
La collaboratrice de N. Sarkozy a reconnu n’avoir utilisé que 5 % des 94 millions de doses du vaccin AH1N1 – soit seulement 1/20
e – qu’elle avait commandées sous la dictée de son chef. En effet, notre "omni-boss", qui décide de tout, a pris tout seul, comme à son habitude, la décision de cette énorme dépense. Roselyne n’a, quant à elle, été que l’exécutante de ce malheureux et désastreux projet.
Pour l’instant donc, le projet Sarkozy-Bachelot, nous a coûté 1,5 milliard d’euros, toutes logistiques matérielles et humaines comprises. Dans cette somme, quelques 900 millions d’euros TTC sont inhérents à l’achat des 94 millions de doses. Donc, 5% de 900 millions d’euros, cela fait 45 millions d’euros qui ont été alloués, tout naturellement, à la vaccination des personnes prioritaires, dites à risque.
Ainsi, s’il n’y a pas de seconde vague en février ou mars 2010, cette affaire aura coûté à la France, en termes de gaspillage pur et simple : 1 455 000 000 d’euros (1 500 000 000 € – 45 000 000 €). Sans compter que cette somme a été empruntée et que le paiement des intérêts nous coûtera chaque année entre 25 et 30 millions d’euros.
Si l’on enlève encore quelques millions de doses qui vont être revendues ici ou là, et une éventuellement annulation de commande annoncée (de 300 millions d’euros) hier 4 décembre par notre fougueuse ministre de la santé, l’addition finale devrait quand même tourner autour d’un milliard cent millions d’euros.
Alors, dirons certains, bien que les caisses du pays soient vides : "c’est le prix du risque de précaution".
Risque de précaution ! Risque de précaution ! On n’entend désormais cela de partout et pour n’importe quel sujet. Risque de précaution, mis en avant surtout par ceux à qui il ne coûte rien, car les fonds qu’ils dépensent pour s’en prémunir ne sortent jamais de leur propre poche !
En fait, ce qu’il faut retenir de ce nouveau gâchis, c’est que l’Etat dépense de plus en plus sans se soucier du niveau de ses caisses, exactement comme nos rois… jusqu’en janvier 1793.
Ainsi, et nous le rappelions dans
l’un de nos derniers articles, quand le chef dépense sans compter (achat de deux nouveaux Falcons, un Airbus A 330, une douche au Grand Palais pour 245 mille euros, des centaines de repas à 5 000 euros le couvert, etc.), il n’est pas anormal que ses ministres fassent de même. Ces politiques... n’ont aujourd’hui plus du tout la valeur des choses en tête.
Nous aimerions leur rappeler que les 1,1 milliard d’euros dépensés à tort et à travers sur la grippe AH1N1, c’est l’équivalent de :
- 17 % du budget 2009 que la France consacre à la justice,
- 11 % du budget 2009 des universités,
- 21 % du budget de relance de l’investissement pour 2010, annoncé
à Douai, en décembre 2008, par Sarkozy,
- 5,5 années de la nouvelle hausse du forfait hospitalier qui est passé, le 1 janvier 2010, de 16 à 18 euros par jour,
- 24 % du déficit de tous les régimes de retraite,
- 118 % du déficit de tous les hôpitaux publics de France, en 2009.
- etc.
De nos jours, une telle insouciance dans l’utilisation des deniers publics, apparaît tout simplement de plus en plus insupportable !
Nous sommes depuis quelques années dans la déraison. Et, comme elle sévit presque chaque jour, on finit par s’y habituer et on ne prend plus toujours le temps de la dénoncer.
Alors, ce patron qui décide de tout et qui, année après année, continue à gaspiller les deniers de l’Etat devrait bientôt voir son actionnaire principal, le contribuable-électeur, décider de le changer et, d’en avoir enfin pour son argent en le renvoyant à ses activités d’avocat… dans le courant de l’année 2012.
Photo : Wikipedia (Virus A H1N1)