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Hamon, Besancenot : la copie n’est pas l’original !

A trop vouloir rouler à gauche et à gauche de la gauche, le PS s’est offert le porte-parole idéal avec Benoit Hamon. Chaque fois qu’il intervient sur un sujet : l’HADOPI, l’Europe, la crise, l’UMP, etc, on le croirait au théâtre en train de vouloir imiter dans le fond comme dans la forme, au propre comme au figuré, le leader de l’extrême gauche, Olivier Besancenot. Leur ressemblance est frappante, à bien des égards, mais ...
 
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... même si le faux canada-dry ressemble au vrai, c’est quand même du faux.

 
 
Non content de ne pas être l’original, Hamon fait tout de même tache quand il porte la parole du parti socialiste, de ses militant(e)s et de son électorat. Ni son discours, ni ses mimiques, ni ses plaisanteries sur l’interdiction des licenciements, ne font rire le socialiste de base, celui qui, comme 82 % lors du congrès de Reims, ne s’est pas du tout reconnu dans les idées portées par l’extrême gauche du PS.
 
Si le PS croit qu’avec Hamon il retiendra une partie de son électorat tenté par les thèses de Besancenot, il se fourre le doigt dans l’œil et, bien profond !
 
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Il ne peut pas non plus compter sur sa première secrétaire, Martine Aubry, dont le silence médiatique est assourdissant alors qu’il y a vraiment du grain à moudre face à la politique décousue, au jour le jour et au doigt mouillé, menée par Sarkozy.

 
Enfin, il commet une nouvelle erreur et celle-ci peut lui être fatale, en croyant que son électorat est plutôt à sa gauche, qu’à sa droite ou qu’au centre.
 
Si le PS voulait s’écrouler pour les prochaines élections, même celle présidentielle de 2012, il ne s’y prendrait pas autrement ! Martine Aubry sera, quant à elle, celle qui aura indiqué où creuser le trou, comment le creuser, avec qui le creuser et à quelle profondeur.
 
Alors, dans tout ce gâchis, il y a une consolation, c’est que Sarkozy semble se réjouir de tout cela. Il aurait même avoué qu’il comptait faire avec Besancenot ce que Mitterrand avait fait avec Le Pen, contre les communistes.
 
Mais, Sarkozy n’est ni le stratège, ni l’anticipateur politique qu’était Mitterrand. Sarkozy ne joue pas de coups d’avance – on l’a vu avec sa non-anticipation de la crise – et il ne se doute pas qu’aux prochaines élections, son adversaire le plus redoutable n’est pas le PS, mais Bayrou. En fait, quand Sarkozy fait le jeu de l’anticapitaliste primaire qu’est Besancenot, il fait indirectement celui de Bayrou.
 
En effet, Bayrou n’aura semble-t-il aucune peine à rallier à lui les modérés du PS, c’est-à-dire aujourd’hui plus de 50 %, qui ne se reconnaissent pas du tout dans un parti dont le principal porte-parole est Benoit Hamon et dont le programme est totalement inaudible surtout quand il veut empiéter sur les platebandes de l’extrême gauche.
 
Alors, si le PS a le désir de rectifier le tir et de jouer le rôle qui revient de droit et de fait au grand parti qu’il est encore, il doit rapidement changer de porte-parole, de première secrétaire, de logiciel interne et même d’interface homme-machine.
 
Les personnes ne manquent pas. Surtout du côté des royalistes ! Eh oui, tant pis pour le peu médiatique Benoit Hamon, pour Martine Aubry et tous les nonistes qui l’entourent. La survie du PS passe par là. C’est le prix à payer pour être à nouveau dans la course en 2012 !
 
Pour le PS, il est donc temps d’être enfin réaliste, clairvoyant et de se hâter avec la plus grande pertinence politique afin ne pas reproduire le 21 avril 2002.

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8 réactions à cet article    


  • Fergus fergus 19 mai 2009 10:04

    Bravo pour cet article lucide.
    Au delà du hasardeux positionnement actuel du PS, il est évident que Benoît Hamon n’a ni l’allure ni le discours (en effet un pâle copié/collé de Besançenot) ni le charisme ni la pugnacité que requièrent la fonction pourtant essentielle qu’il occupe.
    A côté d’une première secrétaire elle-même étrangement pâlichonne, cela fait beaucoup de handicaps pour un parti qui ne saisit décidément pas les opportunités qui lui sont offertes par l’actualité et les improvisations de Sarkozy.
    Dommage !


    • MarcDS MarcDS 19 mai 2009 13:08

      Pour rappel, le socialisme avait originellement pour but de sortir du capitalisme par la voie réformiste. On est bien loin du compte. Mais que le PS retourne donc à sa base militante faite aujourd’hui de cadres de banque et autres bobos qui se croient de gauche sans savoir ce que cela veut dire, et le champ restera libre pour une vraie gauche, enfin.


      • Flo Flo 19 mai 2009 15:39

        +1 Marc DS
        Mais bien sûûûûr le PS doit aller encore plus vers le centre et le consensus mou, il y gagnera en audibilité. S’il a perdu toutes les échéances électorales qui comptent depuis 15-20 ans c’est uniquement parce qu’il ne s’est pas encore assez parjuré, pas encore assez roulé dans la fange des compromissions avec un système qu’il est historiquement sensé combattre.
        Il faut être encore plus rose pâle, jusqu’à l’incolore, et devenir encore plus bande-mou alors que le pays s’enfonce dans la crise. Pourquoi pas approuver directement les propositions gouvernementales, plutôt que de faire semblant de tergiverser les rares fois où le PS se rend compte que l’opinion publique le regarde ?
        Une bande de vieux vychistes au pouvoir, une opposition molle de vagues centristes cacochymes pour feindre de s’y opposer, tout à fait ce qu’il faut à un pays de vieillards.


