Lettre ouverte
à
Jean-Marc AYRAULT, Premier Ministre.
Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires sociales et de la Santé
Marie-Arlette CARLOTTI, Ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de
la Lutte contre l'exclusion
Vincent PEILLON, Ministre de l'Education Nationale
George PAU-LANGEVIN, Ministre déléguée, chargée de la Réussite éducative
Mesdames, Messieurs les membres du Conseil National de Pilotage des ARS
Mesdames, Messieurs les membres du Conseil National de l'Ordre des Médecins
Mesdames, Messieurs,
Le collectif EgaliTED est un regroupement de parents d'enfants présentant des Troubles
Envahissants du Développement (TED) appelés aussi Troubles du Spectre Autistique (TSA), créé dans le but d'aider au mieux les parents découvrant le monde du handicap. Nous nous voulons indépendants de tout mouvement associatif, politique, syndical, professionnel et ne bénéficions d'aucun financement extérieur.
Nous avons regardé le documentaire présenté à l’émission Zone Interdite sur M6, du dimanche 19 Janvier intitulé : «
Enfants Handicapes : Révélations sur les centres qui les maltraitent ». Nous avons, comme 2,9 millions de Français, été choqués par les images présentées. Celles-ci étaient et resteront insoutenables, pour tout humain sain d’esprit.
Nous y avons vu :
• Un internement en clinique psychiatrique, ou l’enfant est assommé par camisole chimique, au
point de ne plus pouvoir déglutir, au détriment de sa santé et à prix d’or, au lieu d’être éduqué, et
accompagné vers une autonomie à l’âge adulte.
• Un pédopsychiatre jeune, diplômé français, ignorant les pratiques modernes en psychiatrie au point d’en être incompétent, soutenant la camisole chimique comme pratique généralisée des hôpitaux psychiatriques.
• Un directeur d’ARS, détendu, expliquant comment ses services organisent leur inefficacité,
dans le contrôle de la qualité des établissements qu’ils financent.
• Un état dit « moderne », fier de sa médecine, (la FRANCE) financer lourdement un état voisin, pour accueillir sa population de personnes handicapées qu’il est incapable d’accompagner, la encore sans aucun contrôle efficace sur la qualité des accompagnements pratiqués.
• Des actes de maltraitance, physique et morale, violents, exercés par des professionnels médicosociaux sur des enfants et adolescents particulièrement fragiles.
• L’omerta des professionnels médico-sociaux et de leur hiérarchie, au sein des établissements, lorsque des actes de maltraitance sont pratiqués.
• L’aveux de totale incompétence d’une professionnelle médico-sociale, pourtant diplômée, face à des enfants déficient mentaux et mutiques.
• Le cas d’un institut indigne, révoltant, signalé à trois reprise depuis 15 ans pour de multiples faits de grave maltraitance, au point que les conditions les plus élémentaires de la dignité humaine y sont refusées aux enfants et jeunes.
• Le démonstration que les autorités de contrôle, administratives et médicales, ont protégé les dirigeants de cet institut indigne, au point d’assumer, de justifier les maltraitances, et de faire condamner les professionnels courageux qui osaient les dénoncer.
• Comment ces actes de maltraitance impunis sont l’opportunité d’un enrichissement rapide et spectaculaire des dirigeants d’institution ou de cliniques psychiatriques, aux graves dépends des jeunes handicapés qu’ils sont sensés soutenir.
Face à une telle situation, consternante, indigne d’un pays civilisé, les déclarations de
fermeté ne suffisent plus. Lorsque l’administration démissionne de ses responsabilités de contrôle et d’expertise, que les professionnels assument leur incompétence et protègent leurs collègues maltraitants, que la faute enrichit rapidement ses auteurs, COMMENT ESPERER une amélioration de la situation par des déclarations, si solennelles soient-elles ?
Des ACTES forts sont devenus nécessaires :
Nous pensons indispensable :
• Que l’état se porte partie civile, pour établir les responsabilités non seulement des
professionnels des instituts maltraitants, mais aussi des organismes de contrôle, incluant les responsables des ARS et les experts du corps médical chargés de l’évaluation des établissements.
• Que en cas de maltraitances graves, des peines de prison ferme et des amendes permettant de récupérer les sommes escroquées s’imposent, pour dissuader les pervers et malveillants d’évoluer dans ce milieu particulièrement fragile.
• Que le fonctionnement des ARS soit réorganisé, pour permettre des contrôles inopinés, courts, mais fréquents des structures qu’ils financent. De mettre en oeuvre des procédures rapides et réellement contraignantes pour corriger les défauts constatés.
• D’imposer un enseignement des méthodes éducatives modernes et de la gestion du
comportement dans toutes les formations médico-sociales françaises.
• D’imposer un enseignement et des pratiques conformes au recommandations de la Haute
Autorité de Santé, dans toutes les universités de psychiatrie française. Si des recommandations françaises ne sont pas disponibles, l’enseignant peut se référer, par exemple, aux recommandations de American Psychiatric Association. Le contenu de ces enseignements doit être contrôlé.
• D’organiser l’accueil et la protection des professionnels et des parents signalant des actes de maltraitance.
• D’imposer à l’éducation nationale la mise en pratique effective, par injonction, de la loi sur
l’inclusion scolaire de 2005, affirmant le droit à une scolarisation effective et adaptée de tous les enfants avec handicap. Ceci permettra de beaucoup limiter le recours à des établissements médico-sociaux ou aux hospitalisations.
Espérant des actions décisives de votre part, nous vous prions d'agréer, mesdames, messieurs,
l'expression de notre profond respect.
Le collectif EgaliTED