Hénin-Beaumont, emblême de la faillite définitive d’une certaine gauche !
Ce matin, Olivier Duhamel, sur France Culture, rappelait que l’un des enseignements majeurs du scrutin d’Hénin-Beaumont, était qu’un électeur sur deux avait voté pour le Front National. On est bien loin des 20% de Jean-Marie Le Pen en 2002 ou des scores obtenus par les listes FN lors des triangulaires desquels le FN en est sorti encore plus affaibli !
Les victoires de Daniel Duquenne et d’Europe Ecologie posent bien d’autres questions sur le devenir de la gauche dans notre pays.
Dans les conditions où elle a eu lieu, faut-il se réjouir de la victoire d’un candidat dissident de la gauche incarnant le “Front Républicain” face au Front National à Hénin-Beaumont ?
L’intelligence des dames
Je voudrais en tout premier lieu évoquer l’attitude de Marie-Noëlle Lienneman qui a bien compris que, dans ce genre de combat, la présence d’une personnalité politique de gauche qui fut un membre éminent de la mitterrandie allait plomber son propre camp.
Je voudrais aussi faire remarquer toute l’intelligence politique de Marine Le Pen qui s’est alliée avec un petit gars du cru, félon à son père, pour laisser toutes ses chances au Front National. Bien plus fine que son père, nous avons beaucoup de soucis à nous faire. Et je me souviens de la boutade de Sarkozy à 15 jours du 1er tour des Présidentielles de 2007 : “en 2012, je serai Président et mon 1er ministre s’appellera Marine Le Pen.” Visionnaire le Sarkozy !
La défaite d’une certaine gauche
A l’origine de cette victoire ou cette défaite selon l’angle où on regarde les choses, j’y vois la faillite… la faillite des représentants des partis de la gauche et du centre arrivés en 2e place lors du 1er tour. PS, PCF, PRG et Modem ont fait liste commune et ont fait… 17%. Heureusement qu’un candidat dissident, Daniel Duquenne, ait décidé d’en faire qu’à sa tête !
Les crapuleries de Gérard Dalongeville et de tant d’autres avant lui, condamnés pour leur goût effréné du luxe, de l’argent et de l’amour qu’ils portent à eux-mêmes vont nous faire passer Bernard Tapie pour un honnête homme. A tous ces tontons de “gauche” qui nous expliquent comment “profiter” de l’argent des comptes de campagne, je voudrais leur dire : partez et prenez une retraite bien méritée !
Nous crevons de ces gens bien nés qui ne savent pas quoi faire de leur temps qui passe et qui ont jeté leur dévolu sur les voix du peuple de gauche. Nous crevons de ces gens qui confondent politique et ascension sociale. Nous crevons de tous ces gens qui passent leur temps à tuer les autres parce qu’ils ne savent rien faire d’autre. Nous crevons de tous ces gens qui, cachés derrière des idées, ne pensent qu’à eux-mêmes et à leurs petits destins. Nous crevons de tous ces attachés parlementaires et autres collaborateurs, ronds de cuir et autres bébés hors sol, apparatchiks qui voient le monde de leur petite fenêtre, qui ont été choisis sur des critères de docilité et de servilité par des “maîtres“.
Tous ces gens n’ont strictement aucune autonomie vis-à-vis de l’ordre institué de la société et du modèle social conservateur dont ils sont les plus ardents défenseurs. Oui, il est temps de réautonomiser la gauche… sans eux. Malgré les 15% de Jospin en 2002, malgré les 16.5% du Parti Socialiste, ils sont toujours aux manettes des partis de gauche. Je ne sais pas si, de mon vivant, je reverrais la gauche au pouvoir dans ce pays !
Et pourtant…
Le hasard de mon engagement politique tardif m’a plongé dans deux très belles aventures. En 2006, j’étais aux côtés de Ségolène Royal et de Désirs d’avenir. Cette femme remarquable avait tout senti avant les autres. Mais il a fallu attendre 2008 pour qu’un homme finisse par le comprendre. Je veux parler de Daniel Cohn-Bendit et de la stratégie de contournement - ou d’évitement - de son propre parti qu’il a su mettre en place avec Europe Écologie. Comme Tonio Negri avait su nous l’expliquer, les partis de gauche et les syndicats sont victimes de l’empreinte du modèle de la “fabrique”. Ce n’est pas un hasard si Dany, bercé des lectures de Socialisme ou Barbarie, qu’a su lui suggérer son frère, a compris ce qu’il fallait faire ! Ce n’est pas avec un petit parti qu’il peut y réussir.
Autres éclairages
Crédit photos : les Irréguliers
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