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Accueil du site > Tribune Libre > Greenwashing : les usines de dessalement

Greenwashing : les usines de dessalement

Le greenwashing est le fait de donner à l’opinion publique une image « verte » d’un produit, en omettant certains de ses aspects. C’est le cas des usines de dessalement.

Alors que de plus en plus de personnes dans le monde sont confrontées à des sécheresses, les usines de dessalement poussent un peu partout, et se donne l’image d’une solution miracle. Imaginez, transformer l’eau salée des océans, qui recouvrent 70% de la surface de notre planète, en une eau potable alors que vous en manquez ! Ça y est, nous avons un moyen de transformer les océans en une source d’eau « quasi-infinie », plus de sécheresse donc. Une bien belle rhétorique.

Les usines de dessalement sont d’abord apparues dans les pays du Moyen-Orient, et prennent forme dans les pays qui ont les moyens et qui doivent faire face à la sécheresse. Le marché est en forte croissance. Intéressons nous aux mots employés par deux entreprises construisant ce type d’usine.

- Le groupe Areva sur son site internet, sur son usine de dessalement en Namibie : « l’usine produira 20 millions de m3 d’eau potable par an, suffisamment pour alimenter la mine d’uranium de Trekkopje sans puiser d’eau souterraine », « Le projet constitue donc une illustration concrète des engagements d’AREVA en matière de responsabilité sociale et environnementale  », « son souhait que l’industrie minière profite aux citoyens namibiens dans le respect de l’environnement ». Sur une autre page du site « la construction d’une usine de dessalement ouvraient donc la possibilité d’une ressource additionnelle quasi inépuisable ».

- Sur le blog consacré à sa recherche General Electric consacre un article sur sa R&D sur les usines de dessalement et termine par : « This will potentially provide domestic water to nearly one billion people who would otherwise live under high water-stress conditions ! ».

Allez sur les sites internet des constructeurs de ces usines, certains parleront d’efficacité énergétique, aucun de l’acidification des océans, mais tous vous parleront de responsabilité environnementale. On nous ressort ainsi le discours sur les merveilles du progrès technique dans un monde avec des ressources infinies, à la sauce écolo.

Les usines de dessalement ont deux défauts majeurs : leur coût énergétique et l’acidification des océans. Ces défauts sont liés au réchauffement climatique (l’un en contribuant à l’effet de serre, l’autre en diminuant la capacité d’absorption de CO2 par les océans), qui rappelons-le est la source du dérèglement climatique qui mène aux sécheresses. Un cercle vicieux en somme.

Le but de cet article n’est pas de condamner cette technologie. Certaines îles par exemple, comme les Maldives, dépendent entièrement de cette technologie pour accéder à de l’eau potable. Mais l’image émise est trompeuse et ne prend pas en compte les conséquences sur le long-terme que nos décideurs devraient considérer davantage. Telle qu’elle existe, la technologie du dessalement de l’eau ne peut être une solution durable pour lutter contre la crise de l’eau. 

 blogEAUsphere


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4 réactions à cet article    


  • Redrogers 18 novembre 2011 12:22
    J’au voté pour votre article car il est très important de parler de ce sujet et de tordre le coup aux discours vantant la nouvelle « bonne trouvaille » pour surtout ne rien changer !

    Ceci dit, il y a un point de votre argumentaire qui me gêne :

    « Les usines de dessalement ont deux défauts majeurs : leur coût énergétique et l’acidification des océans. Ces défauts sont liés au réchauffement climatique (l’un en contribuant à l’effet de serre, l’autre en diminuant la capacité d’absorption de CO2 par les océans), qui rappelons-le est la source du dérèglement climatique qui mène aux sécheresses. Un cercle vicieux en somme. »

    Ok pour le coût énergétique qui est énorme.
    Mais l’acidification, telle que vous la présentez ici, est un autre problème. Ce dont vous parlez est due à une accumulation de CO2 dans l’atmosphère et donc à une hausse de son absorption par l’océan.
    Le vrai problème du dessalement est le rejet en mer d’énormes quantités de saumure qui tuent tout ce qui se trouve à proximité, voire au delà... Et il est vrai que la saumure peut être acide mais cela n’a pas de rapport avec le CO2.

    • blogeausphere blogeausphere 18 novembre 2011 13:38

      Merci à vous pour cette rectification.


    • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 18 novembre 2011 13:50

      J’aime des usines de dessalement.

      Pointer du doigt le greenwashing est, certes, une démarche de conscientisation intéressante, mais en l’occurrence, l’exemple est mal choisi.


      • bzh_nicolas 18 novembre 2011 19:35

        Bizarre de choisir les usines de dessalinisations pour parler du greenwashing. Certes elles sont polluantes (quelles industries ne le sont pas.. ?) mais ce ne sont surement pas les pires.
        Concernant l’acidification des océans, rien à voir il s’agit d’un phénomène totalement différent.

        Et pour l’instant il n’y a aucune autre solution réaliste pour lutter contre le manque d’eau potable ni à court terme, ni à moyen terme ni même à long terme (on va oublier le remorquage d’iceberg qui s’il est possible techniquement est ridicule au niveau coût-rejet polluant).

        Il y avait bien d’autres exemple bien plus pertinent à présenter, dommage.

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