H1N1 : un complot terroriste ?
Nul ne sait d’où est venu ce foutu virus que nous craignons tous et qui risque de faire des millions de morts. Nombre d’hypothèses circulent, notamment un complot des autorités mondiales qui auraient libéré cet agent pathogène afin de vacciner les populations et régler la surpopulation. Autre hypothèse, le terrorisme, cette éventualité a été du reste envisagée…

Ou du moins imaginée. Réveillez-vous, ce billet se veut tout simplement ludique et léger comme un été finissant. La thèse du complot terroriste n’existe que dans l’imagination, apanage des poètes et autres romanciers parmi lesquels Christian Gernigon qui publia en 2006, trois ans avant la panique de pandémie, un roman intitulé sobrement, H1N1. Un roman édité chez Albin Michel. Dont voici un résumé ainsi qu’un extrait de la quatrième de couverture :
« Tout ce que vous pouvez faire est vous préparer. Encore et encore. Ou mourir en essayant de stopper la propagation du H1N1. Un virus dévastateur, une arme définitive : le H1N1. Tombé entre les mains d’un réseau de fanatiques transformés en bombes humaines d’un nouveau type. Sur leurs traces, une jeune journaliste et un commissaire des services antiterroristes français. Même si, désormais, rien ne semble pouvoir arrêter la propagation mondiale de la pandémie... Sur fond de terrorisme islamique et de guerre bactériologique, un roman catastrophe d’une effroyable vraisemblance par l’auteur de la Queue du scorpion (Grand Prix de littérature policière). »
« Un bus explose devant l’Institut Pasteur, à Paris. C’est une diversion qui permet à un jeune chercheur islamiste de s’emparer du H1N1. Trois de ses camarades et lui-même se vaporisent du virus dévastateur pour diffuser la mort à travers la capitale. La même opération est déclenchée à Rome et à Londres. Le virus peut alors se propager dans le monde entier... »
Ce roman illustre bien les éclairs d’anticipation dont se réclament les écrivains de science-fiction dont le maître fut sans doute Jules Verne, auteur d’un roman devenu fameux depuis que l’homme a marché sur la Lune. Sans être comparé à Jules Vernes, Christian Gernigon nous a fait une belle farce en intitulant son roman H1N1. Pourquoi pas H2N2 ou H3N2, types viraux responsables des pandémies les plus récentes, celles de 1957 et 1968 ? Ou alors H5N1, nom de code censé susciter l’inquiétude auprès des humains qui sont en vérité de drôles d’oiseaux, si peureux face à la grippe aviaire. Des millions de morts disaient les experts. Et H7N4, pourquoi pas, un virus complètement inconnu, du genre qu’on imagine créé dans un labo par des scientifiques qu’on devine campés dans le personnage du docteur Folamour. Des fous de la paillasse prêts à déclencher l’apocalypse virale. Mais non, l’auteur a opté pour H1N1, sans savoir que ce sigle allait devenir un emblème de la peur planétaire, un nom diabolique, pire qu’Al Quaeda ! D’ailleurs, le roman utilise un cliché facile. Un terroriste ne peut être qu’islamiste. On aurait espéré un peu plus d’imagination. Pourquoi pas une secte de nouveaux templiers infiltrée par les Bilderberg après une réunion secrète des Illuminati ?
Quoi qu’il en soit des méandres de l’imaginaire littéraire, je reste interrogatif. Pourquoi H1N1 ? L’auteur aurait-il reçu un message subliminal dans ses rêves, sorte d’oracle, à l’image du chimiste Kekulé visualisant un serpent dans un songe et découvrant la structure du nuage électronique du benzène ? H1N1, étrange prémonition. Un roman que vous pouvez lire, surtout si vous trouvez que les autorités n’en font pas assez et que vous préférez des sensations fortes, surtout après avoir vu quelques jets d’hémoglobine dans un film gore. H1N1, c’est aussi une idée de cadeau pour votre belle mère, surtout si elle est asthmatique ou bien souffrante de pneumopathie à répétition. C’est sûr, ça va l’achever, le virus ayant un double effet, somatique et psychique à la fois. C’est cela la modernité.
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