Grippe A (H1N1) : les conclusions de mon enquête
L’épidémie de grippe est achevée. Le comité d’urgence de l’OMS devrait se réunir pour décréter la fin de la pandémie. Drôle d’annonce, qui rappelle certaines déclarations politiques, il est urgent d’attendre. Il serait donc urgent de décréter la fin de la pandémie. On constate le sérieux avec lequel l’OMS prend l’affaire en main, telle une réunion de généraux du Pentagone. La pandémie est achevée. L’armistice est signé avec le virus H1N1. Vous pouvez dormir tranquilles, citoyens planétaires, l’attaque de la grippe est terminée ! Paix à vos âmes inquiètes !
Les experts de l’épidémiologie ont pris la grippe H1N1 avec sérieux. Pour nombre de citoyens, la campagne de vaccination a été une grosse farce. Il y aurait eu une disproportion entre la menace pandémique et le dispositif mis en place pour piquer les populations. Telle est l’opinion régnante sur cette affaire. Mais nul n’a la possibilité de juger, sauf les parlementaires auxquels les textes législatifs accordent des moyens d’investigation étendus. Encore faut-il que ces parlementaires soient déterminés à aller au bout de la vérité. Précisons que deux commissions vont se pencher sur la grippe. La première, votée par les députés à l’initiative du droit de tirage exercé par le nouveau centre, tentera d’élucider les raisons pour lesquelles seulement 5 millions de Français ont été vaccinés en dépit d’un dispositif mis en place pour en vacciner 4 à 8 fois plus. Seront examinés les détails de la procédure mais aussi l’impact des mouvements anti-vaccins sur notre territoire. Apparemment, cette commission n’enquêtera pas sur les experts et les labos et sans mauvais esprit, les conclusions de cette enquête devraient servir au gouvernement pour mieux entuber les Français lors de la prochaine pandémie. Le Sénat lui aussi diligente une commission, suite au droit de tirage exercé par François Autain, au nom du groupe réunissant les élus communistes et du parti de gauche. L’enquête visera à établir de possibles liens d’intérêt entre experts de la ministre Bachelot et laboratoires, liens ayant poussé les responsables à mettre en place ce coûteux plan avec les 94 millions de vaccins commandés.
Attendons que ces commissions travaillent mais sans attendre, je livre ici les conclusions de ma propre enquête sociologique et philosophique. Je résume les faits tels que je les ai perçus. Le 12 juin, sur la base d’éléments lacunaires, l’OMS déclenche le niveau 6 de pandémie. Sont invoqués entre autres un nouveau virus et une propagation d’une rapidité foudroyante. En fait, cette rapidité n’a rien d’un élément épidémiologique scientifique. Elle est due aux voyages internationaux et peut-être, à une présence du virus dans de nombreux pays avant que la détection du H1N1-2009 ne soit mise en place. L’indice déterminant étant le taux de reproduction, on pouvait l’estimer, dès juillet 2009, à 1.3, ce qui représente une grippe pas vraiment contagieuse, alors que les données de mortalité permettaient à cette époque de conclure à une grippe moins grave que les précédentes épidémies saisonnières.
En dépit de ces éléments, nombres de pays riches, dont la France en tête, se sont précipités pour passer commande de vaccins et mettre en place des dispositifs plus ou moins lourds. La France s’est signalée par le déclenchement d’un dispositif organisé comme si nous étions en état de guerre. Si bien que d’aucuns ont comparé le plan pandémie à une usine à gaz de l’ère soviétique. La grippe était banale mais avec un acharnement sanitaire sans faille, la ministre a exhorté les Français à se faire vacciner, quitte à employer des méthodes de désinformations basées sur la peur ou la morale. L’objectif des autorités a sensiblement dévié par rapport à une opération de santé publique. Il fallait que le plan réussisse. A la santé publique s’est substituée le succès des opérateurs de santé. Mais ces opérateurs ont échoué parce que les Français ne se sont pas laissés manipuler.
Une conclusion sous le signe de la perplexité. J’ai le soupçon que les responsables de cette lutte contre le virus grippal sont des individus obtus, psychorigides, obsessionnels, voire même psychopathes. Par on ne sait quel parcours existentiel, ils en sont venus à considérer que la grippe est une pathologie nécessitant la vaccination généralisée. Vous allez me demander sur quelles bases j’émets cette suspicion si cruelle à l’égard de gens censés veiller sur notre santé. Eh bien, je me base sur des recoupements de faits, de déclaration, d’écrits. Comme par exemple les propos d’un épidémiologiste qui sur son site, regrette que la vaccination n’ait pas été totale, jugeant que 300 morts de la grippe sont une honte et pourraient être évités. Alors que d’autres responsables de santé ont encore insisté sur la vaccination une fois l’épidémie achevée.
Chacun voit midi à sa porte. Les responsables finissent par devenir psychorigide. Le névrosé croit qu’il est bien que construire des châteaux en Espagne, le psychotique pense qu’il peut les habiter. Ainsi parlait Desproges qui aurait pu dire que le névropathe croit utile de proposer une vaccination généralisée alors que le psychopathe pense que ça peut arrêter le virus.
Cette affaire pandémique a dévoilé avec un éclat certain la présence de sérieuses questions de société sur les choix technologiques, sanitaires, mais aussi sur les intentions et motivations des technocrates en charge des décisions concernant les pratiques publiques. Le rôle des médias doit lui aussi être interrogé, car ils ont relayé sans aucune directive officielle les images et déclarations servant les autorités, en considérant que ces autorités ne peuvent pas se tromper. Ces dérives sont inquiétantes car elles minent peu à peu la démocratie. Qui nous dit qu’en matière de climat, de voitures électriques, de plans divers, de la guerre en Afghanistan, de la crise économique, les experts prennent les bonnes décisions ? Il a y fort à craindre que nous ne soyons voués à subir les décisions d’en haut, parfois utiles mais aussi en de multiples occasions, des décisions mauvaises, pouvant être liées à des conflits d’intérêt et quand ce n’est pas le cas, c’est le zèle technocratique, le souci d’action intempestive, la névrose du bureaucratique, qui joue. Une de mes connaissances est psychiatre en ville. Il n’a pas hésité à évoquer un profil psychique des experts et caporaux du plan pandémie qu’on retrouve chez les militaires, avec le sentiment d’agir, d’être dans l’action, de frissonner d’un peu de gloire en jouant les soldats sur le front anti-grippal.
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