats des concours enseignants du premier degré dévoilent de sérieux déficits de recrutement dans les académies franciliennes.
Il est temps de revaloriser la profession d'enseignant : augmentation des salaires, rétablissement des IPES pour aider de jeunes étudiants à s'engager dans ce métier, diminution des effectifs des classes souvent surchargées, etc.
Mauvaise nouvelle : le nouveau ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a indiqué vouloir "compenser" l’absence d’un professeur absent par un autre... comme si les emplois du temps des enseignants leur permettaient de remplacer les collègues absents ! Encore une dégradation annoncée des conditions de travail des enseignants...
Encore une fois, les politiques méconnaissent les réalités du monde du travail !
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2022/07/grave-crise-du-recrutement-dans-l-education.html
Sources :
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