        • anny paule 19 mai 2009 15:59

          Vous parlez du PS, et vous avez dit « gauche »... ai-je bien lu ?
          Le problème du PS, ce n’est pas Hammon (bien qu’il ait des dents qui rayent le plancher !), ce n’est pas Royal (qui a été accusée de tous les maux, souvent avec d’excellentes raisons !), ce n’est pas Aubry (malgré sa fadeur)... c’est son manque d’idées, son déficit idéologique.
          En ce moment où, en France, ceux qui pâtissent des politiques ultra-libérales, qui se retrouvent dépossédés de leur travail, donc de leur revenu, donc de la possibilité de vivre décemment, de donner une éducation digne de ce nom à leurs enfants, de se soigner bientôt, si les réformes s’accélèrent... et qui sont, de loin, les plus nombreux, quels sont les Politiques qui peuvent prétendre les représenter ? Jusqu’ici,ceux-là constituaient l’électorat traditionnel du PS... mais ce PS là a oublié de les comptabiliser... et s’est consacré à la représentation d’une classe moyenne supérieure qui subit elle aussi la crise de plein fouet.
          Le problème, c’est plutôt l’absence de distance idéologique des trois grands partis (UMP, PS, Modem) et la collusion qui existe entre les trois.
          Quand on nous dit, à juste titre, que 80% des lois françaises récentes découlent de l’application de directives européennes, il faut savoir que tous, idépendamment de leur origine partidaire, cautionnent ces lois. Les oppositions ne sont que de façade et le PS détient la palme de la langue de bois ou du double langage !
          Si quelque chose doit être fait pour que ce parti retrouve un peu de lisibilité dans notre paysage politique, c’est certainement du côté de la clarification idéologique qu’il faut chercher... et ce n’est pas vers la droite ou le centre qu’il faut chercher, c’est sur la gauche. Or, le grand virage centriste est amorcé puisqu’à l’issue des élections européennes du 7 juin prochain, le PSE (parti socialiste européen duquel le PS français est membre), et l’ALDR (alliance des libéraux et démocrates européens à laquelle appartient le Modem de F. Bayrou) ont prévu de constituer un groupe unique, « Alliance des socialistes et des démocrates ». 
          Ceci fait que les électeurs socialistes traditionnels éliront à leur insu des gens qui ne correspondront pas à leurs aspirations !
          Remarquons déjà, qu’ensemble, (UMP, PS, Modem, et donc PPE, PSE, ALDR), ils ont voté le 26 mars dernier une résolution qui nous soumet à l’hégémonie américaine : « le Grand marché transatlantique »... Mise en phase avec l’entrée dans l’OTAN, cette résolution nous laissera, à nous, européens, bien peu de marges de manoeuvre !
          Mais, de cela, nul ne parle ! Il vaut mieux s’attacher à de faux problèmes, à des faits divers sordides, au sport... plutôt que de nous tenir un discours de vérité ! Et, s’il n’y a plus de gauche, nous allons droit vers un totalitarisme inédit ! 
           


          • souklaye 19 mai 2009 21:40

            Le problème des révoltes révolutionnaires de nos jours, c’est la confusion des genres, des géographies, des époques et des définitions.

             

            Un soulèvement populaire en Birmanie ne rejoint en rien un pique-nique syndical de fonctionnaires à Paris.

             

            L’overdose de temps libre provoque des abus de langage sémantique, des prises d’otage de figures historiques, des jumelages outranciers de luttes issues de la famine et de l’obésité. Voilà les bases de l’économie du romantisme revendicatif dans les pays occidentaux.

             

            Lorsque nous effectuons une analyse des modèles ou des structures de contestation, nous constatons une chose commune : la non tolérance des partisans du pour ou du contre.

             

            Il y a une prétention bien malhonnête à avoir la rébellion systématique quand nous sommes à l’abri du besoin matériel garantissant la diffusion la propagande de canapé et que, dans le même temps, nous pouvons nous plaindre tranquillement et judiciairement de cette oppression machiavélique tuant les dissidents apolitiques à coup de cancer de la prostate ou du sein.

            la suite ici :

            http://souklaye.wordpress.com/2009/04/02/alternative-univoque-ennemi-intime-ou-conspiration-collective/


            • paul 20 mai 2009 08:52

              On croit rêver, « l’ultra gauche au PS avec Hamon » . Allez, tenez vous prêts les Royalistes,
              vous allez pouvoir cohabiter avec Sarko en 2012 . C’est déjà bien amorcé ....
              Question « canada dry », mieux vaut encore Bayrou .


              • logan 20 mai 2009 09:01

                @ L’auteur

                Aucune intrigue, dès le départ de l’article on s’attend à sa conclusion. Cela fait plusieurs années que le PS dérive vers la droite et l’auteur en grand visionnaire nous explique que la solution pour le PS n’est pas à gauche mais de dériver encore plus vers la droite ;) On croierait rêver.

                Que faites-vous de la crise ? Les gens comme vous ont prôné depuis des années des idées qui viennent avec la crise de s’écrouler, et malgré tout vous semblez incapables de vous remettre en question et continuez dans la même voie de la compromission ...

                Allez jusqu’au bout de vos idées, rejoignez Bayrou et laissez donc le PS tranquille. A gauche on a besoin d’unité et tant que le PS dérivera à droite il empéchera cette unité de se construire.


                • j-p. bédol 21 mai 2009 16:27

                  Mieux vaut vivre au centre gauche que mourir à l’extrême gauche. Principe de réalité qu’ignore encore le PS.

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