H1N1 : désordres mentaux chez les enfants… et les politiques aussi

L’information a été donnée par le NYT. Quatre enfants atteints de la grippe A (H1N1) ont développé ce que les médecins américains nomment seizure. Terme signifiant désordre mental ou alors attaque cérébrale. Comme par exemple dans les crises d’épilepsie. Ces quatre enfants ont été hospitalisés pour des complications neurologiques. Faut-il paniquer ? Bien sûr que non. Car comme le précise le billet du NYT, chaque année, la grippe saisonnière produit ce type de complication chez quelques patients infectés par le virus. C’est comme on dit, de l’ordinaire. D’ailleurs, la docteure Anne Moscona sous-entend clairement que le virus H1N1 de 2009 se manifeste comme la plupart des grippes saisonnières et donc, qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter plus que de raison tant que cette grippe se présente sous un volet pour ainsi dire familier. Etant entendu que les complications neurologiques liées à la grippe sont assez courantes chez les enfants, cibles préférentielles de la grippe saisonnière. Et donc, dans un langage performatif, l’auteur du billet affirme sans détours qu’il faut s’attendre à voir se développer des complications neurologiques chez les enfants dans ce contexte de pandémie grippale qui aussi pandémique soit-elle, n’en n’est pas moins comparable à une épidémie saisonnière ordinaire mais un peu plus accentuée. La Dr Moscona invite les parents à ne pas s’affoler en cas de symptômes de type caractériel, irritabilité, personnalité, car c’est courant et la seule attitude à avoir est d’aller consulter le médecin. La grippe, autant que je me souvienne, m’a parfois secoué. En remontant le fil de ma mémoire, je me souviens d’un épisode de confusion mentale alors que j’étais fiévreux. Je devais avoir 7 ou 8 ans. J’avais l’impression que les murs de la chambre se déplaçaient. Bref, la fièvre était sans doute en cause. Avais-je la grippe, ou une angine, je ne sais plus.
En conclusion, les autorités préconisent une attitude attentive mais pas d’affolement. Pour l’instant, la grippe A n’a pas montré une virulence détonante ou dénotante. Il faut rester calme en sachant qu’inévitablement, les complications neurologiques sont envisageables, comme chaque année, et que quelques décès sont à prévoir, comme les autres années. C’est d’ailleurs l’issue du scénario prévisible. Une mise en intrigue, avec les premiers cas au Mexique, des questions, sur l’origine de la grippe dite mexicaine, puis porcine. Des spéculations sur le cas zéro, spéculations qui n’ont jamais eu cours dans les grippes saisonnières précédentes. On dirait une série télévisée produite pour occuper les JT. Les cas repérés au Mexique, les images d’écoles fermées, de gens avec des masques, bref, exactement comme dans un film catastrophe de série B. Ensuite, suspense, les cas apparaissant aux Etats-Unis, puis en Europe. Les premiers pays touchés. Les statistiques de l’OMS, les quelques cas recensés en France, dans des écoles puis des centres de vacances. Incroyable suspense. Les gens paniqués. Les commandes de vaccins. La série médiatisée intitulée « panique H1N1 » et diffusée selon les événements disponibles, dure depuis quatre mois. Mais comme nous y invite le chroniqueur du NYT, la grippe A de 2009 est une grippe qui comme les autres grippes, se répand, occasionne quelques désordres chez les enfants et j’ajoute, quelques décès chez les personnes fragiles. Mais en France, qu’en pensent nos élites ?
Pas plus tard que le 24 juillet, on peut lire une courte tribune sur cette même grippe mais contrastant et quelque part, la confrontation des deux papiers, celui du NYT et celui du Monde écrit par Jean-Marie le Guen, député socialiste aux maroquins multiples, responsable des questions de santé pour le PS, vice président de l’Assemblée nationale, membre du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie, président d’une mission parlementaire sur la grippe aviaire et président des hôpitaux de l’assistance publique, cette confrontation offre une mise en abîme saisissante. Que peut-on lire sous la plume de JM le Guen ? Que malgré les 96 millions de doses de vaccins, nous ne serions pas prêts à gérer la pandémie en France. Qu’il faudrait se mobiliser pour agir, informer, s’agiter, car la grippe A est une menace, qu’elle peut muter, qu’il peut y avoir des tas de morts. Mobilisation générale du peuple français. On se croirait en guerre. Contagiosité, angoisse des citoyens, crise sanitaire majeure suite à une mutation du virus. Je cite le Guen « Un peuple responsable et mobilisé est essentiel pour faire face à une crise sanitaire. Un déficit de confiance et d’information ne peut conduire qu’à une plus grande dissémination du virus et à une profonde désorganisation sociale qui aggraverait les conséquences de l’épidémie. »
J’avoue que n’étant pas prophète, je ne peux assurer avec certitude que la grippe A (H1N1) de 2009 sera dévastatrice ou a minima un grave problème. Je suis pour l’instant convaincu du contraire. Et je remarque qu’un responsable politique du PS va dans le sens de l’affolement. Alors, je me demande si cet homme est au service des Français, ou bien se sert de cette pandémie pour se justifier et se glorifier, entre autres, d’avoir en 2005 alerté, en tant que rapporteur sur les questions de santé, Xavier Bertrand et Jacques Chirac, sur les risques de pandémie grippale. Et de doubler la mise en 2009 après 2005. Nous en étions alors à l’époque de la panique aviaire. Selon le Guen, le vaccin est une arme médicale contre la grippe qui peut contourner la ligne Maginot. Apprécions l’usage d’un langage guerrier. J’irai même plus loin. Je pressens quelque fascisme socialiste chez ce personnage de pouvoir. Quelque propension à affoler les masses pour les enrôler au service d’une cause qu’il a jugée légitime. Quelques relents militaires à l’appui. Bref, ça ne sent pas très bon chez les Socialistes. Après Lang et Hadopi, Rocard et le carbone, Attali et la croissance, voilà le Guen et le virus. C’est un peu hors sujet mais c’était trop tentant de dénoncer cet abrutissement des figures du PS, inaptes à gérer les problèmes de la société, à côté de la plaque. Le PS deviendrait-il un parti fasciste d’un genre nouveau ? A bon entendeur salut !
La grippe A de 2009 n’est pas un problème sanitaire majeur, jusqu’à preuve du contraire. Par contre elle dévoile des problèmes sociétaux et politiques majeurs. Quelques responsables politiques semblent devenir fous. C’est dans la logique des choses dirait Hermann Broch. Les politiques les plus virulents sont à la fois experts et élus.
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