Haro sur la viande rouge et la charcuterie !
Poudre aux yeux pour planquer les méfaits des perturbateurs endocriniens et...le TAFTA. On nous gonfle les aliboffis avec la viande rouge et la bonne charcutaille cochonnière qui seraient cancérogènes, on nous bassine avec les dangers du diesel et...on passe sous silence un ennemi autrement plus dangereux, plus sournois, agissant en douce sur les générations à venir : les P.E. (les Perturbateurs endocriniens). Kézako ?
Les perturbateurs endocriniens, vous connaissez ? Non ? Mais si voyons. Ils sont partout. On les affuble de noms bizarres : parabènes, phtalates, bisphénol A, dioxines, etc. Les gens soucieux de la bonne qualité de la viande humaine gueulent et arrivent même en en freiner l'utilisation. Comme l'affaire des biberons au bisphénol A. Ces foutoirs chimiques sont partout dans les produits de tous les jours que fabrique la toute puissante industrie pétrochimique : dans les emballages des produits alimentaires de la grande distribution, dans les bouteilles en plastiques, dans les lingettes pour bébés, dans les produits cosmétiques (crèmes, parfums), dans les produits de nettoyages, dans les vernis et peintures. Bref, partout. C'est ainsi que l'air de l'intérieur de nos habitations est plus pollué que l'air du périphérique !
Bon, d'accord. Mais quel sont les effets de ces petites bêtes pas très sympathiques ? Ben, elle rousiguent notre système hormonal. Agissant à très petites doses, les P.E. altèrent nos fonctions essentielle comme la croissance, le développement, le comportement et l’humeur, la production, le sommeil, la circulation sanguine, la fonction sexuelle et reproductrice. Le constat le plus spectaculaire étant la baisse de fertilité dû à la mauvaise qualité du sperme. Le foutre ne vaut plus rien ! Les données sont connues, brutales : la qualité du sperme s’est effondrée de moitié en cinquante ans, ou encore le nombre de diabètes a doublé en vingt ans dans les pays riches, et certains cancers explosent. Les causes ? Variées sûrement. Il n’empêche, pour la communauté scientifique, il ne fait guère de doute que ces perturbateurs endocriniens (PE) jouent un rôle essentiel.
Mais alors, pourquoi on ne les interdit pas ces produits ? Parce qu'on ne touche pas facilement aux redoutables industries pétrochimique et pharmaceutique. La question est : ce produit est dangereux, mais si on le retire, quel sera l'impact économique de ce retrait ? Le pognon des multinationales passe avant la santé publique de la populace ! Les données scientifiques sont là, elles sont pourtant ignorées par les décideurs publics, comme si le doute devait systématiquement profiter aux intérêts de firmes commercialisant tel spray ou tel détergent de baignoire plutôt qu’à la santé des personnes.
Et que fait l'Europe à ce sujet ? Ben, rien bien sûr ! La Commission européenne est littéralement assiégé par les lobbies industriels. Et l'arrivée de Juncker n'a rien arrangé, on s'en doute. Les industriels ont technicisé à outrance le débat, jusqu'à le rendre incompréhensible aux yeux des citoyens. Faites donc confiance « à ceux qui savent ». Ben voyons ! La bataille a été féroce à la Commission entre les Directions de l'Environnement et de la Santé cette dernière étant acquise aux thèses des industriels. Puis finalement, la Commission (de Barroso à l'époque, juin 2013) a tranchée : elle a décidé...de ne rien décider, en demandant une énième « étude d'impact »... Depuis, on attend toujours...
On attend quoi ? Ben, la signature du TAFTA bien sûr ! S'il est signé, les conséquences vont être dramatiques concernant – entre autres – les perturbateurs endocriniens :
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Renforcement de la protection de la propriété intellectuelle, alors que celle-ci est déjà de plus en plus protégée depuis une vingtaine d’années, au profit des labos pharmaceutiques et au détriment des patients.
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Fin de la transparence sur les essais cliniques, alors que celle-ci est essentielle pour espérer éviter de nouveaux scandales sanitaires à venir.
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Absence de régulation sur les perturbateurs endocriniens quand ceux-ci ravagent déjà la santé des Européens et une libéralisation sans contrôle des OGM, comme cerise amère sur un gâteau déjà peu ragoutant.
C'était notre petite chronique sur les bienfaits du traité de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne qu'on l'appelle TAFTA (TransAtlantic Free Trade Agreement) ou TTIP (TransAtlantic Trade on Investment Partnership), ce « machin » au service des multinationales, encensé par la Commission européenne, la droite ultralibérale et certains « socialistes », mais craint et rejeté par la majorité de la population européenne.
Liens :
http://corporateeurope.org/sites/default/files/toxic_lobby_edc_1.pd
http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Intoxication-9782707186379.html
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