Grèce : 3ème plan d’aide ou sortie de l’Euro ?
Le deuxième plan grec touche à sa fin d’ici juillet, mais il semble que tout accord entre la Grèce et ses créanciers soit impossible. Les 7,6 milliards d’euros restant à payer aux grecs ne le seront peut-être jamais. Le plus grave à court terme étant qu’Athènes ne peut retourner vers les marchés financiers en l’état, mais que politiquement les exigences de ses créanciers de la Troïka sont désormais inacceptables pour le peuple grec.
Le deuxième plan grec touche à sa fin d’ici juillet, mais il semble que tout accord entre la Grèce et ses créanciers soit impossible. Les 7,6 milliards d’euros restant à payer aux grecs ne le seront peut-être jamais. Le plus grave à court terme étant qu’Athènes ne peut retourner vers les marchés financiers en l’état, mais que politiquement les exigences de ses créanciers de la Troïka sont désormais inacceptables pour le peuple grec.
Tout d’abord la situation du pays est très tendue : le PIB de 2008 à 2015 est passé de 100 à 75, et la balance commerciale est revenue à l’équilibre alors que le pays accusé un déficit de 14 % du PIB : moralité de l’histoire la consommation publique et privée est passée de 114 à 75 (soit une baisse de 35 % du niveau de vie). Aujourd’hui politiquement c’est Syriza ou le chaos, les grecs ne sont plus prêts à accepter une baisse supplémentaire de leur niveau de vie. Un tel effondrement rappelle fâcheusement celui des pays de l’Est à la fin du communisme…
Côté dette, cette dernière est possédée essentiellement par la BCE, les Etats Européens et le FMI : environ 240 milliards sur 321 milliards, soit 175 % du PIB (voir http://www.christophebugeau.fr). Or, les grecs ont besoin de payer les échéances de remboursement du capital qui tombent régulièrement. Revenir sur le marché des changes est une impossibilité aujourd’hui puisque la Grèce ne peut emprunter qu’à un taux de 25 % sur taux, ce qui n’est pas tenable.
Quelles sont donc les options du gouvernement ?
En passer par les « réformes » demandées par la Troïka ? Impossible politiquement, car si les grecs ne veulent pas sortir de l’Euro et n’ont pas donné mandat pour ce faire à Alexis Tsipras, il n’en demeure pas moins qu’ils ne peuvent accepter d’autres sacrifices. Le gouvernement tombera en cas de reniement, et le pays se retrouverait dans une grave instabilité politique.
Réussir à obtenir une baisse de 100 milliards d’euros de la part des créanciers publics ? C’est ce que demande la banque Lazard conseil du gouvernement grec, mais cette option paraît peu réaliste : cela fait un an que cela est demandé par la Grèce. En effet, si Syriza a paru très revendicatif lors de son arrivée au pouvoir, elle est depuis revenu aux revendications de l’ancien gouvernement PASOK-Nouvelle Démocratie. La réponse à cette revendication est simple : la troïka n’a pas versé un centime à la Gréce depuis…fin août 2014 !
Il serait de toute façon difficile aux créanciers de faire un tel choix volontairement : la BCE qui est sous-capitalisée serait dans de graves difficultés, et les pays membres qui ont fait un prêt à la Grèce seraient très en difficulté aussi devant leurs parlements. Il est très probable que la situation reste bloquée à cet égard.
La piste qui semble se profiler pourrait être une aide venant de la Chine ou de la Russie. Ces deux pays voulant accroître leur influence dans la région. Et aussi, une sortie « contrainte » de l’Euro, le gouvernement grec pouvant démontrer à ses concitoyens que malgré ses négociations, il ne pouvait faire autrement !
Dans ce cas, comme pour Chypre, un contrôle des changes serait rétabli, qui apparemment n’entrainerait pas une exclusion de la Grèce de l’Europe. Se pose alors la question d’une éventuelle dévaluation qui aurait pour effet d’entraîner de facto un défaut de paiement. Et bien sûr, se pose la question d’une éventuelle contagion vers d’autres pays comme l’Espagne ou le Portugal !
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