Hellènes et les garçons

François, pas le pape, l’autre, a quelque chose de commun avec Jésus qui était moqué quand il revenait à Nazareth, on ne voyait en lui qu’un fils de charpentier alors qu’il était fils de Dieu. De cette déconsidération regrettable dans son village natal est venue l’expression en forme de triste constatation ‘’ Nul n’est prophète en son pays’’.
Il y a dans la singulière destinée de Hollande un curieux mélange du Christ ressuscité et de Séguéla réincarné moins la Rolex au poignet qui pourrait donner naissance à cette angoissante supplique ‘’Ne dites pas à ma mère que je suis Président de la République, elle me croit Secrétaire général du Parti Socialiste’’.
Alors pour panser ses plaies, améliorer son estime de soi, notre Président voyage et fait la guerre, après avoir connu le plus beau jour de sa vie à Tombouctou, il s’est lancé à corps perdu dans le sauvetage de la Grèce à qui il prodigue ses conseils avisés et son expertise internationalement reconnue en matière de réformes.
Dans cette version revisitée de la série d’AB productions des années 90 François joue le garçon réfléchi qui ne s’intéresse qu’à une seule courbe qu’il scrute désespérément sans en apercevoir l’inversion, celle du chômage, tandis qu’il livre en scooter pour arrondir ses fins de mois des pizzas rue du cirque, (détail donné essentiellement pour ceux qui auraient raté les premiers épisodes). Il s’efforce parallèlement de remettre Alexis sur le droit chemin qui mène à Angela une jolie teutonne qui tient les cordons de la bourse avec une rigueur toute prussienne.
Les seconds rôles sont tenus par deux jeunes premiers insoumis, l’un Arnaud qui porte beau la marinière et l’autre Yanis, l’homme à la moto. Deux beaux spécimens de mutins de panurge selon la définition de Philippe Muray que la production s’est hâtée de faire disparaitre, l’un dans un accident de la circulation, l’autre étouffé par son tricot rayé sans doute trop ajusté.
François a eu droit à une standing ovation du Parlement Grec quand il est venu faire la promotion de son show et a noté avec satisfaction mais aussi stupéfaction que chez les hellènes, même la gauche l’applaudissait chaleureusement.
Si on ne craignait pas de passer pour un rabat-joie, un esprit chagrin toujours prompt à plomber l’ambiance, nous lui conseillerions volontiers pour 2017 d’aller se faire voir chez les Grecs.
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